Christian Jacob sur France 2 mardi 31 juillet 2012

Assad reçu en France par Jospin et Mélenchon



Laurent Fabius vient de critiquer Nicolas Sarkozy qui a reçu lors d'un 14 juillet le président syrien. Les socialistes ont la mémoire courte : Assad a été reçu par le gouvernement Jospin à Paris...Fabius était à ce moment là ministre de l'économie et des finances....Il a dû oublié ! Une belle photo ou Mélenchon ministre recevait le président syrien à l'aéroport !!!

La solitude du professeur d’histoire-géographie / Editorial de Causeur.fr

Surtout s’il n’est pas militant de gauche…


Le 5 juillet, Vincent Peillon, ministre de l’Éducation nationale, donnait le coup d’envoi de « la concertation sur la refondation de l’école ». Devant 200 personnes rassemblées dans le grand amphi de la Sorbonne, il expliqua qu’il s’agissait de « refonder la République par l’école ». La refondation républicaine, c’est son grand truc, à Peillon : le 26 juin dernier, il en avait effleuré l’idée dans une lettre qu’il avait adressée à « tous les personnels de l’Éducation nationale », tel un Pape qui délivre à ses évêques une exhortation apostolique. On se gardera de faire un rapprochement avec la lettre que Jules Ferry envoya le 17 novembre 1883 aux instituteurs : là où le ministre de l’instruction de la IIIe République, influencé par le protestantisme, vantait la nécessité d’une morale laïque à l’école, Vincent Peillon, qui parle de l’accueil des enfants de moins de trois ans, de la durée de la pause à la mi-journée ou encore des nouveaux emplois d’auxiliaires de vie scolaire, pourrait donner l’impression que l’école est devenue une vaste garderie. Sa lettre n’évite pas le verbiage, notamment parce qu’il se croit obligé d’invoquer la République à tout bout de champ. À force, on pourrait d’ailleurs se demander comment les autres pays, qui n’ont pas la chance d’avoir notre république, disposent d’un système éducatif décent. Le ministre ne parle pas des niveaux d’exigence, constamment revus à la baisse au nom de dogme de l’égalité.
C’est comme si les résultats des élèves importaient peu à l’Éducation nationale : serait-ce pour cela qu’un ministère à la Réussite éducative a été créé? Mais ne faisons pas de mauvais esprit : c’est sur la réforme du lycée, voulue en 2010 par son prédécesseur, que l’on attendait le ministre. Or il s’est contenté d’annoncer que “l’enseignement facultatif d’histoire-géographie prévu par les textes en vigueur sera proposé à tous les élèves de terminale scientifique”. Une façon d’inventer “l’option obligatoire”, qui ne répond pas aux attentes des professeurs d’histoire-géographie : les syndicats, comme le SNES, ont immédiatement exprimé leur scepticisme car ils espéraient un allègement du programme et la suppression de l’épreuve anticipée d’histoire-géographie en 1ère S.
Cette épreuve, soufflée à Luc Chatel par feu Richard Descoings, s’avère pourtant être un véritable fiasco. Les nouveaux programmes de Première, lourds et mal conçus, sont trop ambitieux : la somme des connaissances demandée est énorme, si bien que les élèves ont été condamnés à bachoter tout au long de l’année, de façon à préparer une épreuve invraisemblable. Mais un bachotage fastidieux n’est pas gage de réussite : preuve en est, les sujets proposés pour les lycées français d’Afrique et de la péninsule ibérique ne correspondaient pas aux différents cadrages concédés par l’Inspection !
Or enseigne-t-on seulement pour préparer les élèves à passer un examen ? Quelle est la finalité de l’histoire-géographie au lycée? En avril dernier, dans le nº160 de sa revue Pour, la Fédération Syndicale Unitaire (FSU) consacra un dossier aux programmes d’histoire. On découvre que le syndicat reproche aux programmes d’être trop centrés sur la France et d’ignorer l’origine des élèves: “De l’école élémentaire au lycée, on doit interroger l’image d’Épinal construite au XIXème siècle d’une nation française paysanne, descendant d’une Gaule folklorisée, riche de ses grands hommes (les femmes n’existent pas dans cette histoire) et de ses batailles de légende. Il ne s’agit pas de “réécrire” l’histoire au profit de tel ou tel courant historique, mais bien d’élaborer les outils les plus efficaces pour les élèves tels qu’ils sont, avec un objectif, celui de permettre à tous de devenir des citoyens d’une France plurielle et métissée, ouverte à la diversité des cultures, forte de la connaissance d’un passé moins “national” et européanocentré”. Ce discours est caricatural : d’abord, cela fait longtemps que les élèves ne savent plus qui sont Clovis, Jeanne d’Arc, Henri IV ou même Napoléon. C’est aussi ignorer que le programme d’histoire du 2 août 1880, prévoyait, pour la classe préparatoire à l’enseignement secondaire, l’étude de biographies d’hommes illustres du monde entier, parmi lesquels Mahomet, Dante, Vasco de Gama, Christophe Colomb, Galilée, Pierre le Grand ou encore Cook1.
Fin mai, reprenant l’argumentaire de la FSU, l’historien Nicolas Offensdadt, interviewé dans L’Humanité, dénonçait une instrumentalisation de l’histoire par Nicolas Sarkozy et préconisait une sortie urgente du « roman national ». Cela sous-entend que la seule conception correcte de l’histoire est celle que la gauche nous inculque. D’ailleurs, le nouveau programme de Première, pourtant validé par un ministre de Sarkozy, reprend tous les mythes que la gauche a construit à son avantage, qu’il s’agisse de l’affaire Dreyfus ou du rôle des communistes dans la Résistance.
Car la gauche a l’habitude de faire un usage idéologique de l’histoire. À partir de là, une seule vision du monde doit être enseignée. Il n’est donc pas étonnant que Métronome, le livre du comédien Lorànt Deutsch, qui n’a pourtant aucune prétention scientifique, ait été violemment attaqué par le groupe PCF-Front de gauche du Conseil de Paris au motif qu’il dénigrerait « la Révolution et la Commune »: il n’est pas conforme à l’histoire officielle et son succès, peut-être auprès de lecteurs qui n’aimaient pas l’histoire telle qu’elle est enseignée à l’école, ne peut que déranger. C’est comme si l’histoire était “sous surveillance” pour reprendre l’expression de Marc Ferro.
En fait, depuis les débuts de la IIIe République, l’enseignement de l’histoire n’a jamais été innocent. Alors qu’il s’agissait de construire l’identité et la mémoire de la nation, deux ouvrages, dont la parution est pourtant antérieure aux lois scolaires de Jules Ferry, marquèrent les Français de cette époque: L’histoire de France, d’Ernest Lavisse (1876), que Pierre Nora qualifie d’« évangile de la République », et Le tour de France par deux enfants, d’Augustine Fouillée (1877). À travers l’histoire de deux orphelins qui fuient la Lorraine, ce livre de lecture du cours moyen sublimait l’image d’une France concentrée sur elle-même, unie malgré sa diversité – une diversité au sens braudélien, c’est-à-dire qu’elle s’inscrit dans la géographie. Ainsi, l’école de la IIIe République formait des citoyens français par delà les particularismes régionaux : n’était-ce pas déjà, finalement, une école du “vivre ensemble” ?
Justement, ce “vivre ensemble” est aujourd’hui présenté par le SNES comme l’un des objectifs de l’enseignement de l’histoire-géographie. Or le contexte a changé depuis Jules Ferry: la diversité n’est plus intérieure mais exogène, c’est-à-dire qu’elle provient de l’extérieur. L’immigration transforme la société et remet en question le modèle républicain de l’école : qui osera en parler lors de la concertation sur la refondation de l’école ? Sans doute personne: ce serait en effet refuser l’idée, entretenue d’ailleurs par les programmes d’histoire-géographie, que l’immigration est forcément bénéfique. La Cité nationale de l’histoire de l’immigration, inaugurée en 2007, n’a pas fait l’objet de polémiques comme la création de la Maison de l’histoire de France. Car ceux qui prônent aujourd’hui le “vivre ensemble” cherchent dans le même temps à déconstruire l’idée de la nation.
Or la citoyenneté française, telle qu’elle peut se forger grâce à l’histoire-géographie, est aujourd’hui remise en question par la mondialisation, c’est-à-dire à la fois par les flux migratoires et la construction européenne. Les nouveaux programmes de géographie de première s’inscrivent dans cette logique: l’échelle nationale semble disparaître, comme si elle était un intermédiaire inutile entre les territoires de proximité et l’Union européenne. Du coup, on voit mal comment “l’école pourrait refonder la République“. On n’attendra donc pas grand chose de la concertation sur la refondation de l’école lancée par Vincent Peillon. D’ailleurs, comment refonder l’école avec des gens qui ont contribué à son déclin, tels que Philippe Meirieu, le gourou du pédagogisme, ou encore Christian Forestier, qui est selon Vincent Peillon « l’un des meilleurs connaisseurs de notre système éducatif » et qui squatte la rue de Grenelle depuis des décennies ? Ces spécialistes de l’éducation n’en finissent pas de refonder l’école avec les résultats que l’on sait. Parmi les participants à la concertation, on remarquera également Louis Schweitzer : lorsqu’il était président de la Halde, il n’hésitait pas à parler de discrimination parce que les femmes, les minorités visibles, les handicapés et les homosexuels étaient trop peu présents dans les manuels d’histoire-géographie ! Or l’enseignement de l’histoire-géographie est particulièrement menacé par l’essor du communautarisme, comme le signalait le Haut Conseil à l’Intégration dans un rapport publié en 2011 : “Les cours d’histoire sont le lieu de contestations ou d’affrontements, de mise en concurrence de mémoires particulières qui témoignent du refus de partager une histoire commune. [...] La vision du monde qui semble s’opérer est binaire : d’un côté, les opprimés, victimes de l’impérialisme des Occidentaux, et ce, depuis les temps les plus reculés, et de l’autre, les oppresseurs, les Européens et Américains blancs, pilleurs des pays du tiers-monde. Cette vision fantasmée sert d’explication à l’histoire du monde et de justification aux échecs personnels2“. Plus généralement, c’est toute l’école qui est exposée à la menace du communautarisme. On voit déjà se développer l’ELCO (enseignement des langues et cultures d’origine), qui permet aux écoliers de primaire volontaires de bénéficier de cours gratuits de portugais, de turc ou d’arabe, organisés et financés par les ambassades de Turquie, du Maroc ou d’Algérie.
Si on n’est pas encore arrivé à une scolarité dans la langue d’origine de l’enfant, comme le préconise la psychiatre Marie Rose Moro, qui milite ouvertement pour une société multiculturelle, on commence à s’éloigner clairement de l’école de Jules Ferry, c’est-à-dire d’une instruction obligatoirement et exclusivement en français. À l’époque, la République avait l’habitude de considérer que le français, qu’elle opposait aux langues régionales, était le ciment de la nation. On imagine sans difficulté que le rapport qui sera rendu cet automne à Vincent Peillon n’abordera pas ces questions. Finalement, la concertation voulue par le ministre ressemble à un concile, avec ses évêques et ses thuriféraires qui vont nous ressasser le bon vieux credo habituel, à savoir que le rôle de “l’école de la République” est de réduire les inégalités sociales. Et là, on réalisera que François Hollande a rendu hommage à Jules Ferry le jour de son investiture pour mieux liquider son héritage et offrir un enterrement de première classe à l’école républicaine.
  1. Louis Cons. Biographies d’hommes illustres des temps anciens et modernes, Paris, Delagrave, 1884, 188 pages.
  2. Haut Conseil à l’Intégration. Les défis de l’intégration à l’école et Recommandations du Haut Conseil à l’intégration au Premier ministre relatives à l’expression religieuse dans les espaces publics de la République, Paris, La documentation française, 2011, 197 pages.

