Encore un discours pour rien

Les Français sont déçus par l'action de François Hollande et inquiets face à la montée du chômage. Ils attendaient une vision stratégique claire, des mesures concrètes et un calendrier précis. Rien de tout cela, ils auront subi un énième discours de campagne : incantatoire, vide et à côté des enjeux.
Semblant découvrir la réalité de la crise et l'importance de la compétitivité, il nous a promis des mesures pour plus tard.

À peine élu, François Hollande est en grande difficulté : sa majorité plurielle ne le soutient pas, l'autorité de son premier ministre semble contestée, la communication gouvernementale est émaillée de couacs et voilà que des soupçons de conflit d'intérêts pèsent sur son ministre du Redressement productif. La session extraordinaire du Parlement a été très légère et ses premières mesures sont catastrophiques pour la compétitivité et l'emploi : suppression des heures supplémentaires défiscalisées, suppression de la fiscalité anti-délocalisation, qui permettait la baisse du coût du travail de 5%, retour partiel à la retraite à 60 ans, création d'emplois publics, etc.

Mais ce qui choque le plus, c'est son inaptitude à la prise de décisions courageuses. Déjà plus de 10 commissions ont été promises mais pas une mesure structurelle n'a été prise. Il est désormais urgent que François Hollande prenne la mesure de la situation et les décisions qui s'imposent.

Jean-François Copé
Secrétaire général de l'UMP

Règlements de comptes à Marseille : cacophonie gouvernementale !

Hier, suite aux déclarations de la sénatrice socialiste Samia Ghali qui appelait au recours à l'armée pour lutter contre les règlements de comptes marseillais, Manuel Valls prenait ses responsabilités de ministre de l'Intérieur et la déjugeait publiquement.

Aujourd’hui, comme à l'époque de ses déclarations sur l'interdiction de la prostitution, Najat Vallaud-Belkacem, ministre du Droit des Femmes contredit sur Lci le ministre de l'Intérieur estimant que "Samia Ghali doit être écoutée".

Confusion des genres ? Cacophonie gouvernementale ?

Bruno Beschizza, Secrétaire national de l’UMP, réaffirme que la situation marseillaise est un problème de grand banditisme qui ne peut être résolu que grâce à la Justice par des enquêtes et des interpellations menées par les services d’investigation. Ces interpellations doivent impérativement être suivies de condamnations à des peines d'emprisonnement sévères et effectives exemplaires...en contradiction avec la politique pénale laxiste prônée par la ministre de la Justice Christiane Taubira.

Face à toutes ces contradictions gouvernementales, le Premier ministre ne voulant pas trancher a pris une décision : organiser une réunion !

Bruno Beschizza
Secrétaire national de l'UMP à l'emploi des forces de sécurité

J-F Copé fait le bilan des 3 mois de présidence de Hollande


Légalisation des salles de shoot : ils sont devenus fous !

Jean-Marie Le Guen, Député socialiste de Paris et responsable des questions de santé dans l'équipe de campagne de François Hollande, réclame ce matin dans le quotidien Le Parisien, l'ouverture de salles de shoot (c'est à dire de salles permettant aux drogués de consommer leurs produits en sécurité). Le député socialiste rappelle que " François Hollande avait fait part pendant la campagne présidentielle de son intérêt pour ce genre d'expérimentation". Après les propos de Mme Duflot sur le cannabis, et ceux de MM. Le Guen et Hollande sur les salles de shoot, nous ne pouvons qu'être inquiets face à ce risque de banalisation de la drogue.

Ouvrir des salles de consommation de drogues, ce n'est pas lutter contre le fléau de la drogue, c'est banaliser l'usage et c'est légaliser la consommation des drogues les plus dures et cela au frais des contribuables ! La drogue est aujourd'hui dans notre pays un drame qui touche toutes les catégories sociales et toutes les familles.

Le rôle de l'Etat n'est pas d'en faciliter la consommation, mais de lutter sans faillir contre son usage et les trafics liés, qui font la fortune de criminels sur le dos de la santé de jeunes souvent désorientés ! Par la prévention, l'accompagnement médico-social, la sanction et la répression des pratiques illégales, l'Etat doit soutenir les familles et les quartiers qui sont les victimes de cette gangrène qu'est la consommation de drogues.

Le rôle de l'Etat est avant tout de protéger et d'aider les plus fragiles à sortir du piège des toxicomanies et non de les y enfermer !

Légaliser les drogues, c'est encourager tous les trafics et donner un signal positif à l'ensemble des narcotrafiquants internationaux qui prospèrent au détriment de la santé publique !

Le Président de la République et le gouvernement doivent clairement et rapidement infirmer et désavouer les propos de M. Le Guen au risque de rentrer dans un engrenage dangereux qui mène tout droit à la légalisation de toutes les drogues.

Camille Bedin
Secrétaire Nationale de l'UMP à l'égalité des chances

Jean-François Copé sur Europe 1 mardi 28 août 2012


Copé : "conservatisme absolu" de Hollande par Europe1fr

Le bateau « France » est en cale sèche

Alors que la croissance est en berne, que le chômage va augmenter massivement, que l'instabilité continue de régner dans la zone euro, François Hollande et son Gouvernement naviguent à vue depuis 3 mois :
  • en prétendant soutenir la croissance alors qu'il augmente les prélèvements obligatoires comme jamais ;
  • en affirmant vouloir réduire les dépenses publiques alors qu'il s'apprête à recruter massivement de nouveaux fonctionnaires et qu'il vient d'interdire leur licenciement ;
  • en voulant protéger le pouvoir d'achat tout en supprimant la défiscalisation des heures supplémentaires ;
  • en déclarant faire de la compétitivité une de ses priorités tout en renchérissant le coût du travail par l'augmentation du SMIC ;
  • en découvrant la réalité de la dégradation industrielle de notre pays avec PSA et la fermeture programmée du site d'Aulnay tout en fustigeant les patrons « voyous » ;
Depuis 130 jours, le bateau « France » est échoué sur les rives de l'inaction et de l'impréparation socialistes. L'improvisation est la règle parce que les socialistes dans l'opposition pendant 10 ans ont été incapables de définir une ligne économique claire, tiraillés entre les vieux démons de la relance économique par la dépense publique et la nécessaire adaptation à la réalité économique, celle d'une politique de l'offre au service de la compétitivité.

Le Gouvernement se trompe de diagnostic, de stratégie et de méthode : la crise économique française réside bien dans le déficit commercial qui traduit notre chute de compétitivité notamment vis-à-vis de nos concurrents européens.

Pour éviter ces événements, l'UMP doit se doter très vite d'une doctrine économique nouvelle : la croissance ne reviendra en France que par l'extérieur, que par la conquête de parts de marché à l'exportation, que par une compétitivité retrouvée.

C'est dans cette voie que s'est engagé Jean-François Copé hier dans son discours de Châteaurenard : un pacte national de compétitivité, véritable plan de sauvetage du site industriel « France ».


Jérôme DUBUS
Secrétaire national de l'UMP

Alain Juppé sur Europe 1 lundi 27 août 2012


Candidat à l'UMP ? "Non", répond Juppé par Europe1fr

Avec Jean-François Copé pour l'UMP !


Avec Jean-François Copé, pour l'UMP ! par jeanfrancoiscope

L'hypocrisie de gauche !


Les deux devoirs de l'UMP

Editorial d'Yves Thréard dans le Figaro du 27 août 2012

Deux voix se sont élevées dimanche dans le paysage politique. JeanFrançois Copé et François Fillon ont chacun précisé leurs ambitions et leurs intentions. Saine émulation non seulement entre deux hommes qui briguent la présidence d’un grand parti, mais aussi pour toute la droite, qui a besoin de retrouver un élan avant de repartir à l’assaut du pouvoir. Nul ne doit redouter cette compétition interne à l’UMP. Elle est, au contraire, une chance pour faire vivre le débat, affirmer des caractères d’hommes ou de femmes d’État, lancer des idées nouvelles. La France en a un besoin urgent quand on voit l’ampleur des défis qui se posent à elle dans la crise. À l’Élysée comme à l’Assemblée nationale, au Sénat comme à la tête des grandes collectivités locales, les socialistes et la gauche sont aujourd’hui aux commandes. Cette omnipotence ne laisse pas d’inquiéter lorsque l’on constate leurs divisions, leur incapacité à décider vite, leur propension au dogmatisme. S’il ne veut pas s’appauvrir et rétrograder sur la scène internationale, notre pays doit recoller à la réalité du terrain et à celle du monde. L’UMP a le devoir de s’opposer à l’actuelle majorité. C’est ce que François Fillon et Jean-François Copé commencent enfin à faire. Et c’est ce que la campagne pour la présidence du parti les obligera à faire chaque jour davantage. Contre les 35 heures, contre la fiscalité confiscatoire, contre l’immigration incontrôlée, contre la démagogie scolaire, contre une politique pénale aux accents laxistes. Mais l’UMP a aussi le devoir de proposer. Cette séquence – le scrutin est prévu en novembre - devrait pousser les prétendants à redoubler d’imagination, de pertinence et de cohérence pour trouver les bonnes réponses aux interrogations des Français. Sur la lutte contre les déficits, la bataille pour l’emploi, le financement de notre protection sociale, le dynamisme de nos entreprises. Copé, Fillon et les autres doivent saisir l’occasion qui leur est offerte. Ils sont très attendus. Les Français ne sont pas convaincus par les premiers pas de l’équipe au pouvoir. Le vainqueur ne devra pas les décevoir.

Déclaration de candidature de Jean-François Copé à la présidence de l'UMP


Jean-François Copé explique son projet pour l'UMP par BFMTV

Article du Figaro : Qui veut casser l'histoire de France ?

 

«Clovis est proclamé roi des Francs». Illustration du manuel scolaire de Bernard et Redon. <i>Notre premier livre d'histoire</i>, Paris, Nathan, 1955 - Crédits: Henri Dimpre/Collection Jonas/Kharbine-Tapabor
«Clovis est proclamé roi des Francs». Illustration du manuel scolaire de Bernard et Redon. Notre premier livre d'histoire, Paris, Nathan, 1955 - Crédits: Henri Dimpre/Collection Jonas/Kharbine-Tapabor
 

L'absence de l'histoire en terminale scientifique est la manifestation la plus éclatante de la dégradation de cette matière dans le cursus scolaire. Mais le problème de l'histoire à l'école ne tient pas seulement au nombre d'heures de cours : l'orientation des programmes est en cause.

