Le camp Tony Parker ne prend pas de points auprès des Verts et de l’UMP
Basket. La subvention
de 92 000 € à cet événement est injustifiée aux yeux des deux groupes
politiques.
Le camp de basket Tony Parker ou Tony Parker Camp
est-il, comme le soutient l’opposition municipale, « une manifestation payante
pour une poignée de privilégiés » ? La formule est signée de Régis Lacoste,
conseiller municipal UMP, qui a commenté en ces termes la délibération
présentée lundi soir en conseil municipal.
Il s’agissait d’approuver l’attribution d’une
subvention de 92 000 € à l’Insa de Lyon, qui accueille, pour la seconde année
consécutive sur son site de La Doua, ce camp national de basket-ball. Il aura
lieu du 22 au 28 juillet prochain et regroupera 280 basketteurs de 11 à 20 ans,
français et étrangers. La star de la NBA, Tony Parker, fera le déplacement et
les meilleurs entraîneurs de l’Hexagone sont annoncés.
Outre la subvention, la Ville fournira les repas du
midi et du soir. L’année dernière, le camp avait accueilli 280 jeunes, dont
trente Villeurbannais ; ces derniers seront vingt en 2013. C’est là où le bât
blesse aux yeux des groupes politiques qui ont voté contre le rapport : les
Verts, UMP et Énergies Villeurbanne. Pour les premiers, qui n’avaient déjà pas
voté la délibération l’année dernière, ce camp « n’a aucun rapport avec le
Projet sportif local (PSL) ». « Il s’agit d’un camp de vacances organisé par
une société privée [« 9 Events », Ndlr], qui ne finance ni l’hébergement, ni le
repas », fait remarquer Bruno Bernard, tout en pointant « les 495 €
d’inscription par enfant, sans tarif social ». « Nous aurions préféré que cet
argent soit utilisé pour l’aide aux vacances en faveur des familles
défavorisées, ou pour développer les activités des centres sociaux », conclut
le conseiller écologiste. Le communiste Marc Ambrogelly, dont le groupe s’est
abstenu sur la subvention, sera plus nuancé, tout en soulignant l’hiatus entre
les 92 000 € et les vingt Villeurbannais concernés.
« Un peu d’internationalisme, M. Ambrogelly ! », lui a
répondu Jean-Paul Bret. Pour le maire, les réserves exprimées trahissent « une
conception aveugle et étriquée ». « On n’a pas honte d’accueillir des gens
extérieurs à Villeurbanne ! », en rajoute-t-il. Avant lui, Damien Berthilier,
délégué à la Jeunesse, avait rappelé les 750 000 € investis par la commune pour
les animations d’été, qui touchent « plus de 10 000 jeunes ».
Actualité oblige, l’adjoint aux Sports a pour sa part
évoqué les 180 000 € que Lyon et Givors ont mis sur la table pour accueillir ce
week-end le Tour de France… organisé par une société privée. « On a fait le
choix du camp Tony Parker pour valoriser Villeurbanne, l’Insa et Lyon 1 »,
insiste Gilbert-Luc Devinaz, qui considère que les 490 € dont devront s’acquitter
les stagiaires sont « dans les prix moyens ». Sans parler, poursuit l’adjoint,
« du plaisir et de la joie » qu’auront les jeunes de côtoyer Greg Beugnot, « TP
» et autre Arthur Lebœuf.
Quant aux retombées médiatiques, elles ont fait
l’objet d’une traduction financière après le camp 2012 : soit 340 000 €, selon
Jean-Paul Bret.
Le camp 2013 aura lieu du 22 au 28 juillet
E. B.