Session parlementaire extraordinaire : un bilan très décevant sur le fond comme sur la forme

1/ Le décalage d'ambition entre les textes présentés par la nouvelle majorité avec les textes que nous avions votés en 2007 est criant.
  • La première session parlementaire de l'ancienne majorité avait été marquée par un mois de réformes de grande ampleur qui ont marqué le quinquennat de Nicolas Sarkozy : défiscalisation des heures supplémentaires, RSA, service minimum, autonomie des universités.
  • La session extraordinaire de 2012 est loin d'être à la hauteur des enjeux : la loi des finances rectificative n'a fait que montrer l'antisarkozysme de la majorité, rien sur l'emploi, rien sur la compétitivité, rien sur la dette. Aucune réforme de structure.
2/ L'agressivité avec laquelle la gauche se comporte depuis sa victoire est déplacée.

La gauche agit comme si l'opposition n'avait pas le droit de parler.
  • Cela a débuté avec Marisol Touraine qui, le 5 juin, n'a pas voulu venir s'expliquer sur le décret sur les retraites
  • C'est ensuite la majorité qui a refusé, début juillet, une séance de questions au gouvernement. Cela va à l'encontre de l'article 48 de la Constitution.
  • Enfin, il y a eu une multiplication de dérapages verbaux de la majorité envers l'opposition, comme M. Moscovici qui a exigé que l'opposition « se taise » (RFI le 1er juillet).
3/ Nous avons réussi à installer une opposition vigilante et sans concessions et avons déjà forcé la majorité à des reculs importants.

Récépissé, rétroactivité des heures supplémentaires… Nous nous étions fixés comme objectif prioritaire d'installer une opposition combative et vigilante, c'est chose faite.

Face à l'irresponsabilité de François Hollande, vous pouvez compter sur l'opposition

Depuis son arrivée au gouvernement, la majorité de gauche persiste à choisir la mauvaise stratégie pour nous sortir de la crise et renouer avec la dynamique de l'emploi. Le plan de soutien à l'industrie automobile présenté par Arnaud Montebourg cette semaine est à ce titre très révélateur. Plutôt que de proposer un plan courageux fait de réformes de structures, la gauche n'a fait qu'offrir au secteur automobile un léger temps de répit avec un plan sans colonne vertébrale, fait de « mesurettes » qui ne pourront pas soutenir notre industrie automobile sur le long terme.

Prisonnière d'une idéologie dépassée, la gauche n'a visiblement toujours pas compris que la compétitivité est la clé pour relancer notre croissance et protéger l'emploi des Français. Au lieu de cela, François Hollande semble déterminé à faire payer les classes moyennes pour appliquer son projet irréaliste : en revenant sur l'ensemble des mesures mises en place par l'ancienne majorité, le gouvernement va pénaliser l'emploi et le pouvoir d'achat des Français. Exit les promesses de campagnes qui prétendaient que seuls les « riches » payeraient la facture, la réalité, c'est que chacun de nous va devoir payer plus. La taxation des heures supplémentaires par exemple va directement toucher les 8 millions de Français qui bénéficiaient d'environ 500€ de plus par an !

Pire, dans sa détermination aveugle à mener une politique déconnectée des réalités de la crise, la nouvelle majorité ne semble pas prête à accepter la contradiction d'une opposition qui n'entend rien laisser passer. Nous avons tous été choqués par l'attitude agressive de M. Moscovici qui avait tout simplement demandé que l'opposition « se taise ». Ce déni de démocratie inacceptable s'est poursuivi jusque dans l'hémicycle où l'opposition a été à plusieurs reprises privée de ses droits les plus légitimes. Mais qu'elle le veuille ou non, les millions de Français qui ont voté pour Nicolas Sarkozy et l'UMP ont le droit d'être représentés. C'est notre devoir que leur voix soit entendue !

Durant cette session extraordinaire, nous n'avons pas failli. L'opposition est définitivement installée et nous sommes extrêmement déterminés à être efficaces. Les reculs obtenus sur le récépissé pour les contrôles d'identité, sur la rétroactivité des heures supplémentaires ou encore sur la mise en place de hotlines payantes, propositions que nous avons vivement dénoncées prouvent que notre mobilisation porte ses fruits. Mieux, le couac survenu au Sénat qui a d'abord fait voter un amendement soumis par un sénateur UMP, supprimant l'alourdissement des droits de succession, doit nous encourager à être rassemblés et extrêmement réactifs.

La gauche a beau détenir tous les pouvoirs, nous ne laisserons pas mener dans l'indifférence sa politique néfaste. Vous pouvez compter sur l'UMP pour incarner une opposition combative et vigilante !

Jean-François Copé

Politique d'immigration : Manuel Valls persiste et signe dans l'irresponsabilité

En matière d'immigration, Manuel Valls a décidé d'appliquer scrupuleusement la ligne fixée par François Hollande : défaire tout ce qui a été fait par l'ancienne majorité au risque de voir notre pays renouer avec une politique d'immigration incontrôlée.

Ainsi, il a confirmé hier au Sénat qu'il refusait d'appliquer l'accord européen (qu'il a pourtant signé !), en écartant la possibilité d'un rétablissement temporaire du contrôle aux frontières en cas de situation de crise.

Il a par ailleurs annoncé qu'il reviendrait sur la politique d'assimilation républicaine que nous avions mise en place en facilitant les naturalisations.

Après avoir annoncé une hausse des régularisations, la fin de la rétention administrative pour les familles, l'abandon de la franchise sur l'AME et « l'évaluation » des reconduites à la frontière, le ministre de l'Intérieur cache de plus en plus mal le laxisme et l'irresponsabilité de sa politique en matière d'immigration légale et illégale conduisant notre pays à l'abandon d'une politique d'immigration choisie.

Sébastien Huyghe
Député du Nord
Sécrétaire national de l'UMP

Manuel Valls abandonne l'exigence républicaine d'intégration

Manuel Valls a annoncé hier au Sénat qu'il comptait abandonner les critères de naturalisation mis en place par Claude Guéant, qualifiant ceux-ci de « course d'obstacles aléatoire et discriminatoire ». Il n'a pas précisé les modifications envisagées.

Le nouveau gouvernement est ainsi en train de remettre en cause l'essence même de l'intégration républicaine qui permet au terme d'un parcours exigeant et accueillant de devenir Français.

Demander à un étranger de connaître notre langue, notre culture, notre histoire et tout ce qui participe de notre identité nationale n'est pas une discrimination. C'est au contraire le message le plus fort de la Nation française qui est prête à accueillir dès lors que la personne manifeste sa volonté et son adhésion au pacte républicain.

Renoncer à cette tradition et à ces mesures est particulièrement coupable en ces temps de pertes de repères. Etre Français, ce n'est pas simplement avoir des papiers. C'est adhérer à un message et à une certaine idée de la France.

Abandonner l'exigence républicaine d'assimilation est une faute dont M. Valls sera comptable. Appliquer une politique d'immigration et d'intégration contraire aux intérêts et à l'unité de notre pays en renonçant à l'équilibre entre les droits et les devoirs, c'est sacrifier le creuset républicain.

Bruno Beschizza
Secrétaire national de l'UMP

Hervé Gaymard sur RFI le jeudi 26 juillet 2012


Hervé Gaymard, député de Savoie, ancien ministre... par rfi

Comité d'appel du Rhône à la candidatur​e de Jean-Franç​ois Copé à la Présidence de l'Ump

Cher (e) s Ami (e) s,
Suite aux élections Présidentielles et Législatives, la Gauche a tous les pouvoirs et son sectarisme se traduit chaque jour
notamment à l'Assemblée Nationale et au Sénat.
L'Ump est en pointe pour mener le combat face à ce détricotage minutieux des réformes structurelles menées par Nicolas Sarkozy.
C'est dans ce contexte compliqué que l'élection du Président de l'Ump et de son équipe va se dérouler. C'est une compétition saine qui ne doit pas être l'occasion de créer des tensions entre les membres de notre formation politique. Nous élirons notre Président pour 3 ans et celui-ci ou celle-ci doit être en capacité à nous mener à la victoire en 2014.
Pour l'élection Présidentielle de 2017, nous aurons l'occasion de définir le ou la meilleur (e) candidat (e) par un système de primaires.
Compte tenu de ce calendrier et pour la reconquête, nous avons besoin pour les 3 ans qui viennent d'un vrai combattant organisateur efficace à la tête de notre Mouvement.
C'est pourquoi les tous premiers signataires que nous sommes vous invitent à rejoindre dès maintenant le Comité d'Appel à candidature de Jean-François Copé,
en renvoyant le bulletin de parrainage à télécharger à l'adresse ci-jointe :


Dans cette attente, recevez Cher (e) s Ami (e) s, l'expression de nos meilleures salutations.

Philippe Cochet - Georges Fenech - Françoise Grossetête - Christophe Guilloteau
Député du Rhône       Député du Rhône        Députée Européen                Député du Rhône



Modalités de parrainage

1. Tout adhérent, à jour de sa cotisation au 30 juin 2012, au plus tard peut parrainer un candidat.

2. Seul le bulletin officiel de parrainage en ligne sur le site internet de l’UMP est autorisé. Son modèle vierge peut être librement imprimé ou photocopié à partir de la version électronique en téléchargement : https://www.u-m-p.org/sites/default/files/fichiers_joints/pages/2012-07-13_-_ump_-_congres_-_parrainage.pdf
Un adhérent ne peut parrainer qu’un seul candidat.