«Ils ont tué l'histoire-géo», accuse-t-il. Laurent Wetzel a été professeur agrégé d'histoire, de géographie et d'éducation civique, puis inspecteur pédagogique. Mais ce normalien est aussi un ancien élu local - il a été maire de Sartrouville et conseiller général des Yvelines - dont les combats ne furent pas académiques. L'essai qu'il publie, argumenté et même technique, ne fait donc pas de cadeau à l'Éducation nationale. Depuis la dernière réforme en date, rappelle l'auteur, l'histoire et la géographie ne font plus partie des disciplines obligatoires pour les terminales scientifiques. En 2011, poursuit-il, l'agrégation d'histoire a offert à commenter un texte médiéval qui était un faux. Les programmes élaborés depuis 2008 par le ministère, ajoute Laurent Wetzel, comportent d'inexcusables erreurs et omissions... Autant de faits qui, cumulés, donnent la tendance: l'enseignement de l'histoire, en France, court au désastre.
Dans un autre livre à paraître d'ici peu, Vincent Badré, un jeune professeur d'histoire-géographie, dresse le même constat. Son ouvrage aborde le sujet à travers un panorama des programmes et des manuels scolaires montrant que la façon dont ceux-ci sont conçus et rédigés, majorant telle époque ou passant telle autre sous silence, magnifiant tel personnage ou occultant tel autre, influe en profondeur sur notre représentation du passé. Ainsi les générations des années 1970 et 1980 n'ont-elles pas la même conception de l'histoire de France que leurs aînées des années 1940 et 1950, parce qu'elles n'ont pas reçu le même enseignement, ni utilisé les mêmes manuels.
Les programmes? Ceux qui sont en vigueur ont été élaborés par les services de la Rue de Grenelle entre 2006 et 2008. À l'école primaire, l'élève est censé étudier les grandes périodes historiques et la géographie française. Au collège, il doit ensuite parcourir l'histoire de l'Occident, de l'Antiquité au XXe siècle, avec chaque année une initiation aux mondes extérieurs: la Chine des Han ou l'Inde des Guptas en sixième, un empire africain (Mali, Ghana, Songhaï ou Monomotapa) en cinquième, la traite négrière en quatrième. Au lycée, le cursus prévoit la reprise du programme du collège, mais sous l'angle d'éclairages thématiques tels que «L'invention de la citoyenneté dans le monde antique» ou «Croissance économique et mondialisation».
«Saint Louis rend la justice», Illustration du manuel scolaire de Bernard et Redon <i>Notre premier livre d'histoire</i>, Paris, Nathan, 1955 - Crédits: Henri Dimpre/Collection Jonas/Kharbine-Tapabor
«Saint Louis rend la justice», Illustration du manuel scolaire de Bernard et Redon Notre premier livre d'histoire, Paris, Nathan, 1955 - Crédits: Henri Dimpre/Collection Jonas/Kharbine-Tapabor

Pour les lycéens, un découpage de ce type suppose que les acquis de l'école primaire et du collège aient été réellement assimilés. À ce titre, le programme actuel a été d'emblée contesté, nombre d'enseignants lui reprochant son caractère théorique, pour ne pas dire utopique. Mais son architecture générale a été bousculée, qui plus est, par la décision prise en 2009, Luc Chatel étant ministre de l'Education nationale, de supprimer l'histoire en terminale S. Cette mesure absurde a eu pour conséquence de condenser sur l'année de première le programme qui occupait auparavant deux années. À raison de deux heures de cours par semaine, le lycéen qui prépare le bac de français est tenu, en histoire, de s'initier à la période qui court du milieu du XIXe siècle aux années 1960. Soit l'industrialisation de la France (et de l'Europe), la montée des nationalismes, la colonisation, deux guerres mondiales, le totalitarisme... Un champ si large qu'il devient même difficile de ne faire que le survoler, comme en conviennent tous les profs. Sur les forums d'internet, ce programme de première déclenche d'ailleurs de furieux débats au sein de la corporation enseignante.

La chronologie n'est toujours pas rentrée en grâce

Vincent Peillon, nouveau ministre de l'Éducation nationale, a annoncé son intention de rétablir l'histoire pour les terminales scientifiques. Cette décision, si elle est effectivement prise, réjouira, par-delà les clivages politiques, tous ceux qui sont conscients de l'enjeu d'une telle mesure. Mais les programmes posent néanmoins d'autres problèmes dont les racines remontent aux choix pédagogiques opérés dans les années 1970-1980. Or ces choix, dont les mandarins de l'inspection générale d'histoire-géographie, derrière Laurent Wirth, leur actuel doyen, se considèrent les gardiens, nul n'a l'intention, Rue de Grenelle, de revenir dessus.
Ainsi, en dépit du discours officiel qui prétend le contraire, la chronologie, condamnée il y a plus de trente ans au nom d'une approche thématique et transversale de l'histoire, n'est-elle toujours pas rentrée en grâce. N'importe quel assistant de faculté peut raconter d'édifiantes anecdotes à ce sujet, beaucoup d'étudiants de première année hésitant à situer les Mérovingiens par rapport aux Carolingiens ou peinant à aligner correctement la liste des régimes politiques français du XIXe siècle, du Premier Empire à la IIIe République. Et encore s'agit-il de jeunes attirés par l'histoire! En première, le découpage thématique a ceci d'aberrant, par exemple, que le programme prévoit un module sur «La guerre au XXe siècle» qui précède celui qui concerne «Le siècle des totalitarismes». Or comment comprendre la guerre de 1939-1945 sans connaître Hitler?
«Bonaparte au pont d'Arcole». Illustration d'un manuel scolaire. Crédits: Henri Dimpre/Collection Jonas/Kharbine-Tapabor
«Bonaparte au pont d'Arcole». Illustration d'un manuel scolaire. Crédits: Henri Dimpre/Collection Jonas/Kharbine-Tapabor

À ces critiques, Laurent Wirth, qui a présidé à l'élaboration des nouveaux programmes, rétorque que les élèves ont reçu un enseignement chronologique suffisant de la sixième à la troisième. Mais outre que le séquençage de l'histoire, tel qu'il est pratiqué au collège, est contestable par les impasses qu'il opère, qui peut croire que des sujets entrevus à 12 ou 13 ans constituent des connaissances suffisantes pour le bac? Ajoutons que, au collège comme au lycée, sous prétexte d'initier les élèves à la critique des sources, b.a.-ba méthodologique de l'historien, on les fait travailler sur de sacro-saints «documents» qu'ils n'ont en réalité ni la culture ni la maturité nécessaires pour analyser, et qu'ils n'en tirent que l'interprétation donnée par le professeur ou le manuel. Si l'objectif est d'éveiller la curiosité individuelle, c'est raté.
L'histoire, donc, est mal enseignée à l'école, même s'il existe toutes sortes d'exceptions et que des centaines d'excellents professeurs ne se découragent jamais. C'est d'autant plus paradoxal que la France peut se targuer de posséder (encore) une des meilleures écoles historiques du monde, et que les Français ne cessent de manifester leur goût pour l'histoire. Selon un sondage paru en 2009 dans Historia, nos compatriotes sont même 82 % à s'y intéresser, ce pourcentage se décomposant en 26 % de passionnés, 24 % de curieux et 32 % d'amateurs ; seules 18 % des personnes interrogées s'avouaient réfractaires à la connaissance du passé. Il suffit de regarder autour de nous: monuments et spectacles historiques ne désemplissent pas, les films historiques rencontrent leur public, les livres d'histoire résistent mieux que d'autres à la crise, et les journaux se dotent tous de suppléments dédiés à l'histoire - Le Figaro Histoire , lancé avec succès au printemps dernier, en témoigne.
Si les méthodes sont en cause, le contenu de l'enseignement aussi pose problème. Il y a un an, Dimitri Casali, un ancien professeur d'histoire, aujourd'hui éditeur, publiait un Altermanuel d'histoire de France (Perrin). Ce livre, qui valut à son auteur des affrontements homériques avec les tenants de la pédagogie officielle, mettait en valeur, sur un mode didactique, les périodes ou les grands personnages qui, dans les programmes du collège (de la sixième à la troisième), de Clovis à Saint Louis et de Louis XIV à Napoléon, ont disparu ou dont le rôle a été minimisé. Dimitri Casali, en cette rentrée 2012, revient en scène avec un essai polémique où il accuse l'Education nationale de «sacrifier notre patrimoine historique au nom de la repentance et du politiquement correct». Exemples à l'appui, cet anticonformiste incrimine l'école de vouloir faire des élèves, sous couvert d'ouverture au multiculturalisme, des «citoyens du monde» plutôt que «des citoyens aimant leur pays».

Un changement de valeurs, multiculturalisme oblige

Les opposants à la Maison de l'histoire de France affirmaient que ce projet relevait d'une «histoire officielle». Qu'il n'appartienne pas à l'État de décréter quelle est la vérité historique, c'est l'évidence. Les diatribes contre «l'histoire officielle» ont ceci d'hypocrite, cependant, qu'elles ignorent - ou feignent d'ignorer - qu'il a toujours existé une histoire officielle, en France, des origines du pays à nos jours. Soit de manière active, quand l'Etat diffusait consciemment une certaine vision du passé dans le but de légitimer son pouvoir, ce qui s'est vu sous la monarchie comme sous la République. Soit de manière passive, quand l'État laissait s'installer dans ses rouages des réseaux décidés à utiliser leur position institutionnelle pour imposer une certaine interprétation du passé, version devenue officielle à force d'être dominante. Or, c'est dans ce dernier cas de figure que nous nous trouvons.
Crédits: Henri Dimpre/Collection Jonas/Kharbine-Tapabor
Crédits: Henri Dimpre/Collection Jonas/Kharbine-Tapabor

L'histoire scolaire, depuis Jules Ferry jusqu'aux années 1960, était dominée par le roman national républicain. Celui-ci racontait une histoire qui était l'histoire de la France et de ses héros, de Vercingétorix à Clemenceau. Sur le plan scientifique, ce récit, aujourd'hui, est pour partie caduc: c'est ainsi que les progrès de la recherche, et notamment de l'archéologie, ont radicalement modifié, au cours des vingt dernières années, ce que nous savons des Gaulois. Ce roman national, cependant, conserve largement, pour une autre partie, sa validité historique, dans la mesure où il met en lumière, au-delà des différences d'époque et des ruptures, les continuités qui caractérisent la France, communauté réunie autour d'un État, monarchique puis républicain, du Moyen Âge à nos jours. Sur le plan politique, ce récit historique, naguère, poursuivait un but: unir les petits Français, quelles que soient leurs origines, dans une vision commune de leur pays.
Or, c'est précisément cette proposition que déclinent aujourd'hui les programmes scolaires. On peut y voir le fruit d'une évolution historiographique, les travaux contemporains ayant remis en cause, comme on vient de le dire, certains partis pris de l'histoire de France façon Lavisse. On doit cependant y voir également, multiculturalisme oblige, l'effet d'un changement de valeurs. Là où l'école d'autrefois parlait nation, patriotisme et assimilation, celle d'aujourd'hui parle mondialisation, ouverture des frontières et droit à la différence. Non seulement le roman national a été abandonné, mais il est en passe d'être stigmatisé parce qu'il manifesterait - horresco referens - une «passion identitaire».

