Monsieur le maire, chers collègues,
Vous présentez à notre assemblée
municipale la tarification de l’accueil périscolaire du soir pour l’année
scolaire 2014-2015, en prévision de la mise en œuvre de la réforme des rythmes
scolaires pour la rentrée 2014.
Vous connaissez, monsieur le maire,
notre position sur cette pseudo-réforme des rythmes scolaires voulue par
Vincent Peillon.
Dès 2013, ici même, nous nous sommes
opposés à l’application de cette réforme que vous vouliez déjà mettre en œuvre
pour la rentrée 2013, sans concertation, ni dialogue, contre vent et marée.
Devant l’hostilité des enseignants, du personnel municipal et des parents
d’élèves et inquiet des grèves et des manifestations devant l’hôtel de ville,
vous avez préféré repousser prudemment l’application à la rentrée 2014 après
les élections. Un rétropédalage qui restera dans les annales !
Vincent Peillon n’est plus ministre,
sacrifié sur l’autel de la déroute électorale !
Pourtant vous vous entêtez à
poursuivre avec zèle la mise en œuvre de cette réforme, critiquée et rejetée
par la majorité des maires du Rhône et par des maires socialistes comme
Philippe Saurel qui a fait voter par le conseil de communauté de Montpellier un
vœu pour demander le report de la réforme.
En bon élève du hollandisme, vous
croyez en la pertinence de cette réforme et à la volonté politique du Président
de la République. Vous devez être l’un des derniers en France.
En quelques jours, Benoit Hamon a
opéré un véritable détricotage du décret
Peillon, voulant je cite « un assouplissement de cette réforme »,
quel désaveu cinglant pour son prédécesseur ainsi qualifié de trop rigide et de
dogmatique !
Le gouvernement navigue à vue. C’est
l’heure du bricolage permanent pour aboutir à un décret de bric et de broc, le décret Hamon du 8 mai rejeté par le CSE.
L’application de cette réforme a un
coût pour les contribuables villeurbannais. Au moment où le gouvernement
socialiste baisse les dotations aux collectivités locales, il crée par cette
réforme de nouvelles dépenses non financées totalement par l’Etat, et surtout
sans aucune certitude de pérennité !
La décision budgétaire modificative
votée en début de conseil, nous offre quelques indications partielles :
- recettes pour la mise en œuvre de
la réforme des rythmes scolaires :
.
redevances et droits des services périscolaires : 400 000 euros
. participation
de l’Etat : 175 000 euros
.
participation de la CAF : 300 000 euros
.
aide spécifique de la CAF : 125 000 euros
Soit
un total d’un million d’euros
- dépenses :
.
fournitures : 24 000 euros
.
formation : 24 000 euros
.
rémunération des intermédiaires : 12 000 euros
.
animations sportives et culturelles : 75 562 euros
.
rémunération du personnel non titulaire : 2 369 853 euros
Soit
un total de 2 505 415 euros
Un surcoût pour la ville de plus 1.5
millions d’euros, sans compter les rémunérations du personnel titulaire, le
coût de la mise à disposition et de l’entretien des locaux, de la restauration
scolaire….
Monsieur le maire, quel est le coût
global réel de la mise en œuvre de cette réforme pour Villeurbanne ?
Coût aussi pour les familles
villeurbannaises. La surprise de cette réforme socialiste, c’est que les
familles vont devoir mettre la main à la poche pour bénéficier de l’accueil
périscolaire du soir pour le temps long.
Et oui, c’est une remise en cause du
principe de gratuité de l’école républicaine.
Dans un contexte difficile pour le
pouvoir d’achat de nos concitoyens, victimes du matraquage fiscal du
gouvernement socialiste, vous assurez une véritable double peine à ses parents
qui n’ont pas voulu de cette réforme et qui se retrouvent obligés de payer.
Pour des familles dont les horaires
de travail sont compliqués, le forfait de 4 jours par semaine peut monter
jusqu’à 100 euros !
Coût supplémentaire pour les
finances de la ville, coût supplémentaire pour les contribuables, coût
supplémentaire pour les familles, votre pseudo-réforme des rythmes scolaires ne
respecte en rien le rythme de l’enfant à l’école. Que reste-t-il des grands
principes proclamés concernant l’intérêt de l’enfant ? Rien !
Le temps de présence à l’école
augmente. Plus de coupure de mi semaine et un week end de 2 jours et demi dans
certaines communes ! C’est le temps d’apprentissage scolaire qui sera
réduit, au profit de quelles activités ? Le flou persiste !
Au moment où nos enfants connaissent
des difficultés scolaires, l’école devrait se concentrer sur ces apprentissages
fondamentaux pour assurer la réussite des élèves, plutôt que de céder à la
tentation de la garderie.
Cette non réforme des rythmes
scolaires est un échec politique, symbole de la présidence de François
Hollande : l’amateurisme érigé en règle de gouvernance, au détriment des
enfants, des familles et de l’école de la République !
Nous voterons contre ce rapport.
Je vous remercie de votre attention.
Régis LACOSTE
Groupe UMP