3. Les parrainages doivent être accompagnés de la copie d'une pièce d'identité en cours de validité.

4. Merci de les adresser directement à Jean-François Copé (CPJFC Comité Pour la Candidature de Jean-François COPÉ – 75 rue de Lourmel - 75015 Paris), ou à la Commission qui se chargera de le réexpédier à Jean-François Copé (Commission d’organisation et de contrôle des opérations électorales de l’UMP, 238 rue de Vaugirard, TSA 41557, 75901 Paris cedex 15).

5. La période de parrainage s’étend du 18 juillet au 18 septembre 2012 à 12h.

Arnaud Montebourg : père-fouettard de l'économie française

Alors que, selon l'INSEE, la production industrielle a encore reculé de 1,9% au mois de mai (+1,6 en Allemagne) et que 13722 procédures de redressement, de liquidation ou de sauvegarde d'entreprises ont été ouvertes au 2ème trimestre, Monsieur Montebourg se comporte comme le père-fouettard de l'économie française.

Non content d'avoir prôné pendant des mois la démondialisation « heureuse », notamment lors de la primaire socialiste, Arnaud Montebourg veut désormais incarner le « pompier volant » de l'industrie française en péril.

Et pourtant, les contradictions entre la volonté affichée et la politique effective du Gouvernement sont nombreuses :
  • Monsieur Montebourg défend la réindustrialisation de la France mais dans le même temps le gouvernement supprime l'allégement prévu de 13 milliards de charges qui pesaient sur les entreprises ;
  • Monsieur Montebourg veut encourager l'entreprenariat alors que Madame Pinel, sa collègue en charge de l'artisanat, souhaite remettre en cause le statut de l'auto-entrepreneur, qui rencontre pourtant un très grand succès ;
  • Monsieur Montebourg veut créer une Banque Publique d'Investissement destinée principalement au financement des PME/TPE alors que le Gouvernement s'apprête sur 2 ans à augmenter d'environ 20 milliards d'euros les prélèvements sur les entreprises ;
  • Enfin Monsieur Montebourg a récemment attaqué violemment le groupe PSA pour ses « erreurs » de stratégie alors que cette entreprise avait fait preuve de patriotisme économique en maintenant plus de 60% de sa production sur le territoire national.
Il est grand temps que Monsieur Montebourg ouvre les yeux pour s'apercevoir que les années 50 sont passées et que seule une ouverture accrue de notre économie vers les économies émergentes à forte croissance pourra garantir nos emplois et le maintien de notre protection sociale.

L'économie française n'a pas besoin d'un »petit père des entreprises » : elle a désormais besoin d'un vrai Pacte National de Compétitivité.

Jérôme Dubus
Secrétaire national en charge de la croissance et des libertés économiques

Industrie automobile : Hollande se trompe de stratégie

Je suis extrêmement préoccupé par ce plan de soutien à l'industrie automobile totalement déconnecté des exigences de la crise et de la concurrence européenne et mondiale. J'exprime mon inquiétude pour les salariés du secteur automobile dont l'avenir n'est pas éclairci par ce plan sans colonne vertébrale, « gadget », qui ne pourra malheureusement pas soutenir notre industrie automobile sur le long terme. La compétitivité est au cœur du problème de l'industrie automobile et c'est pourtant la grande oubliée de ce plan.

Alors que notre filière automobile souffre d'un problème d'offre, le gouvernement propose des mesures pour relancer la demande. Vieille lubie socialiste qui nous a conduits à financer à crédit notre pouvoir d'achat pour soutenir artificiellement la croissance par la consommation.

Ce dont nous avons besoin, c'est de relancer le « produire en France ». Et ce n'est pas le bonus-malus, le renforcement de la commande publique et le sempiternel report du débat sur la compétitivité qui permettront d'atteindre durablement cet objectif.

Baisse du coût du travail pour localiser la production en France, accords emploi-compétitivité pour ajuster le temps de travail à l'évolution des carnets de commande pour protéger l'emploi, renforcement du crédit impôt recherche et programme des investissements d'avenir pour soutenir l'innovation : voilà les composantes d'une vraie politique industrielle.

Au lieu de cela, le gouvernement socialiste augmente les cotisations sociales, supprime la fiscalité anti-délocalisation, baisse la durée du travail en revenant à la retraite à 60 ans et en taxant les heures supplémentaires.

La situation de notre industrie commande que nous ayons une stratégie claire et cohérente. J'appelle le gouvernement à plus de courage et de réalisme : il ne peut se contenter de « mesurettes » quand nous avons besoin de réformes de structure.

Jean-François Copé
Secrétaire Général de l'UMP

Luc Chatel sur Europe 1 mercredi 25 juillet 2012


Chatel veut un "pacte de compétitivité dans... par Europe1fr

Jean-François Copé sur RTL mardi 24 juillet 2012


Jean-François Copé : "Le gouvernement n'a aucune... par rtl-fr

Notre industrie est un atout, protégeons la !

Alors que PSA subit une crise extrêmement préoccupante, alors que des milliers de salariés vivent dans l'angoisse de perdre leur emploi, la mission des responsables publics est d'abord d'apporter des solutions et pas uniquement de désigner des boucs-émissaires comme François Hollande et Arnaud Montebourg le font depuis quelques jours. Cette posture n'arrange en rien la situation des salariés menacés et elle risque au contraire d'inquiéter davantage les investisseurs sur la situation de PSA et donc de fragiliser encore plus l'entreprise. La priorité n'est pas de faire tomber des têtes, mais de mettre en place un plan crédible pour sauver le maximum d'emplois et apporter une réponse à tous ces salariés qui ne savent pas de quoi demain sera fait.

Avec 100 000 emplois en France, PSA représente un enjeu social et industriel majeur qu'on ne peut traiter par de simples coups de menton et des gesticulations médiatiques. Aujourd'hui, PSA paie les difficultés que rencontre le secteur automobile ainsi que le manque de compétitivité de la France. Mais François Hollande et Arnaud Montebourg, plutôt que de reconnaître le déficit de compétitivité de notre pays, choisissent de faire de la famille Peugeot des boucs-émissaires faciles.

En se défaussant ainsi, la majorité socialiste trahit une forme d'impuissance qui rappelle la façon dont Lionel Jospin avait croisé les bras face à la fermeture de l'usine Renault de Vilvorde en 1997. La gauche essaye aussi sans doute de faire oublier que, depuis son arrivée au pouvoir, elle a tout fait pour aggraver la situation de notre économie. Quelles leçons notre industrie a-t-elle à recevoir d'un gouvernement qui s'est efforcé en près de 3 mois de détruire, pour des raisons purement idéologiques, l'ensemble des dispositifs que nous avions mis en place pour dynamiser notre compétitivité ? La hausse des cotisations sociales pour financer le retour partiel à la retraite à 60 ans, la hausse du SMIC, le doublement du forfait social sur l'épargne et l'intéressement, la taxation des heures supplémentaires, la suppression de la fiscalité anti-délocalisation sont autant de mesures qui vont alourdir le coût du travail et accroître les délocalisations en plus de frapper le pouvoir d'achat des Français.

Notre industrie est un atout. Nous devons à tout prix la rendre plus compétitive en baissant le coût du travail et en pariant sur l'innovation. C'est la clé pour relancer notre croissance à l'image de ce qu'a réussi l'Allemagne dans les années 2000. Le gouvernement doit absolument faire preuve de responsabilité et ne peut pas laisser l'idéologie et l'anti-sarkozysme primer sur le pragmatisme économique. L'urgence est de présenter un plan pour protéger nos emplois industriels, particulièrement dans le secteur automobile, et non pas de se contenter de créer des commissions d'experts et d'envoyer Arnaud Montebourg jouer les redresseurs de torts. Les employés de PSA attendent de la majorité autre chose que des diatribes et des consultations, ils attendent des actes.
 
Jean-François Copé

AME : un choix du gouvernement marqué par l'ignorance, l'injustice et l'irresponsabilité

      
Dans le cadre du projet de loi de finances rectificatif, le gouvernement vient de faire voter la suppression de la franchise de 30 euros que nous avions instaurée pour bénéficier de l'aide médicale d'Etat.

Ce choix est tout d'abord marqué par une grande ignorance sur le fonctionnement de notre système de santé et de sécurité sociale. L'ensemble des bénéficiaires de notre protection sociale participe au financement de la sécurité sociale. Aujourd'hui, seuls les clandestins en seront dispensés.

C'est ensuite une injustice à l'égard de tous les immigrés légaux présents sur notre territoire et qui, eux, ont à payer une franchise médicale ou lorsqu'ils sont salariés légalement déclarés cotisent pour le financement de la sécurité sociale.

Il est enfin, irresponsable au plus haut point, car après l'ensemble des annonces de Manuel Valls sur le laxisme en matière de contrôle de l'immigration légale et illégale, cela risque d'envoyer un signal particulièrement négatif à l'égard des filières mafieuses qui pourront « vendre » à très cher prix des voyages dans notre pays où tous les droits sont accordés sans aucune contrepartie.

Je tiens à dénoncer cette décision comme contraire aux intérêts de notre pays.

Bruno Beschizza
Secrétaire national de l'UMP

Kikadikoi : La refiscalisation des heures supplémentaires

Jean-François Copé : « Nous avons tout notre temps pour rappeler que les décisions de François Hollande sont négatives pour l'économie de notre pays »

La session extraordinaire du Parlement convoqué par le Gouvernement socialiste a pour principal objet de détricoter l'ensemble des mesures impulsées sous le précédent quinquennat par Nicolas Sarkozy en faveur de l'emploi et du pouvoir d'achat des Français. Abrogation des exonérations fiscales et sociales liées aux heures supplémentaires, augmentation des cotisations sociales et salariales pour financer le retour partiel à la retraite à 60 ans, augmentation de la fiscalité sur l'épargne et l'intéressement…

Le pouvoir socialiste, pour rester fidèle à une idéologie qui est en décalage complet avec les réalités de notre société et des exigences économiques liées à la crise, préfère faire les poches des classes moyennes et populaires en taxant les Français qui veulent travailler plus et imposer à tous les Français un effort financier supplémentaire.

« Toutes ces options ont un point commun : elles portent atteinte à la compétitivité des entreprises et au pouvoir d'achat des Français », résume Jean-François Copé qui, lors du point presse hebdomadaire de l'UMP, a marqué non seulement sa « très grande inquiétude » mais aussi son « indignation » sur la façon dont les débats se déroulent à l'Assemblée nationale.