Une immense majorité de Français aime l'histoire

Si l'histoire est une science, les historiens sont des citoyens qui ont leurs opinions comme les autres. Or chez beaucoup d'entre eux, celles-ci épousent l'air du temps. Les citoyens réfractaires, dès lors, sont suspects. On l'a vu, au début de l'été, quand les élus PCF-Parti de gauche du Conseil de Paris s'en sont pris à Lorànt Deutsch, l'acteur ayant eu le front de défendre, dans son best-seller Métronome, où il s'est fait historien du dimanche, une vision du passé de Paris et de la France que ses détracteurs qualifient de «réactionnaire»... L'affaire a fait flop, mais l'extrême gauche intentant un procès en idéologie, c'est l'hôpital qui se moque de la charité.
Une immense majorité de Français, au-delà de la droite et de la gauche, aime l'histoire, et donc l'histoire de leur pays. Ils ne refusent nullement de s'ouvrir aux autres, mais sentent intuitivement que la première condition pour s'ouvrir aux autres est de se bien connaître soi-même. L'avenir de l'histoire à l'école ne dépend pas uniquement de directives ministérielles. Il est lié à la volonté et à la capacité de notre société de répondre à des questions toutes simples. Qui sommes-nous? D'où venons-nous? Où voulons-nous aller?
«Clémenceau va dans les tranchées voir les soldats». Illustration du manuel scolaire de Bernard et Redon <i>Notre premier livre d'histoire</i>, Paris, Nathan, 1955 - Crédits: Henri Dimpre/Collection Jonas/Kharbine-Tapabor
«Clémenceau va dans les tranchées voir les soldats». Illustration du manuel scolaire de Bernard et Redon Notre premier livre d'histoire, Paris, Nathan, 1955 - Crédits: Henri Dimpre/Collection Jonas/Kharbine-Tapabor


INTERVIEW - Laurent Wetzel «Les programmes d'histoire doivent être recentrés». Professeur et inspecteur d'académie à la retraite, l'ancien maire de Sartrouville dénonce la politique de l'enseignement de l'histoire à l'école dans un essai virulent qui vient de paraître.
Le Figaro Magazine. - Quel est, selon vous, le symptôme le plus marquant de la dégradation de l'enseignement de l'histoire?
Laurent Wetzel. - C'est la disparition, à partir de cette rentrée scolaire, de l'histoire et de la géographie comme disciplines obligatoires en terminale scientifique. Avec des conséquences désastreuses sur les programmes: désormais, les élèves de la série scientifique n'auront plus étudié au lycée ni la France depuis 1962, ni l'affirmation de l'islamisme depuis la fin des années 1970. Ils auront seulement survolé en troisième les cinquante dernières années de l'histoire de notre pays.
Qui est responsable de ce recul?

La quasi-suppression de l'histoire-géo en terminale S avait été conseillée à Luc Chatel par feu Richard Descoings, et Nicolas Sarkozy y tenait dur comme fer. Les nouveaux programmes du lycée ont été signés, pour Luc Chatel, par le directeur général de l'enseignement scolaire, Jean-Michel Blanquer, qui postule aujourd'hui à la direction de Sciences-Po. C'est un groupe d'«experts» présidé par Laurent Wirth, doyen des inspecteurs généraux d'histoire-géographie, qui les a élaborés. Laurent Wirth a osé prétendre que «le nouveau programme d'histoire de première L-ES-S va jusqu'à nos jours afin que les élèves aient la compréhension du monde actuel» (L'Histoire, avril 2012), alors qu'il ne retient de la Ve République que ses quatre premières années et exclut l'islamisme.
Quelle première mesure pourrait être prise afin d'inverser la tendance?
M. Peillon s'est engagé à rendre de nouveau obligatoire l'histoire-géo en terminale S. Mais ce n'est pas suffisant. Les programmes d'histoire actuels sont trop ambitieux et très émiettés, au collège comme au lycée. Le programme de cinquième, qui va de Mahomet à Louis XIV en passant par Luther et le Monomotapa cher à La Fontaine - mais en oubliant l'humanisme à côté de la Renaissance - ne peut être traité à raison d'une heure par semaine. Le programme de seconde, qui va de l'installation des Celtes en Europe aux révolutions de 1848, ne peut être traité à raison d'une heure et demie par semaine. Le programme de terminale L-ES, qui va de la vieille ville de Jérusalem à la gouvernance économique mondiale depuis 1944, en passant par le syndicalisme en Allemagne depuis 1875 et les rapports religion-société aux États-Unis depuis les années 1890, ne peut être traité à raison de deux heures par semaine. Les programmes doivent être allégés et recentrés, pour partie sur l'histoire de la France. Il faut apprendre moins pour apprendre mieux.
Ils ont tué l'histoire-géo, de Laurent Wetzel, François Bourin Editeur, 256 p., 16 €

Rassemblement des amis de Nicolas Sarkozy à Nice


La Rochelle et gueule de bois

L'éditorial d'Yves Thréard dans le Figaro du 23 août 2012

Qu'il paraît déjà loin le temps où François Hollande paradait à la télévision, expliquant dans une interminable anaphore qu'avec lui, président de la République, tout irait beaucoup mieux en France. Il essaierait, disait-il, d'avoir de la hauteur de vue «pour fixer les grandes orientations».
Trois mois plus tard, les Français, singulièrement parmi ceux qui l'ont élu à gauche, cherchent le cap du timonier de l'Élysée. En vain.
La croissance s'éteint, le chômage galope, les déficits explosent, la Syrie brûle, les prix de l'essence flambent, et ce n'est qu'indécision, hésitation et confusion. Après trois semaines de vacances, le gouvernement fait mine de reprendre les choses en main, et accouche de quelques mesurettes aussi coûteuses qu'inefficaces.
Apparaissent également au grand jour des tiraillements, voire des désaccords ministériels. Entre les beaux parleurs, comme Christiane Taubira ou Arnaud Montebourg, et les plus pragmatiques, comme Manuel Valls ou Jérôme Cahuzac.
Pour ne donner tort à personne, le chef de l'État et son premier ministre marchent sur des œufs. Ils renvoient les problèmes à la concertation, réflexe qui révèle moins chez eux un souci méthodologique qu'un moyen de cacher leur incapacité à décider.
Que la droite s'en indigne, c'est normal. Mais que certains à gauche, y compris au sein du PS, s'en inquiètent aussi vite, au point de perdre confiance, ce n'était sans doute pas programmé. À l'enthousiasme du printemps succède le malaise de la fin de l'été. Cent jours auront suffi, alors qu'en sera-t-il dans cinq ans?
Réunis à La Rochelle pour leur université d'été, les socialistes, qui ne savent trop à quel patron se vouer - Martine Aubry les abandonne-t-elle ou pas? -, ont prévu de fêter la victoire. Mais quelques voix désenchantées pourraient tirer la sonnette d'alarme.

Les mensonges de Hollande


Situation des Roms : la dilution comme mode d'action

En 2010, Messieurs Hollande, Valls ,Hamon et leurs amis dénonçaient une « ignoble stigmatisation » et des « expulsions spectacles »… alors qu'aujourd'hui, ils inscrivent leur action dans la droite ligne de celle conduite par le précédent gouvernement qui n'avait procédé à des démantèlements de campements illégaux que sur décision de justice.

Une fois de plus, l'actuel gouvernement, guidé par son anti-sarkozysme primaire qui lui tient lieu d'action, se trouve en porte-à-faux entre ses déclarations passées et la réalité de la situation à laquelle il doit désormais répondre et trouver des solutions.

Et sur les situations concrètes proposées pour une meilleure intégration des populations Roms, comme sur tous les sujets majeurs depuis le début du quinquennat, le gouvernement renvoie à des réunions, des cadres interministériels de référence, des missions interministérielles, des missions de coordination.

Incapable d'assumer la réalité, et soumise à ses propres divisions, la majorité gouvernementale démontre, une fois de plus, qu'elle est incapable de passer réellement à l'action.

Car, aujourd'hui, aucune décision concrète n'a été prise, si ce n'est l'annonce de l'élargissement de la liste des métiers ouverts aux Roms et la prise en main du sujet par Duflot déjugeant Valls. Il s'agit en réalité d'une fuite en avant et d'un écran de fumée de la bien-pensance socialiste puisque tous les spécialistes considèrent que la fin des mesures transitoires risque d'avoir un effet limité et pervers.

Enfin, pourquoi la majorité évite t elle soigneusement de parler de Schengen ?... Elle aurait sans doute peur de donner raison à Nicolas Sarkozy !

Bruno Beschizza
Secrétaire national de l'UMP à l'emploi des forces de sécurité

Vincent Peillon ou le déni de réalité !

