La France et l’Allemagne vont-elles surmonter leurs divergences
sur l’euro et adopter une attitude commune face à la Grèce ? Si, à peine rentrés
de vacances, Angela Merkel et François Hollande se retrouvent jeudi à Berlin,
c’est bien parce que cette question, qui handicape l’économie européenne, n’a
toujours pas été tranchée. Avant l’été, le président français se faisait
l’avocat des pays du Sud pour arracher des concessions à l’Allemagne.
Maintenant, voilà que les Grecs demandent des délais supplémentaires pour
revenir à l’équilibre budgétaire - ce qui était attendu - et ne parviennent même
pas à trouver les économies nécessaires au plan de sauvetage déjà adopté - ce
qui est une mauvaise nouvelle supplémentaire.
Angela Merkel veut bien aider
Athènes mais ne peut pas jeter l’argent de ses concitoyens dans un puits sans
fond. En Allemagne et dans le nord de l’Europe, de plus en plus nombreux sont
ceux qui pensent que la zone euro devrait se passer de la Grèce. La chancelière
résiste, parce qu’elle mesure le risque d’une désintégration de la monnaie
unique. Mais sa marge de manoeuvre se réduit. Elle a besoin de la France pour
faire comprendre aux Grecs que la récession qu’ils subissent ne les autorise pas
à exiger un traitement de faveur.
François Hollande est préoccupé par les
sacrifices que font les Grecs et voudrait qu’on leur montre la lumière au bout
du tunnel. S’il est plus généreux qu’Angela Merkel, il faut tout de même
rappeler que cela va coûter de l’argent à la France. Et cela au moment où chacun
se demande comment notre pays va trouver 33 milliards d’euros pour ramener,
comme prévu, son déficit à 3 % du PIB, en 2013. François Hollande aurait-il une
autre idée en tête : demander, à son tour, à l’Allemagne un assouplissement des
règles budgétaires, au vu de l’absence de croissance en France? Si l’on veut
éviter l’éclatement de la zone euro, il y a là une incertitude à dissiper au
plus tôt.