Aux députés de notre famille politique qui argumentent point par point sur tous les aspects et conséquences de ce néfaste retour en arrière au détriment de millions de salariés, les députés de gauche répondent avec agressivité et morgue. « Nous avons été insultés, injuriés, piétinés. Il faut que la nouvelle majorité intègre que nous sommes dans une démocratie, que tous les Français n'ont pas voté pour François Hollande et que nous sommes en droit d'attendre un débat où l'on respecte leurs sensibilités », relève Jean-François Copé.

« Nous avons tout notre temps pour rappeler que les décisions de François Hollande sont négatives pour l'économie de notre pays », poursuit Jean-François Copé étonné du « niveau d'impréparation » par la majorité socialiste de cette session extraordinaire du Parlement. « En dehors de la détaxation des heures supplémentaires, il n'y a aucune réforme structurelle, aucune mesure courageuse au rebours de ce qui se fait dans tous les pays européens », déplore Jean-François Copé.

En juillet 2007, lors de la session extraordinaire du Parlement, la nouvelle majorité avait lancé la réforme des universités, instauré le service minimum, voté des textes budgétaires ainsi que des mesures fiscales permettant l'exonération des droits de succession, la déduction des intérêts d'emprunt, la défiscalisation des heures supplémentaires, l'instauration de peines-plancher pour les mineurs récidivistes. Un travail de fond et non de l'idéologie !

Taxation des heures supplémentaires : symbole d'une gauche qui veut taxer le travail et aggraver notre déficit de compétitivité

1. Taxation des heures supplémentaires : symbole du matraquage fiscal des classes moyennes programmé par la gauche.

L'injustice est au cœur de la loi de finances rectificative : pas de baisses de dépenses, augmentations des impôts pour les Français qui travaillent.
  • Taxation des heures supplémentaires : elles vont être de nouveau fiscalisées à compter du 1er juillet, et c'est seulement grâce à l'opposition que la majorité socialiste ne va pas rendre pas ce dispositif rétroactif. C'est 8 millions de salariés qui vont perdre 500 euros par an, sans que cela crée d'emplois comme le gouvernement le prétend : on nous refait le coup des 35h !
  • Doublement du forfait social sur l'épargne salariale : il passe de 8% à 20% et s'appliquerait aux sommes versées par les entreprises aux salariés, notamment au titre de l'intéressement et de la participation, qui seront diminuées du montant de l'augmentation de la taxe. Cette hausse frappera directement près de 9 millions de salariés.
2. Abrogation de la fiscalité anti-délocalisation ou comment aggraver notre déficit de compétitivité à l'heure où la cote d'alerte est dépassée pour notre industrie.

L'annonce de la fermeture de l'usine PSA à Aulnay nous rappelle que le coût du travail est trop élevé en France. Pourtant, la majorité socialiste ne fait qu'alourdir encore ce coût du travail, tout en supprimant la TVA anti-délocalisation. Par idéologie antisarkozyste, le gouvernement prend des décisions contre la compétitivité et le retour de la croissance !

Editorial de François d'Orcival dans Valeurs actuelles

Patriotisme fiscal

En ouvrant le débat parlementaire sur les nouveaux impôts, Pierre Moscovici nous a invités à « éviter la caricature et les excès de langage ». Le ministre des Finances devrait s’appliquer à lui-même cette vigilance. Car il est passé maître dans l’art du détournement de sens et de l’abus de langage. En particulier quand il dit (le Monde du 17 juillet) que la taxe à 75 % est une « mesure patriotique » ou que la contribution au train actuel de hausses d’impôt ressort du « patriotisme ».
Depuis la campagne présidentielle, François Hollande et son équipe ont fait porter l’essentiel de leur discours sur la dénonciation des “riches”, des patrons et de leurs actionnaires. Ils ont entretenu les réflexes de lutte des classes pour tenter d’attendrir leur extrême gauche, tout en masquant l’agression portée sur les classes populaires. Cette désignation de boucs émissaires à la vindicte publique est le contraire de ce qu’appellerait le rassemblement de toutes les forces dans le même élan, le même effort pour une cause qui vous dépasse. Voilà ce que serait le patriotisme. Où est-il dans cet empilement d’impôts sur les revenus du travail et de l’épargne à seule fin de recruter des fonctionnaires, de préserver le mille-feuille de nos structures administratives et collectivités locales, et d’accueillir la misère du monde ?
Comment se fait-il qu’ils ne disent rien – si ce n’est pour condamner la gestion précédente – des moyens d’arrêter le déclin de notre compétitivité et de réduire nos coûts du travail ? Le patriotisme, ce ne devrait pas être seulement pour les autres. S’ils ne s’étaient pas voilé la face en voulant ignorer que, depuis dix ans, les 35 heures, la hausse mécanique du smic, les milliards versés en vain pour la RTT et les bas salaires, avaient ravagé nos industries, ils ne seraient pas aujourd’hui “sous le choc” de la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois.
Sans doute Philippe Varin, le patron de PSA, a-t-il retardé sa décision au point d’aggraver ses pertes, parce qu’il voulait conserver sa production en France et épargner l’opinion publique. La gauche nous dit qu’il a ainsi protégé Sarkozy. Mais n’a-t-il pas aussi préservé Hollande ? Certes, cela aurait fourni des munitions supplémentaires au candidat socialiste pour tirer sur son concurrent, mais il aurait également dû dévoiler ses intentions et ses solutions. Au lieu de quoi, il n’a rien dit. Mais lui comme les siens savaient très bien que, depuis douze ans, l’avantage salarial de 12 % que les Français avaient sur les Allemands avait disparu. Ils devaient aussi savoir ce que rappelle Jacques-Pierre Gougeon, grand connaisseur de l’Allemagne et directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (dans son livre France-Allemagne : une union menacée ? Armand Colin) : en dix ans, les coûts de nos industries manufacturières ont augmenté de 36 % contre 17,4 en Allemagne et, s’il y a eu depuis 2006 un “petit miracle économique” outre-Rhin, c’est bien parce que les Allemands ont su se donner une ambition nationale, être les premiers en Europe, les premiers en industrie, en valeur ajoutée, en excédents commerciaux… A-t-on entendu le président de la République profiter de son intervention du 14 Juillet pour définir un agenda, poser les jalons d’une telle entreprise, en fournir le cadre fiscal et social ? À la base de l’effort allemand il y a du travail. Or les socialistes français ont un problème avec le travail.
Quand Martine Aubry et Lionel Jospin ont inventé les 35 heures, alors que nous allions entrer dans l’union de l’euro qui ne nous permettrait plus de dévaluer pour neutraliser nos faiblesses, c’était à partir de ce slogan mirage : “Du temps pour moi, du travail pour les autres”. On a vu le résultat, 600 000 emplois supprimés dans l’industrie. Eh bien, ils persévèrent ! Que disent-ils pour expliquer la suppression de 2,4 milliards d’euros d’exonération sur les heures supplémentaires ? Qu’en diminuant le nombre de ces heures, ils vont créer de l’emploi ! Comme si ce n’était pas le travail qui créait du travail !
En revanche, 9 millions de salariés modestes, de ces classes populaires qui se lèvent tôt pour travailler, vont perdre 2,4 milliards d’euros en pouvoir d’achat. Et sur qui va peser la hausse à venir de la CSG ? Sur elles aussi. Alors que les entreprises qui les emploient, et notamment les PME, auraient été les bénéficiaires de la baisse de leurs cotisations compensée par la hausse de la TVA que la gauche s’empresse d’abroger.
Il n’y a décidément rien qui puisse soutenir le patriotisme “fiscal” d’une gauche coincée dans l’impasse de ses contradictions. Elle aura du mal à se servir une seconde fois de ce beau mot quand il s’agira de faire approuver le droit de vote aux étrangers.
François d'Orcival de l’Institut

Valeurs actuelles / Duflot contre les propriétaires

Au risque de décourager les investisseurs, la ministre veut faire voter une loi pour encadrer les loyers.
Après les bombes incendiaires, le contrôle des loyers est le plus sûr moyen de raser une ville, disait Assar Lindbeck, président du comité Nobel d’économie. Il y a quelques mois, Nicolas Sarkozy déclarait à son tour : « Si on fait l’encadrement des loyers, c’est très simple : plus personne ne louera et plus personne ne construira. C’est exactement le contraire de ce qu’il faut faire. Cela n’a marché nulle part, même à l’époque de l’Union soviétique. » À peine nommée ministre de l’Égalité des territoires et du Logement, Cécile Duflot s’est pourtant prononcée en faveur de ladite mesure. Et a annoncé qu’un décret (dévoilé le 5 juillet et applicable au 1er août) viendrait « encadrer [les loyers, NDLR] dans les zones les plus tendues ». Avant d’évoquer une loi qui reprendrait les termes de la précédente, votée en 1989, « adoptée au printemps prochain »
C’est une des vieilles idées de la gauche, qui avance – sur ce sujet – en terrain conquis. Un sondage Ipsos pour le réseau d’agences immobilières Orpi (réalisé les 22 et 23 juin, au lendemain de l’annonce) révélait que
72 % des personnes interrogées se déclarent favorables à « un gel des loyers dans les villes où le marché locatif est tendu ». De même, 70 % des sondés seraient favorables au plafonnement des augmentations de loyer lors des changements de locataires. Des chiffres confirmés par un sondage Harris Interactive pour les agences Century 21 : 74 % des personnes interrogées seraient favorables à l’encadrement des loyers.
Et pourtant… Un rapport rendu en novembre 2011 par une commission pluraliste d’élus parisiens, missionnés par Bertrand Delanoë pour « déterminer les moyens de parvenir à un encadrement des loyers » à Paris, révèle les failles d’une telle mesure. Coordonnée par un élu Europe Écologie-Les Verts du XIVe arrondissement, René Dutrey, l’étude éclaire sur les risques de décourager les investisseurs en encadrant les loyers. Lors des auditions, les professionnels, économistes et experts du secteur (agents de la Fnaim, Fédération nationale du bâtiment, Union nationale de la propriété immobilière et des économistes comme Michel Mouillart) ont mis en évidence la menace de rétraction du parc locatif.
De quoi faire grincer des dents. À l’instar du maire socialiste de Lyon, Gérard Collomb
(« La pire période du logement en France, ç’a été la loi de 1948, qui interdisait l’augmentation des loyers et donc qui a amené à une véritable pénurie de logements »), le conseiller UMP de Paris Jérôme Dubus le déplore : « L’encadrement des loyers est de ces dogmes que revisite régulièrement la gauche française. Il a l’apparence de la bonne mesure. (…) Mais on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre : encadrer les loyers et taxer en même temps les bailleurs entraînera inévitablement un retrait des investisseurs, un entretien moindre du patrimoine ou des pratiques parallèles et incontrôlables de location. » Même son de cloche chez le député UMP de Paris Jean-François Lamour, pour lequel la décision administrative fixant le montant des loyers est « un réflexe idéologique, déconnecté de la réalité de l’économie et du secteur du logement ».
Car la raison première de la crise du logement est bien l’insuffisance de l’offre.
« Si, à Paris, les loyers, en dix ans, ont subi une hausse de près de 60 %, c’est lié à la faiblesse de la construction neuve dans le secteur privé, encouragée par l’urbanisme malthusien de la municipalité gérée par Bertrand Delanoë », accuse Dubus.
Dans un arrêt rendu le 12 juin dernier, la Cour européenne des droits de l’homme a retoqué une loi norvégienne qui encadrait les loyers, au motif qu’elle violait un article de la Convention européenne des droits de l’homme garantissant la protection de la propriété.
La Cour jugeait que « l’interdiction d’augmenter les loyers a fait peser sur les propriétaires une charge financière disproportionnée par rapport à l’intérêt général de la communauté et que les autorités norvégiennes n’ont donc pas ménagé un juste équilibre entre les différents intérêts en jeu ». Cécile Duflot appréciera…
Jérôme Besnard

Le Figaro / AME : une nouvelle bataille pour la droite

L'opposition est déterminée à s'opposer à la volonté du gouvernement de supprimer la franchise médicale de trente euros des étrangers sans papiers qui bénéficient de l'aide médicale d'État.