En déclarant ce matin sur Europe 1 qu'il n'y a "pas de crise des vocations dans l'Education nationale", le Ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon nie tout simplement la réalité des chiffres.
A la rentrée, 706 postes d’enseignants du second degré, soit 15% des postes ouverts au concours, ne seront pas pourvus ! Cela veut dire qu’un tiers des postes ne sont pas pourvus par concours en mathématiques (298 enseignants manquent), 56% en lettre classiques (95 enseignants manquent), 20% en allemand (46 enseignants manquent), 17% en anglais (131 enseignants manquent), et 7% en lettres modernes (53 enseignants manquent).

Vincent Peillon aura beau torturer les chiffres, il ne peut nier la crise de vocation. L’ignorer, c’est s’empêcher de comprendre ce qui doit être changé dans l’Education Nationale ! Mais en réalité, le Gouvernement socialiste se trouve pris à son propre jeu : celui qui consiste à ne parler que des moyens dans l'Education nationale, dans une surenchère sans fin !

Pour répondre à la crise des vocations, le Ministre devrait s'interroger sur les conditions d'enseignement, sur les rémunérations, sur les heures de travail et les heures supplémentaires, sur la réforme de l'évaluation et la prise en compte du mérite, ou encore sur l'organisation des établissements scolaires, en donnant plus de libertés et de responsabilités aux acteurs du terrain que sont les chefs d'établissements et les professeurs. Les enseignants d'aujourd'hui, notamment les jeunes, ont besoin d'une évolution profonde du système, et non d'un enseignant supplémentaire dans la classe d'à côté qui empêche l'augmentation des salaires et qui ne change rien à la situation !

En guise de vision et de projet éducatifs, le Gouvernement ne propose que la fuite en avant d’un système qui connait de graves dysfonctionnements, en mettant quelques rustines et en promettant de dépenser toujours plus ! C’est, là aussi, un grave déni de réalité.

Camille Bedin
Secrétaire nationale de l'UMP à l'égalité des chances

Roms : « le gouvernement fait preuve d'incohérence et d'irresponsabilité »

« Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé aujourd'hui l'allègement considérable par la France des règles restreignant l'accès au marché du travail pour les ressortissants de Roumanie et de Bulgarie, d'où viennent en majorité les Roms.

C'est une décision à la fois incohérente et irresponsable sur le plan économique.

Incohérente, car depuis le début de l'été le ministre de l'Intérieur Manuel Valls avait poursuivi la politique de démantèlement des camps de Roms qui avait été instaurée par Nicolas Sarkozy. En facilitant l'accès à l'emploi dans notre pays pour les Roms, le gouvernement ne fait qu'encourager la venue sur le territoire national de ces populations.

Irresponsable, car notre pays, alors que des millions de nos concitoyens sont sans emploi, est dans l'incapacité d'offrir du travail à des populations étrangères.

En supprimant la taxe due par les employeurs et en élargissant les métiers auxquels ils peuvent avoir accès, la France devient le seul État parmi les principaux pays d'Europe, à décider de ne pas appliquer l'ensemble des possibilités offertes par l'Union européenne permettant de restreindre l'accès au marché du travail pour les Roms.

Cette décision unilatérale démontre que la vision irresponsable d'une immigration incontrôlée défendue notamment par Cécile Duflot l'a emportée au sein du gouvernement.

Cent jours auront suffi à François Hollande pour faire passer la France de l'immigration choisie à l'immigration imposée. »

Eric Ciotti
Député des Alpes-Maritimes
Secrétaire national de l'UMP en charge de la sécurité

Déception et inquiétude suite aux annonces de rentrée de Jean-Marc Ayrault

Jean-François Copé veut dire sa déception et son inquiétude suiteaux annonces de rentrée de Jean-Marc Ayrault.
 
Alors qu’il y a urgence à agir, la rentrée politique de FrançoisHollande et de son gouvernement s’inscrit dans la droite ligne des 100 premiersjours, marquée par l’indécision, l’irresponsabilité et le manque de courage etde stratégie économique. Jean-Marc Ayrault continue d’égrainer les mesurettesinefficaces et les dépenses qui ne se traduiront demain que par des impôtssupplémentaires pour les Français et les entreprises.
 
Jean-François Copé appelle solennellement François Hollande et sonGouvernement à prendre la mesure de la crise et à engager une politique globaleambitieuse pour renforcer la compétitivité, le développement industriel,l'emploi...
 
L’anti-sarkozysme qui a marqué les 100 premiers jours ne peutconstituer la seule et unique ligne politique de la gauche. Loin de cettepolitique confuse marquée par le sectarisme, la France et les Français ontbesoin de décisions courageuses et d’une vision stratégique de long terme. Letemps passe, le monde avance. La France ne peut pas se payer le luxe d’attendreet de reporter les décisions courageuses sur la dette, sur le coût dutravail...
 
Alors que notre ambition devrait être de nous rapprocher del’Allemagne d’Angela Merkel, les décisions de François Hollande vont nousramener à l’Espagne de Zapatero.
 
Jean-François Copé
Secrétaire général de l'UMP

Récidivistes : Imposture dangereuse de la Gauche au pouvoir

Ce mercredi, en conseil des ministres, le Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault, a indiqué que "le Ministère de la Justice travaille à un projet de loi sur l'individualisation de la peine et la lutte contre la récidive". Cette annonce gouvernementale concrétiserait donc les déclarations de François Hollande du 14 aout à Pierrefeu-du-varsuite suite à l'assassinat de 2 gendarmes le 17 juin par un récidiviste.

Mais Jean-Marc Ayrault a passé sous silence que le 31 juillet 2012, les sénateurs socialistes ont déposé une proposition de loi qui prévoit l'abrogation des articles L706-53-13 et L706-53-22 du code de procédure pénale qui régissent la rétention et la surveillance de sureté !

Ce sont ces articles qui permettent, à titre exceptionnel, de retenir les personnes condamnées à une peine de réclusion criminelle d'une durée égale ou supérieure à 15 ans et qui à l'issue de leur peine, présentent une probabilité très élevée de récidive et une particulière dangerosité résultant d'un trouble de la personnalité.

Double discours ? Non maitrise des dossiers ? Cacophonie gouvernementale ?

Bruno Beschizza, Secrétaire National de l'UMP, exige donc du Premier Ministre qu'il clarifie la doctrine de son gouvernement concernant le suivi de certains prédateurs violeurs ou tueurs. Cette gauche doit cesser l'imposture qui consiste à faire des déclarations publiques martiales... systématiquement contredites par des décisions laxistes ne bénéficiant qu'aux voyous.

Bruno Beschizza
Secrétaire national de l'UMP

L'immobilisme du tandem Hollande - Ayrault

Franck Riester dénonce les mesures en trompe-l'oeil qui masquent mal l'immobilisme du tandem Hollande - Ayrault

Les déclarations de Jean-Marc Ayrault ce matin sur BFM TV / RMC ont une fois de plus révélé au grand jour les incapacités criantes du Gouvernement et du Président de la République.

A l'image des premières décisions du quinquennat, dictées par le culte des dépenses publiques et des hausses d'impôt, les mesures annoncées ce matin ne sont pas mieux inspirées. Une fois encore, les socialistes se montrent incapables de proposer des solutions courageuses et adaptées aux défis que nous rencontrons.

Sur le front du chômage, par exemple, le Gouvernement n'a toujours pas pris de décision forte, et se contente d'annoncer la création d'emplois aidés coûteux et éphémères dans le secteur public. Une fois de plus, la compétitivité de notre économie est la grande oubliée. Plus que jamais, l'Etat doit encourager nos PME, accompagner les secteurs qui créent des emplois et réduire le coût du travail au lieu de dilapider l'argent public.

Sur cette question cruciale, comme sur la question des comptes publics, de la sauvegarde de la zone euro, de l'arrêt des massacres en Syrie, du rétablissement de l'autorité, François Hollande et son Gouvernement ne proposent aucune solution à la hauteur des enjeux.

Au pire moment, alors que le monde bouge et que la France a besoin d'un leadership fort et résolu, le Président de la République et son Premier Ministre sont incapables de prendre les bonnes décisions et se contentent de mesures en trompe-l'œil qui masquent mal leur immobilisme.

Franck Riester
Député de Seine-et-Marne
Secrétaire national de l'UMP

Editorial d'Yves Thréard dans le Figaro du 22 août 2012

Du courage, vite !

François Hollande n'aurait pas dû prendre de vacances. L'objectif des photos prises à Brégançon était d'insister encore un peu plus sur l'image d'un président dit «normal». Mais l'opération était tellement cousue de fil blanc qu'elle a viré à la caricature. Et, à écouter les commentaires faits ici et là en cette rentrée, cette posture semble de moins en moins comprise et acceptée.
Le chef de l'État doit changer d'attitude, de braquet dans la conduite des affaires. Face à l'ampleur des problèmes qui se posent à notre pays, les Français veulent un président au travail, actif et réactif.
La mise en scène des cent premiers jours présidentiels ne sied pas à la gravité de la situation. La patience a ses limites. On ne peut plus se contenter d'à-peu-près dans les discours et de louvoiements dans la prise de décision ; de faux-semblants dans nos rapports avec l'Allemagne d'Angela Merkel et de hochets distribués à telle ou telle clientèle électorale pour faire diversion. Quant à l'antisarkozysme, qui a tenu lieu de politique pendant trois mois, il paraît usé jusqu'à la corde.
François Hollande est désormais face à lui-même. Sa première tâche est d'assainir les comptes de la nation. L'urgence est grande si la France veut retrouver le chemin de la croissance et ne pas tomber dans la catégorie des plus mauvais élèves européens. Or rien de ce que l'on sait de la préparation du budget 2013 ne permet de penser que ce défi puisse être relevé. Non seulement les fortes augmentations d'impôts prévues décourageront l'initiative, mais elles ne compenseront pas le train fou des dépenses publiques. C'est tout un état d'esprit qu'il convient de corriger. Malheureusement, celui du chef de l'État est tourné vers la préservation des 35 heures et la chasse aux riches plus que vers la recherche de compétitivité de notre économie.
Voilà, pour le coup, qui n'est pas «normal», quand la croissance est nulle, le chômage en hausse et l'investissement en berne. C'est dire combien François Hollande devra faire un gros travail sur lui-même s'il trouve enfin le courage d'avouer la vérité aux Français.

