Deux voix se sont élevées dimanche dans le paysage politique.
JeanFrançois Copé et François Fillon ont chacun précisé leurs ambitions et leurs
intentions. Saine émulation non seulement entre deux hommes qui briguent la
présidence d’un grand parti, mais aussi pour toute la droite, qui a besoin de
retrouver un élan avant de repartir à l’assaut du pouvoir. Nul ne doit redouter
cette compétition interne à l’UMP. Elle est, au contraire, une chance pour faire
vivre le débat, affirmer des caractères d’hommes ou de femmes d’État, lancer des
idées nouvelles. La France en a un besoin urgent quand on voit l’ampleur des
défis qui se posent à elle dans la crise. À l’Élysée comme à l’Assemblée
nationale, au Sénat comme à la tête des grandes collectivités locales, les
socialistes et la gauche sont aujourd’hui aux commandes. Cette omnipotence ne
laisse pas d’inquiéter lorsque l’on constate leurs divisions, leur incapacité à
décider vite, leur propension au dogmatisme. S’il ne veut pas s’appauvrir et
rétrograder sur la scène internationale, notre pays doit recoller à la réalité
du terrain et à celle du monde. L’UMP a le devoir de s’opposer à l’actuelle
majorité. C’est ce que François Fillon et Jean-François Copé commencent enfin à
faire. Et c’est ce que la campagne pour la présidence du parti les obligera à
faire chaque jour davantage. Contre les 35 heures, contre la fiscalité
confiscatoire, contre l’immigration incontrôlée, contre la démagogie scolaire,
contre une politique pénale aux accents laxistes. Mais l’UMP a aussi le devoir
de proposer. Cette séquence – le scrutin est prévu en novembre - devrait pousser
les prétendants à redoubler d’imagination, de pertinence et de cohérence pour
trouver les bonnes réponses aux interrogations des Français. Sur la lutte contre
les déficits, la bataille pour l’emploi, le financement de notre protection
sociale, le dynamisme de nos entreprises. Copé, Fillon et les autres doivent
saisir l’occasion qui leur est offerte. Ils sont très attendus. Les Français ne
sont pas convaincus par les premiers pas de l’équipe au pouvoir. Le vainqueur ne
devra pas les décevoir.