L'opposition est décidée à se battre contre toutes les mesures du collectif budgétaire 2012 qui portent l'empreinte du gouvernement Ayrault. Après avoir lutté, dans la nuit de mardi à mercredi, contre la suppression des exonérations fiscales et sociales sur les heures supplémentaires, la droite va mener le combat politique sur un autre terrain: celui de la suppression de la franchise médicale de trente euros, imposée en 2011 aux étrangers en situation irrégulière qui bénéficient de l'aide médicale d'État (AME).
Créée en 2000 sous le gouvernement Jospin, l'AME avait pour but de permettre l'accès aux soins d'urgence des étrangers sans papiers résidant en France depuis plus de trois mois. Mais les dépenses engendrées par l'AME ont été multipliées par huit de 2000 à 2011. Pour freiner le processus, le gouvernement Fillon avait décidé, le 1er mars 2011, d'instaurer un forfait annuel de soins de trente euros pour être admissible à l'AME.
La somme, modique, n'a rapporté que 3 millions d'euros à la Sécurité sociale en 2012. C'est ce forfait que la gauche veut supprimer à l'article 29 du collectif budgétaire, dont l'examen interviendra au plus tôt jeudi soir. Mardi, lors de la réunion du groupe UMP, Christian Jacob a remis en cause «l'équité» de cette suppression. «Il n'est pas normal qu'un retraité qui n'a pas de mutuelle soit en situation plus difficile qu'un immigré en situation irrégulière», a dénoncé le patron des députés UMP.
L'ancien ministre du Travail, Xavier Bertrand, a lui aussi déploré «une injustice faite aux Français et aux étrangers en situation régulière, qui paient leurs soins, par rapport aux étrangers en situation irrégulière, à qui l'on offre la gratuité» pour les soins d'urgence. Le député de l'Aisne a précisé que l'UMP mènerait «à l'automne, un grand travail pour préparer un volet de lutte contre les fraudes sociales», dans le cadre du projet de loi de finances pour 2013.
Le groupe UMP a déposé pas moins de vingt et un amendements de suppression de l'article 29 du collectif budgétaire, cosignés notamment par Gilles Carrez, Bernard Accoyer, Jean-François Copé, François Fillon, François Baroin, Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse. Le groupe Nouveau Centre a aussi déposé un amendement de suppression, cosigné par Philippe Vigier et Jean-Christophe Lagarde. «Faire sauter un droit de timbre bien modique, cela va créer un appel d'air, et faire passer le message qu'être en situation irrégulière en France permet d'être mieux soigné qu'un retraité qui doit s'affranchir d'une franchise médicale», fait valoir Philippe Vigier.

«Tourisme médical»

Lors des questions au gouvernement, mardi, Dominique Tian (UMP, Bouches-du-Rhône) s'est exclamé: «Qu'est-ce que trente euros par rapport au prix du voyage versé à des filières mafieuses pour pénétrer clandestinement sur notre territoire?» Le député libéral a estimé que cette suppression «favoriserait le tourisme médical». La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a qualifié ces propos de «fantasme», et a ajouté: «Votre mesure a coûté cher aux hôpitaux et au budget de la Sécurité sociale, parce qu'en retardant leurs soins, ces personnes doivent être davantage prises en charge (…) Nous assumons l'exigence de justice face à des personnes qui sont seules, vulnérables et souvent isolées.» La ministre a aussi invoqué «les risques de propagation des maladies infectieuses». En marge d'une réunion de députés membres de la Droite populaire, mercredi matin, l'ancien ministre des Transports, Thierry Mariani, a jugé que la suppression du droit de timbre était «à la fois un marqueur idéologique et un signal adressé aux étrangers sans papiers». De son côté, Xavier Bertrand se demande même si cette mesure «est la première étape d'un changement en matière de politique d'immigration».

Jean-Pierre Vial : Liaison ferroviaire Lyon-Turin

Rapport de la Cour des comptes sur la politique de la ville : nécessité de poursuivre les réformes structurelles dans les banlieues

Cessons d'instrumentaliser les banlieues ! Et poursuivons les réformes de structure et de courage !

Le rapport que la Cour des comptes vient de publier, qui analyse la politique de la ville, appelle à une prise de conscience: au-delà des clivages et des beaux discours bien pensants, il faut profondément moderniser notre façon d'agir dans les quartiers et poursuivre les réformes de structure.

La Cour des comptes rappelle en effet une évidence : le saupoudrage des moyens par une administration hyper-centralisée ne fonctionne pas. Il faut au contraire concentrer les actions sur des publics et des cibles prioritaires, en décentralisant les interventions et en responsabilisant les acteurs locaux. Il faut repenser la géographie prioritaire en recentrant les moyens à l'échelle de la municipalité, comme le rapport parlementaire de Gérard HAMEL et Jean-François COPE le préconisait en octobre 2010.

C'est dans ce sens qu'avait commencé à œuvrer la majorité précédente: à travers la rénovation urbaine, succès d'amélioration du bâti, mais aussi en donnant une nouvelle dynamique, plus humaine et responsabilisatrice, en donnant aux établissements scolaires la possibilité de s'adapter localement et d'individualiser le suivi. C'est dans ce sens qu'il faut aller, en osant libérer les initiatives et sortir des carcans qui pèsent sur l'innovation !

Or ce n'est pas cet élan que porte le Gouvernement de François Hollande, bien au contraire : il a déjà oublié les banlieues !

Venu la main sur le cœur, plein d'une fausse compassion, appeler les banlieues à voter pour lui, François Hollande leur a tourné le dos dès le 6 mai à 20h01 ! Finie la crise des banlieues, fini l'intérêt pour les quartiers. Tout cela n'était que de l'esbroufe ! Il faut dire que sa politique n'est elle aussi que poudre aux yeux ! En matière éducative, plutôt que de réformer profondément un système qui dysfonctionne, il a augmenté le nombre de postes en ZEP … de 250 ! C'est-à-dire un enseignant supplémentaire pour 1 100 élèves de ZEP !

La vérité, c'est que la gauche, ses promesses, ses discours et ses actes ne correspondent plus en rien aux réalités des quartiers. Aussitôt est-elle élue, aussitôt laisse-t-elle tomber les habitants des banlieues !

Camille Bedin
Secrétaire nationale de l'UMP

J-F Copé critique la pauvreté des propositions abordées en session extraordinaire

J-F Copé dénonce le comportement agressif des députés socialistes

J-F Copé à propos du débat du collectif budgétaire

8 juillet 1962 - Une journée particulière

Catherine Troendlé, Sénatrice du Haut-Rhin : Réformes annoncées dans l'éducation

Par idéologie, le Gouvernement s'en prend aux salaires des enseignants !

Alors même que les Français plébiscitent la défiscalisation des heures supplémentaires, le Gouvernement de Monsieur Ayrault a entrepris de la supprimer de manière rétroactive et totalement injuste: cette décision affecte les plus modestes et les classes moyennes, et notamment les enseignants !

Car les enseignants ont massivement eu recours aux heures supplémentaires : 1 sur 2 en a bénéficié ! Avec environ 1,2 milliard d'euros redistribué, c'est cette profession qui en a même le plus profité !

Mais qu'importe... Monsieur Hollande reste enfermé dans l'idéologie selon laquelle travailler plus, c'est mal, et travailler plus, c'est piquer du travail aux chômeurs... y compris dans l'Education Nationale !

Avec la majorité UMP précédente, les salaires des enseignants avaient augmenté de 18 % en cinq ans, soit une augmentation de 1,4 milliard d'euros, portant aussi les salaires des jeunes enseignants à 2000 euros. Alors que le Gouvernement précédent avait en effet engagé une réelle revalorisation du métier d'enseignant, en proposant moins de professeurs, mais mieux payés, le premier geste du Gouvernement Ayrault est de laminer ces gains salariaux et de tuer dans l'œuf une amélioration des salaires, qui n'a plus aucune chance de se faire avec les socialistes ! Car dans le même temps, il augmente les postes et réduit les budgets : plus de professeurs, pour moins d'argent, cela donnera inévitablement des salaires plus faibles !

Mais qu'importe, Monsieur Hollande reste enfermé dans l'idéologie selon laquelle il faut "plus de profs" ! Il pénalise les enseignants qui souhaitent travailler plus, sans proposer la moindre compensation ! Il décourage le travail : désormais, travailler plus, c'est gagner moins et être taxé davantage. Bienvenue dans le monde réel de Monsieur Hollande.

Camille Bedin
Secrétaire nationale de l'UMP

Philippe Dallier, Sénateur de la Seine-Saint-Denis : Politique économique du gouvernement

Jean-Jacques Hyest, Sénateur de la Seine-et-Marne : Politique du ministère de la justice

François Hollande a été élu en pratiquant l'esquive mais il ne pourra pas gouverner à reculons

L'intervention télévisée de François Hollande n'a jamais permis de dissiper le flou qui règne sur la stratégie de la majorité face à la crise.

Alors que les circonstances exigent une présidence de l'action et de la décision, François Hollande propose à la France une présidence du symbole et de l'esquive: toutes les décisions indispensables à la résolution de la crise sont renvoyées à plus tard.