La pépère-mobile

Jean-François Copé sur BFMTV : « Hollande fait une chasse aux sorcières »

Edito du Figaro du 21 août 2012 : Une nouvelle épreuve pour Hollande et Merkel

La France et l’Allemagne vont-elles surmonter leurs divergences sur l’euro et adopter une attitude commune face à la Grèce ? Si, à peine rentrés de vacances, Angela Merkel et François Hollande se retrouvent jeudi à Berlin, c’est bien parce que cette question, qui handicape l’économie européenne, n’a toujours pas été tranchée. Avant l’été, le président français se faisait l’avocat des pays du Sud pour arracher des concessions à l’Allemagne. Maintenant, voilà que les Grecs demandent des délais supplémentaires pour revenir à l’équilibre budgétaire - ce qui était attendu - et ne parviennent même pas à trouver les économies nécessaires au plan de sauvetage déjà adopté - ce qui est une mauvaise nouvelle supplémentaire.
Angela Merkel veut bien aider Athènes mais ne peut pas jeter l’argent de ses concitoyens dans un puits sans fond. En Allemagne et dans le nord de l’Europe, de plus en plus nombreux sont ceux qui pensent que la zone euro devrait se passer de la Grèce. La chancelière résiste, parce qu’elle mesure le risque d’une désintégration de la monnaie unique. Mais sa marge de manoeuvre se réduit. Elle a besoin de la France pour faire comprendre aux Grecs que la récession qu’ils subissent ne les autorise pas à exiger un traitement de faveur.
François Hollande est préoccupé par les sacrifices que font les Grecs et voudrait qu’on leur montre la lumière au bout du tunnel. S’il est plus généreux qu’Angela Merkel, il faut tout de même rappeler que cela va coûter de l’argent à la France. Et cela au moment où chacun se demande comment notre pays va trouver 33 milliards d’euros pour ramener, comme prévu, son déficit à 3 % du PIB, en 2013. François Hollande aurait-il une autre idée en tête : demander, à son tour, à l’Allemagne un assouplissement des règles budgétaires, au vu de l’absence de croissance en France? Si l’on veut éviter l’éclatement de la zone euro, il y a là une incertitude à dissiper au plus tôt.

Edito du Figaro du 20 août 2012 : Si la France aimait les entrepreneurs

Incorrigible France !
Jusqu’à ce week-end, Patrick Ricard appartenait à la classe honnie du CAC 40, ce nouvel ennemi du peuple, clouée au pilori pour ses superprofits, ses superdividendes et ses supersalaires. Depuis son décès brutal, vendredi, il recueille un hommage unanime, digne de ceux rendus aux grands hommes de la nation. Le voilà élevé au rang de « patron visionnaire » et d’entrepreneur « emblématique de la réussite française dans le monde » par un gouvernement qui n’emploie pas exactement le même langage - c’est un euphémisme - à l’égard de ceux qui se battent au quotidien pour gagner des marchés et développer leur entreprise à travers la planète. Bien que tardif, cet hommage posthume est pleinement justifié. Avec Patrick Ricard, la France vient de perdre un grand chef d’entreprise. Homme discret et modeste, le fils de l’inventeur du célèbre pastis a hissé en quelques années son groupe familial sur le toit du monde des boissons alcoolisées avec une rare agilité. Et aujourd’hui, la saga Ricard fait incontestablement partie de ces belles - mais trop rares - réussites entrepreneuriales dont le pays a tant besoin pour se relever.
Le paradoxe veut que, derrière son pessimisme désespérant et la défiance de ses élites à l’égard du monde de l’entreprise, la France ne manque ni de talents, ni de créateurs, ni d’entrepreneurs. Ils ne demandent qu’à s’exprimer. Encore faudrait-il pour cela que l’initiative cesse d’y être entravée par une politique fiscale et sociale dissuasive ; que le succès y soit célébré et non stigmatisé ; que l’argent n’y soit plus considéré comme une maladie honteuse. De même existe-t-il de grands groupes étrangers prêts à investir dans notre pays. Encore faudrait-il leur assurer un environnement réglementaire stable, une liberté d’action encadrée mais équitable, ainsi qu’un traitement politique raisonnable. Le géant Unilever, pris au piège de l’affaire Fralib, ne demande pas autre chose. Il n’est pas interdit de rêver à un retour de l’investissement, de la croissance et de l’emploi. Mais à une condition : que la France montre qu’elle aime ses entreprises et ses entrepreneurs.

68e anniversaire de la Libération de Villeurbanne, samedi 1er septembre 2012

10h : dépôt de gerbes devant la plaque, Esplanade Geneviève Anthonioz-de-Gaulle (angle rue F. de Pressensé/rue Billon)
10h15 : rassemblement 6 avenue H. Barbusse
10h30 : départ du défilé jusqu'à la place Lazare-Goujon
10h45 : dépôt de gerbes, devant le monument de la Libération, place Lazare-Goujon
11h : allocutions sur le parvis de l'hôtel de ville, avenue Aristide-Briand

Quand le PCF voulait « arrêter l’immigration »

Il y a 30 ans, Georges Marchais n’avait pas peur des mots
Un maire de banlieue parisienne a suspendu quatre animateurs d’une colonie de vacances qui avaient jeuné pendant le Ramadan, arguant d’une possible mauvaise condition physique. Cet édile a reçu le soutien du FN. Mais devant la bronca, il a finalement décidé de ne plus imposer aux animateurs de s’alimenter en août « pour apaiser le débat ». Or, cet élu n’est pas un fan de Claude Guéant ou un sympathisant de Riposte Laïque, c’est Jacques Bourgoin, maire de Gennevilliers et membre du… PCF.
Un maire de banlieue parisienne a suspendu quatre animateurs d’une colonie de vacances qui avaient jeuné pendant le Ramadan, arguant d’une possible mauvaise condition physique. Cet édile a reçu le soutien du FN. Mais devant la bronca, il a finalement décidé de ne plus imposer aux animateurs de s’alimenter en août « pour apaiser le débat ». Or, cet élu n’est pas un fan de Claude Guéant ou un sympathisant de Riposte Laïque, c’est Jacques Bourgoin, maire de Gennevilliers et membre du… PCF. Jacques Bourgoin s’est déjà fait connaître en mars 2011 en imposant un couvre-feu aux mineurs de sa ville après la mort d’un jeune dans des violences entre bandes rivales. Une telle fermeté vient-elle d’une quête des voix FN ? Bourgoin n’en a pas spécialement besoin. A Gennevilliers, Marine Le Pen n’a recueilli que 10,71% des voix à la présidentielle (contre 17,9% au plan national), à l’inverse Mélenchon a obtenu 28,04% des voix et Hollande 40,30%.
Autre élu PCF aux positions atypiques : Patrice Carvalho, député-maire de Thourotte. Ce dernier s’est opposé au droit de vote des étrangers en des termes forts. « L’intégration ne se fait pas par le vote, mais en parlant la langue et en participant à la vie collective », avait-il clamé dans Le Monde, dénonçant « les dames qui ont des foulards sur la tête et qui ne parlent pas français ». Mais à l’inverse de Bourgoin, Carvalho est soumis à une forte concurrence du FN. Il a été élu député en juin dans une triangulaire avec l’UMP et FN et Marine le Pen a obtenu 25,54% des voix dans sa ville lors de la présidentielle.
Il y a aussi le cas d’André Gérin, ex-député de Vénissieux qui fut un fervent partisan de l’interdiction du voile intégral. En juin 2011, il avait publié un billet sur son blog estimant que « l’immigration n’est pas une chance pour la France » et que « limiter y compris l’immigration régulière devient vital face une situation intenable et explosive dans des centaines de villes populaires ». Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, avait qualifié ses propos d’ « indignes ».
Pourtant, Gérin n’est pas le premier communiste à réclamer une limitation de l’immigration. En janvier 1981, c’était le cas de… Georges Marchais. Le secrétaire général du PCF adresse alors une lettre au recteur de la Mosquée de Paris Hamza Boubakeur. A l’époque, le maire giscardien de Saint-Maur des Fossés fait détruire un foyer d’immigrés et les renvoie vers la ville communiste de Vitry. Les immigrés s’abritent dans un foyer insalubre. Face au danger, le maire PCF fait détruire ce foyer. Loin de condamner son élu, Marchais prend la plume pour répondre au recteur de la Mosquée de Paris. Pour lui, la destruction du foyer de Vitry n’était qu’une « riposte à l’agression raciste » du maire de Saint-Maur, qui refusait de prendre sa part dans l’accueil des immigrés. Marchais va plus loin et « approuve (le) refus (du maire de Vitry) de laisser s’accroître dans sa commune le nombre, déjà élevé, de travailleurs immigrés ». Ce que craint Marchais, c’est le coût de l’immigration dans les communes les plus pauvres : « Les charges d’aide sociale nécessaire pour les familles immigrées plongées dans la misère deviennent insupportables pour les budgets des communes peuplées d’ouvriers et d’employés ». Il dénonce aussi une pression sur les salariés les plus précaires : « Quant aux patrons et au gouvernement français, ils recourent à l’immigration massive, comme on pratiquait autrefois la traite des Noirs, pour se procurer une main-d’œuvre d’esclaves modernes, surexploitée et sous-payée ». Et il conclut : « C’est pourquoi nous disons : il faut arrêter l’immigration, sous peine de jeter de nouveaux travailleurs au chômage ». Marchais lie donc fermeté sur l’immigration et pensée communiste. Pour lui, la limitation de l’immigration relève bel et bien de la protection des travailleurs et non de préjugés racistes. Sauf à penser que le dirigeant d’un parti historiquement anti-colonialiste et antifasciste serait en fait un agent double de l’extrême droite, haïssant l’islam et les Maghrébins.
En février 1981, Marchais récidive. Il se rend à Montigny-les-Cormeilles, ville dirigée par un certain Robert Hue. A l’époque, le futur successeur de Marchais venait de manifester devant le logement d’une famille accusée de trafic de drogue. Dans son discours, Marchais, vient une fois de plus au secours de son élu : « Nous posons le problème de l’immigration, ce serait pour favoriser le racisme ; nous menons la lutte contre la drogue, ce serait parce que nous ne voulons pas combattre l’alcoolisme prise par notre clientèle (…) Pour la jeunesse, je choisis l’étude, le sport, la lutte et non la drogue (…) Alors, comme l’autre jour un dirigeant socialiste, ils crient tous en chœur : ‘pétainisme !’ Quelle honte, quelle idée lamentable ces gens-la se font des travailleurs (…) Je le dis avec toute la force de mon indignation, de telles attaques ne déshonorent que leurs auteurs et ils ne méritent que le mépris ». On répondra que Marchais cherchait déjà à éviter la concurrence du FN. Sauf que début 81, le FN est groupusculaire.
En 1980, le parti frontiste ne compte que 270 adhérents. Aux législatives de 78, le FN n’a obtenu que 0,33% des voix. Il faudra attendre Dreux et les élections cantonales de 82 pour assister à la première éclosion du Front. A cette époque, la concurrence au PCF vient plus du PS et de Mitterrand que de Jean-Marie Le Pen. La ligne Marchais n’est donc une surenchère autour de l’extrême droite. Au contraire, défendre l’autorité de l’Etat, réguler les frontières, c’est défendre les classes populaires. C’est s’assurer que les habitants des HLM ne croisent plus de dealers en bas de leur immeuble, c’est équilibrer le marché du travail au profit des plus précaires. De même, défendre la laïcité et l’intégration, c’est assurer la cohésion républicaine contre le repli sur soi dans les quartiers les plus pauvres. Aujourd’hui, les choses ont changé. Au delà des prises de positions de Gérin et autre, le PCF a adopté une ligne laxiste en matière d’immigration, de laïcité et de sécurité par hostilité à tout ce qui ressemble de près ou de loin à du lepénisme. Cette évolution est facile à comprendre. La rupture du PCF avec les positions de Marchais va de pair avec la perte de son identité ouvrière et sa recherche d’un nouvel électorat. Mais le parti va-t-il finir comme le PS et succomber au discours de Terra Nova, abandonnant ainsi les classes populaires au profit des jeunes, des diplômés, des femmes et des minorités ? Triste destin. En cherchant à gagner quelques voix chez les bobos, le PCF perdra à coup sûr son âme. Mais n’est-ce pas déjà le cas ?
Article de Tefy Andriamanana dans causeur.fr

