Soirée beaujolais nouveau

Madame, Mademoiselle, Monsieur,
Le comité de circonscription UMP de Villeurbanne
a le plaisir de vous convier à notre :
Soirée Beaujolais Nouveau
Jeudi 26 novembre 2009
A partir de 19h
A notre permanence
36 rue Racine 69100 Villeurbanne

1er forum régional à Sassenage avec Françoise Grossetête

Avec Ludovic Boucaud, Paul Vidal et Michel Moiroud
Avec Michel Moiroud et Serge Berard

2ème table ronde animée par Philippe Cochet


Françoise Grossetête




Le discours de Nicolas Sarkozy devant 700 maires

8ème petit dékeuner débat sur le projet Gratte ciel nord samedi 21 novembre 2009
















BILAN DE MI-QUINQUENNAT


A mi-mandat, il y a toujours quelques impatiences et quelques grincheux. C’est assez traditionnel.
Quand on réforme, on prend des risques à tous les niveaux :
-Il y a le risque de déplaire parce qu’on bouscule certains immobilismes, certains acquis
-Il y a le risque de décevoir ceux qui attendaient beaucoup et qui trouvent que cela ne va ni assez loin, ni assez vite
-Et il y a un troisième risque : celui d’arrêter le chantier en cours de route. Si la tentation de la pause est toujours là, pas question pour nous d’y succomber !

Depuis deux ans et demi, le Gouvernement et la majorité n’ont pas chômé. Nous avons commencé à relever un à un les grands défis qui se posaient à la France :

Le défi du travail : il fallait libérer les possibilités de travailler dans notre pays et faire en sorte que le travail paie. Avec la loi TEPA, c’est chose faite (heures supplémentaires défiscalisées, monétisation des RTT…). Nous avons continué à relever ce défi : avec la modernisation du marché du travail et l’accompagnement des demandeurs d’emploi, avec la loi de modernisation de l’économie, avec le RSA qui constitue une incitation au travail (à l’inverse du Rmi).

Le défi des réformes réputées impossibles : le service minimum, les régimes spéciaux. Autant de chantiers sur lesquels Nicolas Sarkozy s’est personnellement engagé.

Le défi de la sécurité : la lutte contre les délinquants multirécidivistes avec les peines plancher ou la rétention de sûreté se poursuit. Face aux évolutions de la délinquance, nous faisons évoluer nos outils.

Le défi de l’avenir : avec la réforme de nos universités et maintenant la réflexion sur les dépenses d’avenir.

Le défi de l’environnement : le Grenelle et la mise en œuvre progressive d’une fiscalité verte reposant sur l’incitation (plutôt que la sanction) sont une véritable révolution.

Le défi de l’immigration : nous avons donné corps au concept d’immigration choisie, avec un message clair : toute personne en situation irrégulière, et qui ne remplit pas les critères d’une régularisation de sa situation, a vocation à quitter le territoire.

Le défi de nos institutions : le Président de la République que très souvent les journalistes ou la gauche qualifient d’autoritaire… a choisi de renforcer, pour la 1ère fois sous la Vème République, les pouvoirs du Parlement !

Et tout cela, nous l’avons mené à bien dans un contexte de crise économique et financière mondiale !

Il convient d’ailleurs de rendre hommage à la gestion de la crise par le Président de la République :
-aucune banque n’a fait faillite et l’argent des épargnants a été protégé. Et sans que cela ne coûte un centime à l’Etat (les garanties ne coûtent rien et les prêts sont remboursés avec intérêt !)
-Le plan de relance ciblé, rapide et coordonné avec nos voisins européens, porte ses fruits : la France est sortie de la récession et retrouve progressivement le chemin de la croissance.
-Notre politique de soutien aux plus fragilisés par la crise est venue appuyer nos amortisseurs sociaux traditionnels et cela fonctionne : la consommation se tient…
-La moralisation de la finance internationale est en marche. La gauche a longtemps fait des discours sur le sujet des paradis fiscaux, des bonus… Sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, les choses bougent enfin.