Que faire pour enrayer la crise qui touche l'industrie automobile et singulièrement PSA ? François Hollande nomme un expert et prévoit une concertation. Que faire pour regagner en compétitivité ? François Hollande convoque une grande consultation des partenaires sociaux sur le financement de la protection sociale. Faut-il adopter la règle d'or ? François Hollande saisit le Conseil Constitutionnel.

Le rôle d'un Président de la République n'est pas de poser des questions mais d'y répondre. François Hollande a donné le sentiment d'être un cavalier qui refuse l'obstacle à chaque fois qu'il se présente devant lui. Ces atermoiements permanents et l'absence totale de ligne stratégique pour la compétitivité, pour l'emploi et pour l'industrie ne peuvent que contribuer à renforcer la crise.

Finalement, François Hollande n'a semblé maîtriser son sujet que lorsqu'il a repris sa rhétorique démagogique de campagne : « tout est de la faute de Nicolas Sarkozy » et « je ferai payer les riches ». François Hollande ne pourra pas pendant 5 ans fuir ses responsabilités en incriminant Nicolas Sarkozy. Il ne pourra pas faire croire longtemps que seuls les « riches » payeront quand la taxation des heures supplémentaires, l'augmentation des cotisations sociales, le doublement du forfait social sur l'épargne salariale sont déjà actés et ponctionneront des millions de salariés, ouvriers, employés.

François Hollande a été élu en pratiquant l'esquive mais il ne pourra pas gouverner à reculons.

Jean-François Copé
Secrétaire Général de l'UMP

Editorial d'Yves Thréard dans le Figaro du 13 juillet 2012

Montebourg dans le pétrin de ses contradictions

Le sémillant ministre du Redressement industriel n’accepte pas en l’état le plan social de PSA. Le contraire aurait été étonnant. C’est pour lui une question de posture. Rodomontade. Au-delà, il va être cocasse d’observer comment Arnaud Montebourg va se sortir du pétrin de son ministère. C’est à se demander si François Hollande ne l’a pas placé là pour le griller.
Pour le chantre de la démondialisation, qui exigeait des entreprises qu’elles relocalisent pendant la primaire PS, l’affaire Peugeot-Citröen est un cas concret qui le ramène à la réalité. C’est précisément parce que PSA a manqué le tournant de la globalisation que le groupe est aujourd’hui au bord du gouffre. En critiquant la stratégie du constructeur auto – et il a raison sur ce point -, Montebourg reconnaît implicitement que sa belle théorie industrielle, qui en a séduit quelques-uns, est inadaptée au monde moderne. Il ne va pas pouvoir tenir longtemps, sauf s’il accepte de changer de discours. Il en est capable.
Autre contradiction, sur le gaz de schiste. Comme beaucoup à gauche, Montebourg était violemment contre, au nom de l’écologiquement correct en vogue. Mais le relèvement brutal des tarifs de GDF Suez exigé par la justice semble l’avoir fait changer d’avis en début de semaine. Il veut reconsidérer le sujet. L’exemple américain l’inspirerait-il ? Son cabinet prend soin de préciser ce vendredi qu’il n’est pas question de rouvrir le dossier. Il veut juste le « regarder ». Sage précaution oratoire quand on fait équipe avec des écologistes dans la majorité, mais qui ne trompe personne sur les intentions du ministre.
Montebourg est à un carrefour. Quelle route va-t-il emprunter ? Va-t-il continuer sur celle de la virtualité ou s'engager sur celle de la réalité ? Et si, un jour, il devenait un renégat aux yeux de la gauche ?

Article de Fabrice Madouas dans Valeurs actuelles

Pourquoi les journalistes sont de gauche
« On le subodorait. On le devinait à mille petits signes : les journalistes votent à gauche, sont de gauche et, naturellement, soutiennent la gauche. » Il faut avoir soit le goût de la provocation soit un certain courage pour être aussi catégorique sur un sujet aussi polémique. Fondateur de Reporters sans frontières (dont il a été secrétaire général jusqu’en 2008) et de la revue Médias, journaliste sur iTélé et Sud Radio, Robert Ménard ne manque ni de l’un ni de l’autre. Mais comme il sait qu’on ne peut briser un tabou sans s’exposer à la critique, il a pris soin de commander à l’institut Harris Interactive une enquête sur le vote de ses confrères – et des nôtres. Pas un sondage, car « cela coûte cher », admet-il dans l’entretien qu’il nous accorde, mais une consultation : « Il s’agissait d’interroger les journalistes présents sur Twitter », précise Jean- Daniel Lévy, directeur du département politique et opinion de Harris Inter active.
Cent cinq journalistes ont répondu à l’intégralité de cette enquête, publiée dans le dernier numéro de Médias. Ses résultats sont éloquents. « Les journalistes ayant pris part à la consultation déclarent un vote beaucoup plus marqué à gauche que le corps électoral français », constate Jean-Daniel Lévy. En tête, François Hollande – comme au premier tour, mais avec 10 points de plus que les Français ne lui en ont accordé. Le deuxième ? Jean-Luc Mélenchon (+ 8 points), devant Nicolas Sarkozy ( – 9). Marine Le Pen n’arrive qu’en sixième position, avec 3 %, soit six fois moins que le 22 avril. Hollande recueille 74 % des suffrages au second tour.
Cent cinq journalistes ne forment qu’un mince échantillon et l’on pourrait contester ces résultats si d’autres enquêtes, plus anciennes, n’allaient dans le même sens. Par exemple, le sondage réalisé par l’Ifop pour l’hebdomadaire Marianne en avril 2001, avant une autre élection présidentielle. À l’époque, 63 % des journalistes consultés avaient l’intention de voter à gauche (dont 32 % pour Lionel Jospin, qui fut éliminé dès le premier tour). La droite ne recueillait que 6 % des voix, les autres ne se prononçant pas. « Il faudrait être quelque peu naïf, après cela, pour s’étonner du fossé abyssal qui se creuse entre la caste journalistique et la population », concluait l’auteur de l’article, Philippe Cohen.
Les simulations électorales réalisées cette année dans plusieurs écoles de journalisme sont elles aussi intéressantes. Au Centre de formation des journalistes (CFJ), les étudiants de première année ont choisi, dans l’ordre : Hollande, Mélenchon, Bayrou. À l’École supérieure de journalisme (ESJ) de Lille : Hollande, Mélenchon, Joly. Au Celsa : Hollande, Mélenchon, Sarkozy et Bayrou (troisièmes ex æquo). La droite est éliminée dès le premier tour.
Directeur du CFJ depuis 2008 (et bientôt de Reporters sans frontières), Christophe Deloire souligne que ces consultations concernent moins de cinquante étudiants – l’effectif moyen d’une pro motion de ces écoles. « J’ai su, ajoute-t-il, que certains élèves avaient voté Sarkozy le jour de l’élection alors qu’ils avaient voté blanc à l’école. » Il rappelle aussi que « les étudiants en France sont assez largement de gauche »: ceux des écoles de journalisme ne se distinguent pas de leurs condisciples. Reste qu’ils se distinguent des Français quand ils en sont sortis.
Les élections professionnelles en fournissent un autre indice. Les dernières ont eu lieu en juin. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a recueilli la majorité absolue des suffrages (51,3 %), devant la CGT et la CFDT. Or, même si ce ne fut pas toujours le cas, ses prises de position classent aujourd’hui le SNJ nettement à gauche : il figure parmi les fondateurs de l’Union syndicale Solidaires, adepte d’un « syndicalisme de luttes ». « Les salariés, les chômeurs, les retraités n’ont pas à faire les frais du désastre économique et social dans lequel nous ont plongés les politiques néolibérales et les marchés financiers », pouvait-on lire en janvier dans un communiqué de Solidaires, relayé par le SNJ sur son site.
À cette inclination pour la gauche, on peut trouver des raisons historiques et générationnelles – au moins jusqu’au début des années 2000. « L’histoire de la presse française n’est faite que de jeunes qui ont tâté de la politique et qui ont pour politique suivi dans le journalisme, expliquait en 2002 un journaliste du Monde cité dans un livre de Christophe Nick, les Trots kistes (Fayard). De 1960 à 1980, les militants étaient tous à l’extrême gauche. À une certaine époque, chaque groupuscule avait son quotidien ou son hebdomadaire. Des centaines de journalistes se sont ainsi formés sur le tas », avant d’être accueillis au sein d’autres rédactions, celle de Libération d’abord, puis du Monde – entre autres.
Ce n’est pas le résultat d’une stratégie d’entrisme, expliquait un ancien de la LCR et de Libé, Basile Karlinsky : « La réalité, c’est que le trotskisme, sans le vouloir ni le savoir, a réussi à être une (pas trop mauvaise) école de journalisme. » Parce qu’ils avaient dans leur bagage politique trois outils très efficaces pour s’imposer au sein des rédactions : « une appréhension intellectuelle du monde », le sens de l’organisation et « le goût du pouvoir
symbolique », soulignait Yves Roucaute dans Splendeurs et Misères des journalistes (Calmann-Lévy). Cette génération, qui avait 20 ans en 1968, est en train de passer la main, mais elle a fait école en faisant carrière sans rien abdiquer de ses convictions libertaires.
D’autres complètent cette approche historique par des éléments sociologiques et culturels. « Les journalistes se rapprochent des catégories sociales et intellectuelles les plus intégrées à la culture de gauche, les enseignants et les chercheurs », note le politologue Roland Cayrol dans la revue Médias. « Les étudiants qui présentent notre concours sont, pour beaucoup, issus de cursus d’histoire, de lettres, de sciences politiques. Des catégories sociales plutôt orientées à gauche », constate Christophe Deloire, du CFJ. Ce que confirment diverses enquêtes parues sur les étudiants de Sciences Po – dont beaucoup deviennent journalistes.
« La sensibilité politique des étudiants de Sciences Po se situe assez nettement dans le camp de la gauche. Ce positionnement s’accompagne d’un répertoire de valeurs privilégiant l’universalité, le libéralisme culturel, ainsi que la tolérance et l’ouverture aux autres », écrivait la sociologue Anne Muxel en 2004. Le règne de Richard Descoings n’y a évidemment rien changé. Les étudiants de Science Po ont, eux aussi, organisé une simulation électorale avant la présidentielle : François Hollande devance Nicolas Sarkozy de douze points au premier tour et l’écrase au second avec 63,6 %des voix.
En France, « les grands journalistes sont souvent issus des mêmes écoles que beaucoup de responsables gouvernementaux », remarquait l’ambassade des États-Unis dans une dépêche diplomatique révélée par WikiLeaks. « S’il y a une homogénéité du milieu, au niveau des dirigeants, c’est pour des raisons internes de formation, d’éducation, de milieu social, de mode de vie », avançait Régis Debray, en 2005, dans la revue Médias. Cette connivence intellectuelle favorise la diffusion d’un credo qu’on ne peut discuter sans risquer l’excommunication – comme l’a montré la condamnation d’Éric Zemmour. Laurent Fabius en a résumé les articles d’une formule éclairante : « La politique est une éthique, les droits de l’homme sont la jeunesse du monde et l’antiracisme est l’âme de la France. »
Nul ne conteste que « les droits de l’homme, dans leur acception classique, demeurent un appréciable instrument de lutte contre l’arbitraire des pouvoirs », écrit Élisabeth Lévy dans les Maîtres censeurs. Mais leur manipulation par des minorités réputées opprimées (culturelles, sexuelles, ethniques) menace d’éclatement une société privée de transcendance. « Voué au ministère des justes causes et des bons sentiments, le “machiavélisme du bien” [selon l’expression du philosophe Marcel Gauchet] n’en est pas moins un machiavélisme », conclut Élisabeth Lévy. Et, serait-on tenté d’ajouter, un manichéisme auquel la droite s’est soumise de peur d’être rejetée dans le camp du mal. Une nouvelle illustration en est fournie par la polémique sur la “droitisation” de l’UMP, récusée par d’ex-ministres de Nicolas Sarkozy. Pourtant, la droite ferait bien de méditer cette réflexion : « Les valeurs défendues par l’intelligentsia exercent un ascendant sur toute la société. L’enseignement, la culture ou l’information ne sont jamais neutres », rappelle Jean Sévillia, écrivain et journaliste. À l’inverse, « la gauche valorise le combat politique et la controverse intellectuelle – donc le journalisme – tandis que la droite a déserté le champ des idées pour les métiers de la finance. Les valeurs d’argent l’ont emporté sur le bien commun, l’esprit bourgeois a eu raison des idéaux », analyse le journaliste Marc Baudriller, auteur des Réseaux cathos (Robert Laffont).
Où l’on voit qu’il est nécessaire à la droite, pour reconquérir le terrain des idées, non seulement de ferrailler contre la gauche mais de batailler aussi contre la tentation de sérieux qui l’a gagnée. En opposant à l’esprit bourgeois (bohème ou non) cet “esprit français” que la bienséance commandait autrefois d’opposer aux fâcheux ? C’est le remède que préconisait le philosophe Philippe Muray et qu’appliquent certains humoristes – ceux qu’on n’entend pas souvent sur le service public. « Comment se fait-il que, quand l’Europe de l’Est s’est libérée, tous les gens n’aient pas foncé vers l’est ? », demande Gaspard Proust. Une question à soumettre aux étudiants en journalisme.  
Fabrice Madouas