Eric Ciotti sur RTL


Eric Ciotti : "La désespérance sociale ne... par rtl-fr

Les tristes vacances des grandes valeurs

La chronique d'Yves de Kerdrel du Figaro

En pleine léthargie estivale, le Journal du dimanche du 5 août dernier nous a livré son classement habituel des personnalités préférées des Français. Tristes trophées. Là où nos concitoyens avaient le loisir de laisser parler leur admiration pour de grandes personnalités morales, politiques, voire religieuses, ils ont placé sur la première marche de ce podium Yannick Noah, ex-champion de tennis, reconverti dans la chanson, connu aussi pour ses démêlés fiscaux. Ce qui lui vaut aujourd'hui d'être devenu l'icône de la «gauche caviar»! Autres lauréats de ce concours de popularité: l'acteur Omar Sy, vedette du film Intouchables, qui vient de décider de déménager en Californie ou le footballeur Zinédine Zidane, qui vit en Espagne.
La seule personnalité morale figurant dans ce classement est Simone Veil. A contrario, depuis la mort de l'abbé Pierre et de sœur Emmanuelle, la plus fidèle abonnée de ce palmarès est l'actrice Mimie Mathy, qui doit sa célébrité à son rôle principal dans la série Joséphine ange gardien, où elle incarne une sorte de fée Clochette moderne qui résout tous les problèmes de la vie quotidienne. Les Français seraient-ils devenus fatigués au point d'aduler une Mary Poppins des temps modernes plutôt qu'un philosophe, un écrivain, une personnalité politique incontestable? Ou bien faut-il chercher l'explication de ce choix dans la fameuse formule d'Henri Weber: «La vacance des grandes valeurs fait la valeur des grandes vacances» ?
Hélas, ce simplisme «franchouillard» semble bien ressembler à une triste exception. Le même sondage réalisé par Gallup aux États-Unis, il y a six mois à peine, plaçait parmi les dix personnalités préférées des Américains quatre figures politiques (Barack Obama, George Bush, Hillary Clinton et le républicain Newt Gingrich), trois personnalités religieuses (le révérend Graham, le pape Benoît XVI et le chef de file des mormons), mais surtout trois chefs d'entreprise, véritables stars de la création de richesse: l'investisseur Warren Buffett, le promoteur Donald Trump et Bill Gates, le fondateur de Microsoft.
Il est arrivé, par le passé, que des grandes figures politiques, religieuses ou intellectuelles fassent bonne figure dans le classement du journal dominical. Mais jamais des créateurs d'entreprise, des capitaines d'industrie ou des aventuriers du capitalisme n'ont été portés au pinacle de la popularité des Français. La détestation de nos concitoyens pour l'argent - si bien décrite par Luc Ferry dans sa chronique du 9 août - explique cette impressionnante dissymétrie entre les résultats d'un même sondage réalisé des deux côtés de l'Atlantique. Quoiqu'un Zidane ou un Noah gagnent autant d'euros qu'un patron du CAC 40! Non, si ne figure dans ce classement aucun héros de l'industrie française ou des services, comme Martin Bouygues, Pierre Bellon, Bernard Arnault, Vincent Bolloré ou François Pinault, c'est qu'en France la réussite est par nature suspecte. Elle ne suscite pas l'enthousiasme, le respect ou l'admiration, mais, au contraire, la méfiance, la suspicion, voire même une jalousie teintée de détestation.
Et ce ne sont pas les mesures fiscales à l'étude par le gouvernement socialiste qui vont permettre d'inverser la vapeur. Alors que 47 % des jeunes Français ayant entre 18 et 24 ans rêvent de créer leur entreprise, la nouvelle majorité s'apprête à couper les ailes du capital-investissement, qui est fait pour les aider. Ce secteur consiste en effet à appuyer 5 000 entreprises, dont une grande majorité de PME. Des gestionnaires avisés y placent les fonds d'investisseurs aisés et encaissent quelquefois une jolie plus-value, lors de la revente de ces participations. Cet «écosystème» qui ne demande rien à personne a permis de créer et de défendre des milliers d'emplois et surtout de faire éclore des talents de la nouvelle économie.
Mais les socialistes, qui avaient pourtant là une bonne occasion de cajoler ces nouveaux témoins de «l'audace créatrice», veulent à la fois étrangler les fonds d'investissement en les empêchant de s'endetter aussi facilement que par le passé, et en taxant plus fortement les plus-values qui les font vivre. Si bien que les 3.000 professionnels de ce secteur commencent à réfléchir à un déménagement vers des contrées moins hostiles à la création de richesses.
Voilà une nouvelle expression de ce mal français si justement décrit par Alain Peyrefitte dès 1976. Un mal fait par une poignée d'idéologues qui sapent ce qu'il reste de notre société de confiance, dans laquelle peuvent éclore et croître de belles entreprises, au profit de cette «société à irresponsabilité illimitée» qui conduit les Français à penser que leurs problèmes vont être résolus demain par une Mimie Mathy, claquant de ses deux doigts. À force de chasser les créateurs de richesses et donc d'emplois, il ne faudra pas s'étonner que le prochain classement des Français les plus populaires soit truffé de représentants de cette seule société du divertissement, chargés, tels de nouveaux pasteurs, de faire avancer nos concitoyens vers le bonheur et l'assistanat, tel un troupeau grégaire.

Roms : inconséquence et mensonge

L'éditorial d'Yves Thréard du Figaro du 16 août 2012.

Au cœur de l'été 2010, la gauche n'avait pas de mots assez durs pour condamner les évacuations de campements roms ordonnées par Nicolas Sarkozy. Une politique de «stigmatisation» qui, disait-elle avec grandiloquence, rappelait les heures les plus sombres de notre histoire.
Deux ans plus tard, la gauche est au pouvoir. Le moins que l'on puisse dire est qu'elle a perdu de sa superbe. Les Roms sont toujours là et que fait-elle? Démantèlement des camps et charters pour la Roumanie. Comme l'ancienne majorité. Seule différence: le chœur des donneurs de leçons est privé de quelques-uns de ses ténors. Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry notamment, à présent débordés et confrontés eux-mêmes au «casse-tête» des Roms dans leur ville de Nantes et de Lille. C'est dire la dose d'hypocrisie de l'antisarkozysme.
Dans la position de l'arroseur arrosé, le gouvernement cherche à se donner bonne conscience. Convoquée la semaine pro­chaine, une réunion interministérielle doit trouver des réponses, autres que «répres­sives», aux regroupements illégaux de Roms en France.
Il est question de faciliter leur accès au logement et au travail. Une politique de bons sentiments qui n'est que mépris, inconséquence et mensonge. Elle encouragerait leur venue en masse, créerait une discrimination par rapport aux immigrés en situation régulière, susciterait la colère des élus locaux de tous bords et de leurs administrés, excédés par la présence d'une population non sédentaire, au mode de vie si lointain du leur. Et nul ne peut croire que nous puissions leur trouver un toit et un emploi alors que nous en manquons cruellement.
Le gouvernement serait mieux inspiré en faisant pression sur leurs pays d'origine. Sur la Roumanie et la Bulgarie, qui fuient leurs responsabilités. L'urgence commande aussi un meilleur contrôle des quelque 15 milliards d'euros débloqués par l'Union européenne entre 2007 et 2013, prétendument pour faciliter l'intégration de cette minorité. L'humanisme n'exclut pas le réalisme.

Le président Hollande et la sécurité

Le président Hollande, à Pierrefeu-du-Var, a tenu des propos très convenus : il est pour la sécurité, contre la délinquance. L'affichage d'intentions contraires aurait été étonnant.

Mais sur le fond, le discours du président de la République comporte deux insuffisances préoccupantes.

D'une part, la confirmation des "zones de sécurité prioritaire" est une mauvaise nouvelle pour l'immense majorité du territoire national, jugée non prioritaire par le gouvernement. Plutôt que rechercher à promouvoir la sécurité partout et pour tous, le président Hollande considère que la plupart des Français doivent vivre dans une "seconde zone" où la sécurité n'est pas une priorité.