Bien sûr, la crise n’est pas terminée et le chômage continue d’augmenter de manière certes moins rapide, mais toujours préoccupante… Mais où en serions-nous si nous n’avions rien fait ou si nous avions opté pour le plan de relance que nous proposait le PS ?


Soirée beaujolais nouveau au MIL jeudi 19 novembre




la gauche a menti !

PLAN CANCER 2009-2019

Rappel : Le 2 novembre 2009, Nicolas SARKOZY a annoncé les mesures du plan cancer 2009-2013 qui fait suite au plan cancer 2003-2007 lancé par Jacques CHIRAC.

► Pourquoi mettre en place un nouveau plan cancer?

Dans les années 50, la prise en charge du cancer était empreinte d'une certaine fatalité : il s'agissait avant tout de préserver l'espoir chez le malade et sa famille.

Aujourd'hui, un arsenal sophistiqué, imageries, tests, radiothérapie, chirurgie ciblée, cocktails de chimiothérapie, peut être opposé à la maladie. A la prise en charge, essentiellement humaine, a succédé une artillerie qui a amélioré les taux de survie, sans gagner définitivement le combat contre la mort, mais en oubliant souvent la dimension de souffrance engendrée par le cancer.

Le premier plan, lancé par Jacques CHIRAC, avait permis de grandes avancées sur la qualité des soins : en 70 mesures, ce plan 2003-2009 avait mis l'accent sur le dépistage, avec la mise en place de la gratuité pour les mammographies des femmes de 50 à 74 ans par exemple, ainsi que la prévention et l'équipement en matériels lourds.

Mais le combat contre cette terrible maladie est loin d’être gagné : en France, 350 000 nouveaux cas ont été dépistés en 2009 (+10% en 4 ans) et il y a 150 000 décès chaque année. Le cancer est la première cause de mortalité depuis 2004.

Aujourd’hui 1 cancer sur 2 peut être soigné, ce qui représente une progression de 25% en 15 ans. Mais, nous devons continuer nos efforts de lutte contre le cancer afin d’améliorer la prise en charge des malades, le dépistage, la prévention et la recherche.

► Quelles mesures seront prises pour lutter contre le cancer?

Après une vaste consultation, le Professeur Jean-Pierre Grünfeld, néphrologue de l'hôpital Necker à Paris, a remis, en février 2009 à Nicolas SARKOZY, un rapport complet, intitulé «Recommandations pour le plan cancer 2009-2013. Pour un nouvel élan », dressant un panorama du cancer très précis, en tenant compte de tout ce qui a été réalisé entre 2003 et 2007, analysant forces et faiblesses du dispositif français et formulant une série de propositions pour y répondre en appréhendant tous les aspects de la maladie: recherche, dépistage, traitement, prévention, social...

Ce nouveau plan de bataille contre le cancer, présenté aujourd'hui, constitue la deuxième véritable remise en phase de la cancérologie française avec le monde moderne.

Ce plan bénéficiera d'un financement exceptionnel de 750 millions d’euros répartis selon 3 priorités majeures :
1) construire aujourd’hui l’excellence des soins de demain :
-L'ambition du plan cancer 2 est d'améliorer les performances de la recherche clinique et fondamentale et de mieux identifier certains facteurs de risque, en particulier ceux liés à l'environnement ou à l'exposition à certains carcinogènes professionnels. 15% du budget de la recherche au sein du plan devra être consacré à l'étude de ces risques dans le déclenchement de la maladie.
-En outre, 5000 chercheurs en cancérologie en France seront regroupés dans 5 sites pluridisciplinaires labellisés par l’Institut national du cancer. Ces sites travailleront en réseau aux niveaux européen et mondial et concourront aux essais cliniques sur les nouveaux traitements.