Editorial de Philippe TESSON dans le Point

 "Un 14 Juillet pour ne rien dire"

Des engagements vagues, des déclarations de principes : Philippe Tesson passe au crible l'interview de François Hollande.

François Hollande a renoué avec le rituel de l'interview du 14 Juillet.
François Hollande a renoué avec le rituel de l'interview du 14 Juillet.© Jean-Sébastien Evrar / AfP
Au moins le président de la République a-t-il été relativement bref hier dans son adresse aux Français. Pour ne rien dire en effet, il faut à certains beaucoup plus de temps. Donc bref, creux et calme. Tout le contraire de Sarkozy. À cet égard, les Français seront satisfaits. Ils l'ont cherché, ils l'ont. Ils avaient besoin d'apaisement, ils l'ont. Mais concrètement ? Qu'ont-ils compris de ce qui les attend ? Qu'ont-ils appris qu'ils ne savaient déjà ? Sur le fond : l'imprécision, la défausse, le flou. Dans la forme : aucune vraie énergie. Ton sur ton, plat, gris. Peut-être n'était-il pas préparé, peut-être était-ce trop tôt. Alors, il ne fallait pas rétablir le rite de l'interview du 14 Juillet. N'était-ce que pour contredire Sarkozy ? Est-ce à ce point obsessionnel ?
Résumons point par point. Sur le dossier Peugeot, une protestation matamore pour aboutir à une promesse de concertation. Mais vers quels objectifs ? La direction de l'entreprise s'est déjà engagée à ne pas opérer de licenciements secs et à conserver au site sa destination industrielle. Sur la compétitivité et les déficits, un catalogue d'intentions totalement oiseuses : "Il faudra trouver des solutions, il faudra trouver des ressources, nous allons trouver les moyens..." Ou bien : "Nous allons maîtriser les dépenses, nous allons faire des économies..." Mais lesquelles ? Comment ? Selon quel calendrier ? Rien d'affirmé sur la fiscalité. Des promesses gratuites d'immunité à l'adresse des classes moyennes. Mais qui doute un instant que celles-ci seront épargnées ? Et des engagements vagues aux fonctionnaires.

Les Français pris pour des enfants

À propos de l'Europe, une suffisance illusoire : "J'ai fait admettre un pacte de croissance. (...) J'ai permis une réorientation de l'Europe. J'ai... J'ai..." Mais pas un mot sur ce qui compte : la crise financière, l'avenir de l'Union. Un éloge simpliste de la stratégie du compromis, qui est le b.a.-ba de la politique. Sur tous sujets, c'est vraiment prendre les Français pour des enfants.
Le rapport vie privée-vie publique ? Ça devait être le clou de l'intervention. Enfin, il allait s'expliquer, faire le clair, livrer son âme (!) à propos de ses imbroglios sentimentaux qui paraissent passionner les Français. Ils en seront pour leurs frais. Il a escamoté le sujet, il a opposé le mépris à la curiosité populaire. On aurait apprécié que, pour le moins, il fît mine en quelques mots de s'excuser d'occuper un peu trop d'espace avec ses histoires intimes. Même pas. Voyons, on ne va pas s'abaisser au niveau de Sarkozy. Madame Royal et ses enfants apprécieront.
Seul relief qui émerge de cette morne plaine : l'information relative à la nomination de Lionel Jospin à la tête d'une commission de moralisation de la vie politique. L'initiative est excellente et le choix est bon. On est décidément plus à l'aise sur le terrain de la morale que sur celui de l'économie. C'est moins risqué.

L'analyse plutôt que l'action

En vérité, le propos le plus intéressant que l'on retiendra parmi ce tissu de banalités est étrangement niché dans la réponse du président à la question posée sur la crise du football français. Il dit ceci : "Je ne juge pas les résultats, mais l'attitude des joueurs." Il y a dans ces mots quelque chose de révélateur, si l'on veut bien s'amuser à extrapoler. Pourquoi donc ne juge-t-il pas les résultats ? Les résultats sont la fin, la sanction de toute entreprise humaine. Pourquoi s'intéresse-t-il si volontiers aux causes plutôt qu'aux effets, aux formes qu'au fond, aux comportements qu'à leurs conséquences ? Pourquoi est-il toujours davantage dans l'analyse que dans l'action, dans le jugement que dans la proposition, dans la morale que dans l'exécution ? Question subséquente : quel est son rapport réel au pouvoir ?
Écoutons de nouveau le discours d'hier. Le vocabulaire, d'abord : la référence à l'apaisement, au consensus, au compromis est constante. C'est bien, certes, mais peu stimulant dans un contexte de crise. Et d'ailleurs, il emploie peu le mot de crise. Jamais celui de rigueur, encore moins d'austérité. D'effort, en revanche, dont la connotation est plus douce. Est-ce que la brutalité du pouvoir l'effraierait ? Et à quelle mesure de pouvoir aspire-t-il réellement ? À l'entendre, c'est d'une mesure raisonnable : "Je ne veux pas décider tout seul. (...) Nous nous concerterons. (...) C'est au gouvernement de gouverner. (...) Je ne me mêlerai pas de la vie du Parti socialiste..." Où est passée l'autorité ? Quand le ton se fait ferme, on n'y croit pas vraiment...
Il se donne l'image d'un président modeste, alors que sa majorité a tous les pouvoirs. Est-ce une ruse, est-ce une volonté, est-ce dans sa nature ? Est-ce une attitude ? À la limite, peu importe. Nous, nous jugeons les résultats, comme au football.

Réaction de J-F Copé à l'annonce des suppressions de postes chez PSA

nouveau coup porté, en catimini et dans la plus grande déloyauté, au pouvoir d’achat des classes moyennes par la majorité de gauche

Jean-François Copé s’indigne du nouveau coup porté, en catimini et dans la plus grande déloyauté, au pouvoir d’achat des classes moyennes par la majorité de gauche
Après avoir décidé d’augmenter les cotisations des salariés pour financer le retour à la retraite à 60 ans, de doubler le forfait social sur l’intéressement et la participation et de taxer les heures supplémentaires, voilà que la majorité socialiste semble aller un degré plus loin dans le matraquage fiscal de tous les Français qui travaillent.

Les socialistes veulent en effet taxer rétroactivement toutes les heures supplémentaires effectuées par les salariés depuis le 1er janvier 2012. C’est un véritable coup de Jarnac pour tous ces Français qui pensaient légitimement que les heures supplémentaires qu’ils avaient réalisées depuis le début de l’année ne seraient pas fiscalisées et qui vont donc devoir payer des impôts qu’ils n’avaient pas prévus et provisionnés.

D’un point de vue économique comme d’un point de vue éthique c’est une décision particulièrement choquante : alors que François Hollande ne cesse de repousser les décisions essentielles pour défendre notre compétitivité, avec cette mesure, il s’empresse de ponctionner rétroactivement d’environ 1 milliard d’euros supplémentaires, le pouvoir d’achat des salariés, employés, ouvriers.

Cette manière d’agir brutale et lâche risque d’aggraver encore la situation sur le front de la croissance et du pouvoir d’achat. L’opposition combattra de toutes ses forces cette mesure profondément injuste.

Jean-François Copé
Secrétaire général de l'UMP

La compétitivité doit être au cœur du projet du gouvernement

La compétitivité doit être au cœur du projet du gouvernement

L'annonce de la suppression de 8000 postes chez PSA a été un réel choc. Mes premières pensées vont à ces salariés qui sont légitimement angoissés à l'idée de perdre leur emploi. Désormais, la cote d'alerte est dépassée. Nous devons tous prendre la mesure de la gravité de la crise que traverse l'industrie française : depuis le début des années 1980, nous avons perdu plus de 2 millions d'emplois industriels et aujourd'hui la situation est devenue intenable.