D'autre part et surtout, le discours présidentiel sur la lutte contre la récidive est totalement contredit, dans les faits, par les choix de politique pénale d'ores et déjà mis en oeuvre par la ministre de la justice. Je prendrai un seul exemple : le traitement des criminels les plus dangereux et les plus violents, ayant purgé une peine de réclusion d'une durée égale ou supérieure à quinze ans pour les crimes d'assassinat ou de meurtre, de torture ou actes de barbarie, de viol, d'enlèvement ou de séquestration commis sur une victime particulièrement vulnérable. La précédente majorité a voté la loi du 21 février 2008 permettant que de tels criminels puissent être maintenus en rétention après l'expiration de leur peine de prison. Cette rétention de sûreté est pourtant combattue avec acharnement par Christiane Taubira, comme elle l'a annoncé dans son entretien à Libération la semaine dernière ("Regardez la rétention de sureté. Comment a-t-on pu faire avaler ça à un pays comme la France ! Il y a un patrimoine de valeurs, c'est un pays qui a une histoire de lutte, un pays qui se perche, surplombe le monde et lui explique la valeur de l'individu. Eh bien c'est dans ce pays qu'on a réussi à rendre acceptable la rétention de sureté ! Soyons clair, ça, c'était une parenthèse. Moi, je vais la fermer.").

Au total, dans son discours de Pierrefeu, le président Hollande n'a pas su fixer un cap clair pour garantir la sécurité des Français. C'est au Parlement, lors de l'examen des budgets et des projets de loi présentés par le Gouvernement, que sonnera l'heure de vérité.

Guillaume LARRIVÉ
Député UMP de l'Yonne

Sécurité : En 100 jours, la peur a changé de camp !

Bruno Beschizza, Secrétaire National de l'UMP à l'emploi des forces de sécurité, dénonce la dégradation des conditions de travail des policiers, gendarmes et policiers municipaux depuis l'arrvée de la gauche au pouvoir.
En 100 jours, les incidents au cours desquels nos représentants des forces de l'ordre sont pris à partie et blessés se sont multipliés :
- Toulouse, début d'émeute en fin de semaine suite à interpellation...
- Amiens, échauffourées ce week-end suite à intervention policière jugée excessive...par des habitants !
- Trois policiers pris à partie et blessés dans le XVIIIe à Paris - Aix en Provence, deux policiers blessés très gravement suite à interpellation
Bruno Beschizza dénonce ce climat délétère qui commence à régner en France où la contestation violente de toute interpellation semble devenir la règle. La peur a changé de camp !
Bruno Beschizza constate que la « fermeté de façade » du Ministre de l'Intérieur ne cache plus la réalité : les voyous de tout type, délinquants ou criminels, ont bien entendu, eux, le message laxiste de la Garde des Sceaux.
Ils n'ont plus rien à craindre de la Justice : Visites symboliques consacrées aux loisirs des détenus, oubli des représentants de victimes, suppression des tribunaux pour mineurs... disparition programmée des peines planchers et multiplication des libérations anticipées !
Nos policiers, nos gendarmes et nos policiers municipaux doivent non seulement se sentir soutenus mais aussi protégés car ils sont les représentants de l'Ordre républicain !
Bruno Beschizza exige donc un acte symbolique fort du chef de l'Etat déjugeant cette culture de l'excuse et de l'impunité mises en place par Christiane Taubira.
Bruno Beschizza
Secrétaire national de l’UMP en charge de l'Emploi des forces de sécurité

Une exigence déçue

L'éditorial d'Yves Thréard dans le Figaro du 10 août 2012

Que ce soit sur la crise de l'euro ou l'insécurité, le recul du chômage ou la réduction de la dette publique, les Français ne se font aucune illusion.
À la lumière du sondage publié parLe Figaro , ils n'attendent pas de miracle de la part de François Hollande. À peine élu, le président de la République ne peut même pas se prévaloir de leur confiance!
Ce pessimisme traduit comme une exigence déçue. Celle d'une vision, qui fait défaut, et de changements, qui ne sont pas au rendez-vous. Il exprime aussi un doute sur les capacités de l'homme à modifier le cours des choses. Il est vrai que, depuis cent jours, le vacancier de Brégançon n'a brillé ni par son audace ni par son dynamisme. L'hésitation dans l'action le dispute au flou du discours.
La gravité de la situation du pays comme de l'état d'esprit des Français commanderait, au contraire, de prendre le taureau par les cornes.
C'est le moment ou jamais de remettre à plat notre modèle. Pour changer de fond en comble notre fiscalité, injuste et confiscatoire ; notre rapport au travail, paralysé par ces satanées 35 heures ; nos méthodes de production, peu compétitives. Sans parler de la place et des missions de l'État, qui devraient être reconsidérées. Relever ces défis exige des réformes conduites d'une main qui ne tremble pas.
La direction prise n'est malheureusement pas celle-là. François Hollande n'est pas Gerhard Schröder. Le chancelier social-démocrate avait engagé des transformations courageuses pour sortir son pays de l'ornière. Dix ans plus tard, l'Allemagne peut l'en remercier. Elle rayonne dans le tourbillon de la ­mondialisation.
Le président socialiste français ne veut sans doute pas prendre le risque de l'impopularité au sein de la gauche, en bousculant ses dogmes et ses habitudes. Mauvais calcul, car les sombres perspectives d'avenir l'obligeront, qu'il le veuille ou non, à aller à Canossa.
Déjà la rentrée s'annonce agitée.

Des paroles aux actes

L'éditorial d'Yves Thréard dans le Figaro du 9 août 2012

Dans la torpeur de l'été, et alors qu'il est lui-même en vacances, trois actualités brûlantes rappellent François Hollande à la réalité. Le démantèlement des camps de Roms, la flambée des prix de l'essence, la guerre ­civile en Syrie. Trois sujets d'une gravité certes différente, mais qu'il n'est pas inutile de mettre en regard des promesses faites, il y a peu, par le président de la République. Trois exemples qui traduisent chez lui une frilosité certaine. À moins que l'exercice du pouvoir ne l'ait ramené - au moins sur les Roms et l'essence - à plus de clairvoyance.
En mars, alors que la campagne battait son plein, François Hollande affirmait qu'avec lui, les gens du voyage d'origine roumaine ne seraient pas exposés à la fermeté de ­Nicolas Sarkozy. «On ne peut pas continuer à accepter que des familles soient chassées d'un endroit sans solution», disait-il. Jeudi, un camp de Roms a été démantelé, conformément à une décision de justice. Et des occupants d'autres sites, expulsés par charter à destination de Bucarest. N'était-ce pas le même François Hollande qui criait à la stigmatisation pendant l'été 2010?
En janvier, le candidat PS à l'Élysée annonçait qu'avec lui les Français pourraient compter sur un blocage temporaire des prix de l'essence, en cas de forte augmentation. Nous y sommes, mais le ministre de l'Économie, tout bien considéré, préfère attendre. Il s'en remet à une mission d'inspection . Technique rompue du hollandisme: quand un problème se pose, son traitement est renvoyé à l'examen d'une comission. Comme pour cacher un changement de pied.
Fin mai, le déjà président de la République n'excluait pas une intervention militaire en Syrie. «À moi, ajoutait-il, de convaincre Russes et Chinois.» Moscou et Pékin continuent à faire la sourde oreille. Mais, alors que certains s'impatientent face au massacre de la population par les séides de ­Bachar el-Assad, le chef de l'État n'apparaît plus en première ligne. La France ­préside pourtant depuis peu le Conseil de sécurité de l'ONU, poste stratégique pour multiplier les initiatives.
Ainsi va François Hollande.

Les contre-pieds de la garde des Sceaux

L'éditorial d'Yves Thréard dans le Figaro du 7 août 2012

Si l'on comprend bien les récentes déclarations de Christiane Taubira, le sentiment d'insécurité en France serait une pure invention des responsables politiques de droite. Le résultat d'un conditionnement de l'opinion publique par Nicolas Sarkozy et l'ancienne majorité.
On ne saurait trop conseiller à la garde des Sceaux un séjour dans les quartiers nord de Marseille, en Seine-Saint-Denis ou dans ces zones périurbaines de plus en plus rongées par la délinquance pour demander à leurs habitants ce qu'ils en pensent. Il est vrai qu'à peine entrée en fonction, Christiane Taubira a préféré rendre visite à des détenus, premières victimes, selon elle, de notre système carcéral.
Même si celui-ci mérite sans doute d'être amélioré, était-ce une façon de signifier à tous ceux qui souffrent de la violence au quotidien, dans leur ville, leur quartier ou leur immeuble, que leur défense n'était plus la priorité de l'appareil judiciaire français? Son objectif est de vider les prisons des personnes condamnées à des courtes peines.
Christiane Taubira va son chemin. Garde des Sceaux, donc tenue à la solidarité gouvernementale, elle ne semble pas se soucier des projets et initiatives de ses collègues et du président de la République. Le ministre de l'Intérieur demande, à juste titre, le démantèlement des camps illégaux de Roms ; elle refuse de le soutenir. Il lance des zones prioritaires de sécurité ; elle s'en tient éloignée, ne cosigne pas la circulaire Valls.
C'est à présent l'expérience des centres éducatifs fermés pour mineurs qu'elle paraît remettre en question. Pendant la campagne électorale, François Hollande avait pourtant promis d'en doubler le nombre. Comme sur d'autres sujets, a-t-il changé d'avis?
Si la politique pénale est laissée à la discrétion de la garde des Sceaux, il est peu probable que l'opinion publique, pour reprendre la formule de Christiane Taubira, y adhère longtemps.

Un peu de courage, Monsieur le Président !

 

«La déception est à la hauteur des excès de critiques dont les socialistes nous ont accablés durant cinq ans.» François BOUCHON / Le Figaro
«La déception est à la hauteur des excès de critiques dont les socialistes nous ont accablés durant cinq ans.» François BOUCHON / Le Figaro

Dans une tribune publiée ce lundi dans les colonnes du Figaro, l'ancien premier ministre, François Fillon, exhorte François Hollande à prendre sans attendre le chemin de Moscou, avec Angela Merkel, pour demander à Vladimir Poutine de lâcher le régime syrien de Bachar el-Assad.