2) réduire les inégalités face au cancer ;
-Il s’agit d’offrir à toute personne malade des soins de qualité, équivalents sur tout le territoire.
-Ainsi, orienter des ressources supplémentaires vers les territoires les plus touchés et les personnes les plus vulnérables et amplifier les actions de prévention de proximité sont autant d’objectifs du plan cancer 2009-2013. Il est, en effet, inadmissible de constater que la mortalité par cancer du pharynx est dix fois plus élevée dans les classes défavorisées ou qu’à consommation de tabac et d'alcool égale, un travailleur manuel a deux fois plus de risques de mourir d'un cancer des voies digestives supérieures qu'un travailleur non-manuel !
-Les modes de vie tels que l’obésité, le tabagisme, l’alcoolisme et la vie dans des lieux pollués, principaux facteurs déclencheurs du cancer, devront également évoluer. Par exemple, la pratique du sport, reconnue comme contribuant à la lutte contre le cancer, devra être accessible et possible pour tous, et pas uniquement dans les villes. Le lancement d’une journée nationale de l’activité physique est prévu.
-Une hausse de 6 % des prix des cigarettes votée par les députés, le jeudi 29 octobre, dans le cadre de l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), participera à la réduction du nombre global de fumeurs, prévue dans le plan cancer 2, de 30 % à 20 % de la population totale. Les avertissements visuels sur les paquets de cigarette seront renforcés pour atténuer l’image positive du tabagisme. La vente de tabac sur Internet ainsi qu’aux mineurs sera interdite. L’aide financière pour l’utilisation de substituts nicotiniques sera augmentée : le remboursement de ces produits passera de 50 à 150 € pour les bénéficiaires de la CMU et les femmes enceintes.

3) faciliter la vie après la guérison du cancer.
-Aujourd'hui, le taux de guérison atteint 60% chez les femmes et 50% chez les hommes. Ainsi, le « Vivre après » est une nouvelle priorité.
-Les personnes tout justes guéries ont souvent du mal à obtenir un prêt ou une assurance, les établissements financiers voulant se prémunir d’un risque de rechute. Le chef de l'État a demandé aux signataires de la Convention «s’assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé» (AERAS) de «renouveler celle-ci pour améliorer la couverture assurancielle et l'accès à l'emprunt des personnes qui sont sorties de la maladie». L’Etat pourrait proposer sa garantie pour faciliter la couverture assurantielle et l’accès à l’emprunt.
-L'urgence est aussi de faciliter le retour à l'emploi, alors que la personne qui s'est absentée de longs mois de son lieu de travail ne retrouve pas forcément son poste ou est mise à l'écart, du fait même de sa maladie. La médecine du travail pourrait être ainsi mobilisée pour faciliter le retour au travail dans l’entreprise.

Fillon au Congrès des Maires de France

Voeu du groupe UMP lors du conseil municipal du 16 novembre 2009

Monsieur le maire, chers collègues,

Lors de sa séance publique du 2 novembre dernier, le conseil du Grand Lyon a voté une délibération concernant des études préalables sur le réaménagement du cours Emile Zola à 2 fois une voie.
A cette occasion Henry Chabert a rappelé l’importance économique de cette artère structurante, de son lien avec le projet de ZAC de Gratte ciel nord, tout en demandant de la prudence et d’éviter de faire preuve d’auto phobie.
Un débat entre élus villeurbannais comme l’a souligné le journaliste du Progrès dans son article relatant la séance, a eu lieu avec les interventions de Béatrice Vessilier, Richard Moralès et Henry Chabert.
Un débat d’élus villeurbannais lors d’une séance du Grand Lyon faute de débat lors d’une séance du conseil municipal à Villeurbanne !!!

Une fois de plus un projet important d’aménagement de notre ville se décide au Grand Lyon sans que les élus de notre assemblée aient pu exprimer leur opinion.
La loi attribue compétence en matière de voirie au Grand Lyon mais cela n’interdit pas aux conseils municipaux de débattre au préalable sur ces projets avant une adoption par le conseil de communauté.
Monsieur le maire, ce préalable existe dans les autres communes et notamment à Lyon.
Etre membre de la communauté urbaine n’impose pas de transformer notre conseil municipal en simple chambre d’enregistrement des actes et décisions du Grand Lyon.