En tant que Secrétaire général du premier parti d'opposition, je l'ai dit clairement : nous serons aux côtés du gouvernement socialiste s'il s'agit de prendre des décisions en faveur de la compétitivité de notre économie pour préserver nos emplois. Mais, malheureusement, je veux dire ma grande inquiétude quand je vois que le gouvernement est incapable de prendre la moindre décision courageuse pour améliorer notre compétitivité. La conférence sociale organisée cette semaine en a été un incroyable révélateur. Toutes les décisions nécessaires ont été reportées à dans au moins un an, au motif qu'il faut organiser pour tous ces sujets un nombre incalculable de concertations, discussions, comités de travail en tous genres… Ces atermoiements sont inacceptables au regard de l'urgence de la situation et alors que les diagnostics sont déjà connus.

A ce décalage complet avec les réalités vient s'ajouter une série importante d'erreurs stratégiques commises par François Hollande et son gouvernement depuis près de deux mois. Hausse des cotisations sociales pour financer la retraite à 60 ans, taxation des heures supplémentaires, hausse du SMIC, suppression de la fiscalité anti-délocalisation : des mesures qui vont alourdir le coût du travail et donc dégrader notre compétitivité et accroître les délocalisations. En clair, depuis deux mois, le gouvernement fait tout l'inverse de ce qui est nécessaire pour protéger notre industrie.

A la veille de l'intervention télévisée de François Hollande pour le 14 juillet, j'en appelle au réalisme. L'heure est à la prise de décisions courageuses pour moderniser notre marché du travail et relancer efficacement notre croissance. Il n'y a pas d'alternative économique, il faut : une fiscalité anti-délocalisation qui baissera le coût du travail pour protéger les emplois, une renégociation des 35 heures par branche par branche, des accords compétitivité-emploi, une amélioration de la formation professionnelle avec un pari sur l'apprentissage et l'alternance, une défense de nos PME en leur réservant une part de la commande publique, un soutien accru à l'innovation avec la poursuite du crédit impôt-recherche et des investissements d'avenir, et plus de réciprocité dans nos échanges commerciaux. L'ensemble de ces dispositions peut nous permettre de relancer en peu de temps notre industrie à l'image de ce qu'a réussi l'Allemagne au cours des années 2000.

La gauche ne doit pas continuer à s'abriter derrière l'antisarkozysme, elle a tous les pouvoirs et doit donc prendre ses responsabilités en inscrivant dès maintenant la compétitivité au cœur de son projet économique.
Jean-François Copé

Conférence sociale : des paroles... mais pas d'actes

Lundi 9 juillet, François Hollande a ouvert la « grande conférence sociale » que le Premier ministre a clôturée le mardi 10 juillet. Mais il ne suffit pas de parler de dialogue social ou de vouloir l'inscrire dans la Constitution pour progresser sur la seule question qui vaille, c'est-à-dire celle de l'emploi !
1ère erreur : Jean-Marc Ayrault annonce près d'une dizaine de concertations, consultations, rapports d'experts, groupes de travail et que les premières décisions n'interviendront pas avant 2013 alors qu'il y a urgence à agir notamment sur l'emploi.

2ème erreur : les seules mesures concrètes qui ressortent de cette conférence sociale, consistent à revenir sur des dispositifs favorables à l'emploi et au pouvoir d'achat que nous avons mis en place (prime de partage de profit, accords compétitivité-emploi).

3ème erreur : les premières mesures du quinquennat prises sans concertation qui vont alourdir le coût du travail et fragiliser notre compétitivité (hausse du SMIC, taxation des heures supplémentaires, augmentation des cotisations sociales…) sont en totale contradiction avec les annonces faites par François Hollande et son Premier ministre qui affirment aujourd'hui qu'il faut revoir le mode de financement de notre protection sociale pour qu'il ne pèse pas exclusivement sur le travail… Où est la logique ? En tous cas, entendre François Hollande préconiser un transfert des charges pesant sur le travail vers la fiscalité, idée qu'il a combattue pendant toute sa campagne, c'est déjà une victoire pour la droite.

François Fillon, député UMP de Paris, ancien Premier ministre : Le gouve...

Point presse de Jean-François Copé du 11 juillet 2012

Point presse de Jean-François Copé du 11 juillet 2012 (partie 2)

Jean-François Copé : « C'est du cinéma alors qu'il y a urgence »

Jean-François Copé : « C'est du cinéma alors qu'il y a urgence »
Article paru dans Les Echos le 11 juillet 2012

Que vous inspire l'issue de la conférence sociale ?

Je suis inquiet. Cette conférence, c'est du cinéma. Tout le monde est pour une grande conférence sociale ! Mais ce qui compte, ce sont les décisions qui sont prises. Or on nous annonce des réformes, mais pas avant un an alors qu'il y a urgence. Ce que je constate, pour le moment, c'est que tout ce qui a été fait durant cet été vient plomber le pouvoir d'achat des Français et la compétitivité de nos entreprises : taxation des heures supplémentaires et de l'épargne salariale, augmentation des cotisations pour payer le retour partiel à la retraite à 60 ans et abrogation de la fiscalité antidélocalisation. Sans parler des hausses d'impôts à venir : en particulier celle de la CSG, qui va frapper tous les Français, et la fiscalité des dividendes, qui fera fuir les investisseurs.

Le dialogue n'est-il pas le meilleur moyen pour réformer au fond ?

Cette conférence, c'est le type de grand-messe incontournable en début de quinquennat. On va vite s'apercevoir qu'elle n'aboutira pas aux réformes courageuses et urgentes que l'on doit engager. Comparer les sessions parlementaires en 2007 et aujourd'hui est à ce titre édifiant. Il y a cinq ans, nous avions multiplié les réformes. Là, la pauvreté de la session parlementaire saute aux yeux. Un collectif budgétaire truffé d'augmentations d'impôts et sans une seule économie, et une loi, certes indispensable, sur le harcèlement sexuel. Ce n'est pas à la hauteur de la situation.

Une hausse de la CSG est-elle une bonne piste ?

La vérité, c'est que les socialistes font semblant de découvrir le problème du coût du travail après l'avoir nié pendant toute la campagne. Ils veulent remplacer la fiscalité antidélocalisation par une hausse de la CSG. Augmenter la CSG plutôt que la TVA, c'est taxer tous les Français, mais exonérer d'impôts les produits importés venant de pays où les charges sociales sont moins importantes. Je cherche toujours à comprendre la cohérence de la stratégie économique de François Hollande.

François Hollande a fait lundi du redressement des comptes sa priorité. Peut-on dire, comme le fait l'UMP, que le PS est dépensier et que sa rigueur sera brutale ?

Je suis depuis longtemps un promoteur de la rigueur et du sérieux budgétaires. Mais je ne vois pas comment on assainit les finances publiques avec le programme prévu. Aucune mesure n'est prise pour baisser les dépenses. Sur la fonction publique, les socialistes annoncent qu'ils arrêtent le « un sur deux » et dans le même temps qu'ils créent 12.000 postes chaque année dans l'Education. Pour rester à effectifs constants, ils vont être obligés de ne pas remplacer deux fonctionnaires sur trois dans tous les autres ministères. Ce n'est pas crédible ! Les trois erreurs stratégiques du collectif budgétaire sont assez fondatrices de l'esprit de ce quinquennat. La première, c'est d'augmenter les impôts massivement plutôt que de baisser les dépenses. La deuxième, c'est de matraquer les classes moyennes sur le plan fiscal tout en dévalorisant le travail. La troisième, c'est de fragiliser notre compétitivité en supprimant la TVA antidélocalisation.

La droite au pouvoir a-t-elle fait assez d'efforts ? Regrettez-vous d'avoir allégé l'ISF tout en gelant le barème de l'impôt sur le revenu ?

Cela n'a rien à voir. Il y a eu une mesure prise pour éviter qu'une surfiscalisation encourage des délocalisations de fortune. Mais tout cela doit être remis en perspective : cela représente des sommes sans commune mesure avec les enjeux budgétaires du pays. Je ne voudrais pas que l'on oublie tout ce qui a été fait pendant cinq ans pour les plus modestes, avec le RSA, l'augmentation de 25 % du minimum vieillesse et de l'allocation adulte handicapé ou les allégements sur les tranches les plus basses de l'impôt sur le revenu.

La hausse du chômage est-elle imputable à la nouvelle majorité ?

Il ne faut pas faire de mauvais procès. L'augmentation du chômage est d'abord imputable à la crise. En revanche, la mission du gouvernement est de tout faire pour faciliter la création d'emplois. Et pour cela, il ne faut ne pas charger la barque sur le plan fiscal. Stigmatiser les grandes entreprises et leurs profits, alourdir les charges pour les entreprises de taille moyenne, c'est tout l'inverse de ce qui devrait être fait ! Et voilà que, maintenant, la gauche veut un texte sur les licenciements boursiers. Le pire est à craindre pour la souplesse du droit du travail et donc pour l'emploi.

Voterez-vous le pacte budgétaire européen ?

Bien sûr. Je le voterai d'autant plus que François Hollande se sera converti à la « règle d'or », comme il s'est converti au traité lui-même.

Jean-Pierre Jouyet est-il un bon candidat pour la Caisse des Dépôts et Consignations ?

C'est un homme de grande qualité. Mais la question est de savoir si après avoir présidé la structure qui contrôle la totalité des établissements financiers français, on peut prendre la direction du premier établissement financier français, dont les activités de marché sont mondialement connues. J'ai, là-dessus, de sérieuses interrogations.

Que pensez-vous de l'idée de Valérie Pécresse d'un « ticket » avec François Fillon président de l'UMP et vous secrétaire général ?

Ceux qui sont entrés en campagne doivent accepter l'idée qu'une élection interne n'est pas une nomination. Il y aura nécessairement plusieurs candidats et ce n'est pas un drame. C'est une formidable opportunité pour les militants de se prononcer. Je suis au milieu d'eux depuis des années. Je vois bien qu'ils ont besoin de dire ce qu'ils ont sur le coeur en cette période de reconstruction.

François Fillon fait la course avec vous pour apparaître comme le premier opposant à la gauche. Mais qu'est-ce qui vous distingue ?

A la tête de l'UMP, j'ai un devoir vis-à-vis des militants : installer l'opposition parlementaire, c'est le plus urgent aujourd'hui. Nous sommes attachés à la construction européenne, à la rigueur budgétaire et à la compétitivité. Mais nous n'avons pas la même histoire électorale. Moi, je suis l'élu d'une ville qui est le reflet de la société française d'aujourd'hui. J'ai par ailleurs été le tenant d'une ligne opposée à toute alliance avec le FN mais qui n'entend pas appeler à voter pour des socialistes qui s'allient avec l'extrême gauche. J'ai tenu cette ligne et ça a été un différend entre nous. Le temps de la campagne viendra, après l'été. Les militants trancheront.

Propos recueillis par Isabelle Ficek et Pierre-Alain Furbury