La politique étrangère de la France offre une nouvelle illustration de la méprise qu'a constituée la campagne de François Hollande. Le candidat n'avait pas de mots assez durs pour qualifier l'effacement de l'Hexagone de la scène internationale et les erreurs à répétition de Nicolas Sarkozy.
L'intervention auprès du gouvernement russe pour stopper la guerre contre la Géorgie fut approuvée du bout des lèvres après qu'elle eut réussi. La finalisation de notre retour complet dans l'Otan fut condamnée avec une violence qui rend grotesques les tortillements du nouveau président de la République pour justifier son renoncement à tout retour en arrière. La dénonciation du renforcement de nos moyens en Afghanistan, au moment où nos alliés nous le demandaient parce que l'avenir de la fragile reconstruction d'un État afghan en dépendait, témoignait d'une politique de l'émotion, pas d'une stratégie responsable appuyée sur une vision de long terme. Les longs mois de silence devant le coup d'État de Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire resteront une tache indélébile dans l'histoire du Parti socialiste français. La condamnation de l'inaction supposée de la France dans les révolutions arabes fut immédiatement suivie de commentaires inutiles et suffisants sur l'inspiration de l'intervention militaire en Libye, qui a été la décision de Nicolas Sarkozy, presque seul contre tous, avant d'être rejoint par les innombrables supporteurs de la victoire. Quant aux efforts incessants de la France pour obtenir une décision du Conseil de sécurité des Nations unies pour mettre fin aux massacres en Syrie, ils ont été salués par des commentaires irréfléchis sur la présence de Bachar el-Assad au lancement de l'Union pour la Méditerranée, à Paris.
Après ce festival de condamnations, de critiques condescendantes et de postures «droit-de-l'hommistes», on s'attendait à un festival d'initiatives françaises sur la scène internationale, à une omniprésence de François Hollande et de Laurent Fabius, en deux mots, à de l'action et à des résultats. La déception est à la hauteur des excès de critiques dont les socialistes nous ont accablés durant cinq ans.
Oui, il y a une grande différence entre la politique de Sarkozy et celle de Hollande: le premier prenait des risques, cherchait à renouveler une politique étrangère trop souvent synonyme d'immobilisme et de faux-semblants; le second ne se préoccupe que de sa «normalitude» et préfère de beaucoup son image à la recherche de résultats!
En Afghanistan, la page française, ouverte par Chirac et Jospin, est refermée sans aucune perspective. En Libye, le courageux peuple libyen se dit abandonné par la France et par l'Europe. On attend toujours un discours de la France sur les événements qui disloquent peu à peu le plus grand pays du Moyen-Orient, l'Égypte. Le silence français sur l'Iran est assourdissant. Mais le comble est atteint avec la Syrie, où le gouvernement français fait le service minimum.
Pendant la campagne électorale, François Hollande avait indiqué qu'il était favorable à une intervention militaire de la France dans ce conflit pour peu que le Conseil de sécurité l'autorise. J'ai toujours pensé qu'une telle intervention militaire serait une très grave erreur stratégique. Faire de la Syrie un nouvel Irak, théâtre des pires affrontements entre chiites et sunnites manipulés en sous-main par un Iran qui reste la menace numéro un pour la paix dans le monde, n'est pas une option. Sans compter que la Russie n'apportera jamais son soutien à une telle initiative; pire, elle la combattra sur le plan diplomatique, mais aussi avec d'autres moyens dont elle a gardé la maîtrise. Si l'on veut vraiment allumer la mèche d'un conflit généralisé au Proche et au Moyen-Orient et recréer les conditions d'une nouvelle guerre froide, il ne faudrait pas s'y prendre autrement.
Alors, plutôt que de s'invectiver lamentablement quand des hommes et des femmes meurent sous les bombes et les tortures, il vaudrait mieux chercher à débloquer le véritable verrou de ce conflit: la position de Moscou! J'ai beaucoup parlé de cette crise avec Vladimir Poutine. Ses arguments, que je réfute, ne sont pas méprisables! Il redoute une contagion fondamentaliste à l'ensemble de la région, dont la Russie est plus proche et plus dépendante que l'Europe et l'Amérique. Il sait que les Américains auront bientôt quitté l'Afghanistan, qui risque de redevenir un foyer terroriste aux portes de la Russie. Il constate que l'intervention américaine en Irak a conduit au chaos pour longtemps. Il redoute le retour en arrière de l'Égypte aux mains des fondamentalistes. Il ne veut pas ajouter la Syrie à la liste des foyers de déstabilisation de ses frontières sud.
Nous ne pouvons pas accepter cette position et nous ne l'avons jamais acceptée, mais nous ne pouvons pas non plus rester les bras croisés face à ce blocage diplomatique. L'incompréhension est telle entre la Russie et les États-Unis que seuls les Européens peuvent engager avec la Russie le dialogue qui peut résoudre la crise. C'est pourquoi la France peut jouer un rôle clé avec l'Allemagne pour faire bouger Poutine. Le sujet n'est plus du niveau des ministres des Affaires étrangères, il est maintenant du seul ressort des chefs d'État.
Au lieu de recevoir Poutine avec des pincettes, au lieu de l'humilier en bloquant la construction du centre orthodoxe du quai Branly et de bouder l'inauguration du monument à la mémoire des soldats russes morts pour la France durant la Grande Guerre, le gouvernement français devrait faire preuve de réalisme et d'un peu de courage pour construire une relation de confiance avec la Russie! Ce n'est pas à New York que la crise syrienne se dénouera, c'est à Moscou. Que Poutine lâche le régime syrien, et il tombera comme le fruit pourri qu'il est.
Si j'étais François Hollande, je prendrais l'avion maintenant pour Moscou, si possible avec Angela Merkel, et je chercherais à offrir à la Russie de véritables garanties sur sa sécurité et sur une relation de confiance avec l'Otan, qui doit inclure la question de la défense antimissile à laquelle les Russes doivent être réellement associés. L'ours russe n'est dangereux que quand il a peur. Offrons-lui sans détour la perspective d'un accord historique d'association avec l'Europe.
Ce que François Hollande ne comprend pas, c'est qu'il faut ancrer la Russie à l'espace européen. Je sais bien que les diplomates trouveront dix mille raisons qui empêchent cette avancée historique: l'insuffisance de l'État de droit en Russie, l'instabilité des règles juridiques et commerciales, la corruption… Tout cela est vrai mais tout cela ne peut justifier que nous restions inactifs face au piège infernal qui est en train de s'armer aux confins de la Perse, de la Mésopotamie et l'Assyrie.
Que notre président normal comprenne qu'il n'y a rien de normal dans le monde dont il est désormais l'un des principaux responsables. Qu'il prenne des risques, qu'il abandonne ses postures bourgeoises et atlantistes version guerre froide. Qu'il parle avec la Russie.
Pour ma part, je le soutiendrai même s'il devait échouer dans cette tentative de la dernière chance.

Jean-François Copé « très préoccupé par l'inertie » de Hollande

Article paru sur lefigaro.fr le vendredi 10 août 2012.
LE FIGARO. - Nicolas Sarkozy a-t-il eu raison d'intervenir sur le dossier syrien ?
Jean-François COPÉ. - Il a eu raison, évidemment. Je suis très préoccupé par l'inertie de la diplomatie française, dont le chef, François Hollande, omniprésent sur son lieu de villégiature, est totalement absent sur la scène internationale. Jean-Marc Ayrault, dont ce n'est pas le rôle, en est réduit à faire croire que l'envoi de matériel humanitaire, aussi utile soit-il, peut tenir lieu d'action diplomatique forte. Et pendant ce temps, des femmes, des enfants, des civils se font massacrer en Syrie. La chute d'Alep serait un symbole désastreux pour tous les combattants de la liberté. Quel désaveu pour les socialistes !
Que répondez-vous à Laurent Fabius qui reproche à Nicolas Sarkozy de « susciter la polémique » ?
Contrairement à François Hollande et à Jean-Marc Ayrault, Laurent Fabius est le seul à avoir une expérience gouvernementale. Je note qu'il est plus prompt à critiquer nos positions qu'à être en initiative. Peut-on m'expliquer pourquoi Laurent Fabius annonce le 6 août qu'il se rendra le 15 août seulement dans la région ? Pourquoi un tel délai ?
Pour la gauche, Nicolas Sarkozy veut faire oublier qu'il a reçu Bachar el-Assad à Paris. Qu'en pensez-vous ?
Est-ce vraiment le sujet ? Nicolas Sarkozy a donné une chance à Kadhafi et el-Assad de s'amender et de réintégrer la communauté internationale. Il n'a pas été le seul à le faire. Ils n'ont pas saisi cette opportunité et Nicolas Sarkozy en a très rapidement tiré toutes les conséquences. Quand ils étaient dans l'opposition, les socialistes n'ont eu de cesse de nous faire de grandes leçons de morale sur les droits de l'homme. Maintenant qu'ils sont au pouvoir, ils adoptent un profil bien bas.
Que devrait faire François Hollande ?
Le président de la République devrait revenir à Paris, contacter ses homologues et les rencontrer, bref, prendre directement en charge la conduite de la diplomatie française, comme le veut la tradition lorsque les droits de l'homme sont menacés. Qu'on me comprenne bien: je ne préconise pas une option militaire à tous crins. D'ailleurs, les Français ne la souhaitent pas. Je plaide pour une initiative diplomatique forte, conforme à la tradition et au rang de la France. Quand il était président, Nicolas Sarkozy a dû gérer trois crises majeures de natures très différentes: Géorgie, Côte d'Ivoire et Libye. Chaque fois, il a su prendre le leadership, innover, faire preuve d'audace et entraîner la communauté internationale. Chacune de ses trois initiatives, dans des contextes tragiques, a été couronnée de succès. Je rappelle qu'à l'été 2008 il avait interrompu ses vacances et était parvenu à trouver un compromis avec les Russes sur la crise géorgienne.
Hollande peut-il arracher un accord à la Russie et à la Chine ?
Il nous avait promis de convaincre les Russes. Le résultat fut un flop diplomatique retentissant à Paris, le 1er juin, lorsqu'il a reçu Vladimir Poutine. Ce dernier n'a en rien infléchi sa position, bien au contraire. Le président russe s'est même permis de critiquer l'action de Nicolas Sarkozy en Libye, sous l'œil impassible de François Hollande. Quant à la Chine, je vous rappelle toutes les attaques stériles de François Hollande à l'encontre de ce pays, qui rendent aujourd'hui sa voix inaudible.