Les conseillers municipaux que nous sommes sont élus au suffrage universel direct des Villeurbannais à la différence des conseillers communautaires élus par notre assemblée municipale, donc au suffrage universel indirect.
En tant que représentants des Villeurbannais nous sommes seul détenteur de la légitimité démocratique accordée lors des élections municipales.
Cette « anomalie démocratique » fut longtemps dénoncée par des partis de gauche…

La réforme des collectivités territoriales présentée par Nicolas SARKOZY le 20 octobre dernier, adoptée en conseil des ministres, discutée par le Parlement en décembre, va renforcer le lien démocratique avec les citoyens. Les conseillers communautaires seront élus au suffrage universel direct. Un « fléchage » permettra aux électeurs, lors des élections municipales, de savoir à l’avance quels seront les élus qui siégeront au conseil communautaire.

En attendant le vote de cette réforme des collectivités territoriales, nous vous demandons, monsieur le maire, de maintenir la primauté du conseil municipal par la discussion et le vote, au préalable, au sein de notre assemblée, des projets villeurbannais avant leur présentation au Grand Lyon.

Une occasion se présente.

Lundi dernier, vous avez exposé lors d’une réunion publique les grandes lignes du projet de ZAC de Gratte ciel Nord. Nous sommes heureux de constater que vous reprenez les idées du projet défendu par Henry Chabert, dans l’intérêt des Villeurbannais, tant mieux !

En juillet prochain le Grand Lyon votera le projet de ZAC de Gratte ciel Nord et la déclaration d’utilité publique.
Ce projet important va profondément modifier le centre ville de Villeurbanne et l’image de notre ville dans les 10 ans à venir.
Quel est le rôle des élus du conseil municipal ? De simples spectateurs ?

Monsieur le maire, rendons à notre assemblée sa mission, décider de l’avenir de notre ville !


Merci de votre attention.
Régis LACOSTE

Discours de Jacques Chirac à la Sorbonne

Jacques Chirac : «J'irai m'expliquer avec sérénité»

INTERVIEW EXCLUSIVE - L'ancien chef de l'État révèle au Figaro son état d'esprit, quelques jours après son renvoi devant le tribunal correctionnel dans l'affaire des emplois présumés fictifs de la Ville de Paris.

L'ancien président de la République publie jeudi le premier tome de ses Mémoires Chaque pas doit être un but (NiL), qui raconte sa vie politique et personnelle jusqu'à son arrivée à l'Élysée en 1995. A cette occasion, il a accordé au Figaro une interview exclusive dans laquelle il révèle son état d'esprit, quelques jours après son renvoi devant le tribunal correctionnel dans l'affaire des emplois présumés fictifs de la Ville de Paris. Il affirme sa «détermination» à apporter la preuve qu'il n'a rien à se reprocher dans cette affaire. Il évoque également les présidents de la Ve République et dit son attachement à la Constitution de 1958, voulue par le général de Gaulle.

LE FIGARO. - Vous êtes renvoyé devant la justice dans l'affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris. Comment vivez-vous cette épreuve ?
Jacques CHIRAC. - La juge Xavière Simeoni a estimé devoir me renvoyer devant le tribunal correctionnel. J'ai pris acte de sa décision, même si je conteste son analyse. J'irai donc m'expliquer sur les 21 emplois qui restent en débat. Je rappelle d'ailleurs qu'au départ, près de 500 emplois ont été examinés par la justice, et qu'on a parlé d'un véritable «système». Aujourd'hui, on constate bien qu'il n'en est rien. Je n'ai rien à me reprocher. J'irai donc m'expliquer avec sérénité et détermination, pour que la vérité soit établie. Je le dois aux Français, qui m'ont accordé leur confiance.

Regrettez-vous que le parquet n'ait pas fait appel de la décision de la juge d'instruction ?
Non. Je souhaite pouvoir établir rapidement la réalité des faits et que cette page soit définitivement tournée.

Comment allez-vous vous préparer à ce procès ?
Tranquillement. Je dirai la vérité, ce que je sais, ce que je pense.

Que répondez-vous à Charles Pasqua qui vous demande de faire la lumière sur les conditions d'attribution de l'Ordre national du Mérite à Arcadi Gaydamak ?
Strictement rien. Je n'ai pas un souvenir très précis de cette affaire. Si Charles Pasqua pense aujourd'hui qu'il y a une utilité quelconque à lever le secret défense, ce n'est certainement pas moi qui m'y opposerai.

Que pensez-vous du procès Clearstream ?
Ne comptez pas sur moi pour commenter une procédure en cours. La seule chose que j'ai à dire dans cette affaire c'est que je n'ai naturellement donné aucune instruction. En revanche, je veux rappeler les consignes très strictes que j'ai toujours données à mes gouvernements successifs pour la moralisation des marchés internationaux et la lutte contre les réseaux mafieux.

Le procureur a requis dix-huit mois avec sursis contre votre ancien premier ministre Dominique de Villepin. Qu'en pensez-vous ?
Je vous le répète, je ne fais pas de commentaires sur une procédure en cours. Tout ce que je peux dire, c'est que j'ai pour Dominique de Villepin beaucoup d'estime et d'amitié.

Dans votre livre, vous évoquez des aspects très personnels de votre vie, notamment, pour la première fois, la maladie de votre fille Laurence.
Pour tout dire, j'ai hésité avant d'écrire ce livre. Mais je me suis dit qu'il ne pouvait avoir de valeur que si je disais toute la vérité, toute ma vérité, telle que je la ressentais, telle que je l'avais vécue. Sinon, l'exercice aurait été hypocrite ou inutile. Et les épreuves font partie de la vie.

Quel jugement portez-vous sur les présidents de la Ve République ?
Il est difficile de porter un jugement sur des hommes qui ont joué un rôle éminent dans l'Histoire de notre pays. J'ai, comme tous les Français, une profonde admiration pour le général de Gaulle, pour son rôle historique. Georges Pompidou est pour moi, en quelque sorte, un père spirituel pour lequel j'éprouve de l'admiration, du respect et une réelle affection. Il aura poursuivi l'œuvre du Général de Gaulle, tout en permettant à notre pays de se moderniser en profondeur.

Vous êtes sévère envers Valéry Giscard d'Estaing, dont vous avez été le premier ministre de 1974 à 1976.
Il n'est un secret pour personne que nos relations n'étaient pas marquées par un excès d'affection. Elles se sont ensuite dégradées, notamment en raison du rôle négatif d'un homme, Michel Poniatowski, qui ne supportait pas l'idée que quelqu'un d'autre que lui puisse avoir une influence sur le président. Mais au-delà des questions de personnes, c'est sur le fond et sur les choix de politique gouvernementale que nous nous sommes séparés.

Avez-vous lu son livre, La princesse et le président ?
Il est sur mon bureau justement…

Votre regard sur François Mitterrand est beaucoup plus clément.
C'était un homme d'une grande culture, d'une grande intelligence. J'ai bien sûr combattu ses idées et son action. Parfois même de façon assez dure. Mais on peut parfaitement reconnaître les qualités humaines et personnelles d'un adversaire politique. Comme beaucoup de Français, j'ai pour François Mitterrand de l'estime.

Comment expliquez-vous votre défaite à la présidentielle de 1988 face à lui ?
Mitterrand a été meilleur. Il a su rassembler davantage. A cette époque, les Français ont eu un besoin de gauche. C'est la démocratie.

Entre 1988 et 1995, avez-vous douté que vous seriez un jour élu président de la République ?
Ca a l'air très prétentieux, mais non, je n'ai pas douté. Tout simplement parce qu'il n'est pas dans ma nature de douter. Quand j'ai un objectif, je fais toujours le maximum pour l'atteindre.
Quel jugement portez-vous à mi-mandat sur la présidence de Nicolas Sarkozy ?
Je me suis fixé une règle à laquelle je ne déroge pas. Je ne fais jamais de commentaire sur mon successeur. C'est l'idée que je me fais de nos institutions.

Vous écrivez : «j'avais confiance en Édouard Balladur». Avez-vous été surpris qu'il soit candidat à la présidentielle de 1995 ?
Il y a eu entre Édouard Balladur et moi un certain malentendu. Un malentendu de bonne foi, comme on dit ! Je pensais qu'il existait entre nous un accord : il se consacrerait entièrement à la conduite du gouvernement tandis que je me préparerais à l'échéance présidentielle et à l'élaboration d'un projet pour la France. C'est ce que j'avais compris. J'avais dû me tromper… C'est la vie.

Vous dites que vous n'avez pas eu d'explication «d'homme à homme» avec lui. Le regrettez-vous ?
L'occasion ne s'est pas présentée. Je ne l'ai pas recherchée et pour dire la vérité, lui non plus. Mais je n'ai aucune hostilité à son égard.

Faut-il faire évoluer la Constitution de la Ve République ?
Les Constitutions, comme toutes les règles, ne sont jamais idéales. Au total, cette Constitution, inspirée par la volonté et la pensée du général de Gaulle, a été et est la mieux adaptée au tempérament des Français et à la situation de la France. A force de toujours vouloir améliorer les choses, on finit par les détériorer. La Constitution est une bonne Constitution, et il serait à la fois maladroit et dangereux de la «tripoter».

Donc vous n'êtes pas favorable à une évolution vers un régime présidentiel comme l'a proposé Jean-Pierre Raffarin ?
Je ne crois pas que le régime présidentiel s'impose. Nous avons aujourd'hui un système adapté, souple. Nous serions bien inspiré de ne pas vouloir trop le modifier. Les avantages l'emportent de beaucoup sur les inconvénients.

Dans votre livre, vous évoquez l'hospitalité de Saddam Hussein qui vous reçoit «à bras ouverts» à Bagdad en 1974 alors que vous étiez premier ministre. Quand vous êtes-vous rendu compte de sa dérive vers un régime dictatorial ?
Je l'ai rencontré quand j'étais premier ministre, et qu'il était chef d'État. Nos deux pays entretenaient des relations diplomatiques. Au départ, l'homme avait des qualités et, aux yeux de beaucoup, il symbolisait une vision moderne et laïque dans cette partie du monde. Il a changé assez rapidement et s'est affirmé chez lui un côté tyrannique que personne n'avait soupçonné.

Vous condamnez pourtant son exécution.
Oui. Je suis contre la peine de mort. Quoi qu'il arrive. Personne n'est fondé à exécuter un de ses semblables. C'est une question de principe.
Quel a été le plus grand moment de votre carrière ministérielle ?
Sans doute Mai 68. Il y a eu là un moment d'effervescence nationale, forte et vivifiante comme le peuple français en a le secret parfois. Tout le monde a été pris au dépourvu. J'étais alors secrétaire d'État à l'Emploi et à ce titre, j'ai pris part aux négociations. J'ai notamment rencontré dans le plus grand secret Henri Krasucki au nom de la CGT. On a beaucoup glosé sur le fait que j'y étais allé armé d'un revolver. C'était une période de grande agitation et j'avais intérêt à être armé. Non pas à l'égard de Krasucki, bien entendu, mais compte tenu du climat de tension extrême.

Au cours de votre carrière, on vous a souvent accusé d'être versatile. Quelle est votre ligne directrice ?
Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. On peut changer d'avis lorsque la situation change. Plus sérieusement ma ligne directrice, c'est une certaine idée de la France, une certaine idée des Français. Et je m'inscris en cela dans le droit fil de la tradition gaulliste. Se battre pour la grandeur et l'indépendance de la France. Et dans le domaine intérieur, préserver et renforcer notre cohésion sociale et nationale.

Comment vivez-vous votre retraite de la vie publique ?
Très bien. Vous le savez, j'ai un tempérament actif. Je m'occupe de l'action de ma Fondation qui s'investit dans les domaines de l'accès à l'eau, la déforestation, la lutte contre les faux médicaments qui sont une «plaie d'Égypte», et la sauvegarde des langues et des cultures menacées. Demain, seront remis les premiers prix de ma Fondation pour la prévention des conflits. Je suis très assidu au Conseil constitutionnel qui est remarquablement présidé par Jean-Louis Debré. Je rencontre de nombreuses personnalités françaises ou étrangères, avec lesquelles j'ai noué des relations amicales. Et je travaille à la rédaction du deuxième tome de mes Mémoires.
Quand paraîtra ce tome 2 ?
Pas avant un an. Je viens juste de commencer à y travailler.