PLAN CANCER 2009-2019

Rappel : Le 2 novembre 2009, Nicolas SARKOZY a annoncé les mesures du plan cancer 2009-2013 qui fait suite au plan cancer 2003-2007 lancé par Jacques CHIRAC.

► Pourquoi mettre en place un nouveau plan cancer?

Dans les années 50, la prise en charge du cancer était empreinte d'une certaine fatalité : il s'agissait avant tout de préserver l'espoir chez le malade et sa famille.

Aujourd'hui, un arsenal sophistiqué, imageries, tests, radiothérapie, chirurgie ciblée, cocktails de chimiothérapie, peut être opposé à la maladie. A la prise en charge, essentiellement humaine, a succédé une artillerie qui a amélioré les taux de survie, sans gagner définitivement le combat contre la mort, mais en oubliant souvent la dimension de souffrance engendrée par le cancer.

Le premier plan, lancé par Jacques CHIRAC, avait permis de grandes avancées sur la qualité des soins : en 70 mesures, ce plan 2003-2009 avait mis l'accent sur le dépistage, avec la mise en place de la gratuité pour les mammographies des femmes de 50 à 74 ans par exemple, ainsi que la prévention et l'équipement en matériels lourds.

Mais le combat contre cette terrible maladie est loin d’être gagné : en France, 350 000 nouveaux cas ont été dépistés en 2009 (+10% en 4 ans) et il y a 150 000 décès chaque année. Le cancer est la première cause de mortalité depuis 2004.

Aujourd’hui 1 cancer sur 2 peut être soigné, ce qui représente une progression de 25% en 15 ans. Mais, nous devons continuer nos efforts de lutte contre le cancer afin d’améliorer la prise en charge des malades, le dépistage, la prévention et la recherche.

► Quelles mesures seront prises pour lutter contre le cancer?

Après une vaste consultation, le Professeur Jean-Pierre Grünfeld, néphrologue de l'hôpital Necker à Paris, a remis, en février 2009 à Nicolas SARKOZY, un rapport complet, intitulé «Recommandations pour le plan cancer 2009-2013. Pour un nouvel élan », dressant un panorama du cancer très précis, en tenant compte de tout ce qui a été réalisé entre 2003 et 2007, analysant forces et faiblesses du dispositif français et formulant une série de propositions pour y répondre en appréhendant tous les aspects de la maladie: recherche, dépistage, traitement, prévention, social...

Ce nouveau plan de bataille contre le cancer, présenté aujourd'hui, constitue la deuxième véritable remise en phase de la cancérologie française avec le monde moderne.

Ce plan bénéficiera d'un financement exceptionnel de 750 millions d’euros répartis selon 3 priorités majeures :
1) construire aujourd’hui l’excellence des soins de demain :
-L'ambition du plan cancer 2 est d'améliorer les performances de la recherche clinique et fondamentale et de mieux identifier certains facteurs de risque, en particulier ceux liés à l'environnement ou à l'exposition à certains carcinogènes professionnels. 15% du budget de la recherche au sein du plan devra être consacré à l'étude de ces risques dans le déclenchement de la maladie.
-En outre, 5000 chercheurs en cancérologie en France seront regroupés dans 5 sites pluridisciplinaires labellisés par l’Institut national du cancer. Ces sites travailleront en réseau aux niveaux européen et mondial et concourront aux essais cliniques sur les nouveaux traitements.

2) réduire les inégalités face au cancer ;
-Il s’agit d’offrir à toute personne malade des soins de qualité, équivalents sur tout le territoire.
-Ainsi, orienter des ressources supplémentaires vers les territoires les plus touchés et les personnes les plus vulnérables et amplifier les actions de prévention de proximité sont autant d’objectifs du plan cancer 2009-2013. Il est, en effet, inadmissible de constater que la mortalité par cancer du pharynx est dix fois plus élevée dans les classes défavorisées ou qu’à consommation de tabac et d'alcool égale, un travailleur manuel a deux fois plus de risques de mourir d'un cancer des voies digestives supérieures qu'un travailleur non-manuel !
-Les modes de vie tels que l’obésité, le tabagisme, l’alcoolisme et la vie dans des lieux pollués, principaux facteurs déclencheurs du cancer, devront également évoluer. Par exemple, la pratique du sport, reconnue comme contribuant à la lutte contre le cancer, devra être accessible et possible pour tous, et pas uniquement dans les villes. Le lancement d’une journée nationale de l’activité physique est prévu.
-Une hausse de 6 % des prix des cigarettes votée par les députés, le jeudi 29 octobre, dans le cadre de l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), participera à la réduction du nombre global de fumeurs, prévue dans le plan cancer 2, de 30 % à 20 % de la population totale. Les avertissements visuels sur les paquets de cigarette seront renforcés pour atténuer l’image positive du tabagisme. La vente de tabac sur Internet ainsi qu’aux mineurs sera interdite. L’aide financière pour l’utilisation de substituts nicotiniques sera augmentée : le remboursement de ces produits passera de 50 à 150 € pour les bénéficiaires de la CMU et les femmes enceintes.

3) faciliter la vie après la guérison du cancer.
-Aujourd'hui, le taux de guérison atteint 60% chez les femmes et 50% chez les hommes. Ainsi, le « Vivre après » est une nouvelle priorité.
-Les personnes tout justes guéries ont souvent du mal à obtenir un prêt ou une assurance, les établissements financiers voulant se prémunir d’un risque de rechute. Le chef de l'État a demandé aux signataires de la Convention «s’assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé» (AERAS) de «renouveler celle-ci pour améliorer la couverture assurancielle et l'accès à l'emprunt des personnes qui sont sorties de la maladie». L’Etat pourrait proposer sa garantie pour faciliter la couverture assurantielle et l’accès à l’emprunt.
-L'urgence est aussi de faciliter le retour à l'emploi, alors que la personne qui s'est absentée de longs mois de son lieu de travail ne retrouve pas forcément son poste ou est mise à l'écart, du fait même de sa maladie. La médecine du travail pourrait être ainsi mobilisée pour faciliter le retour au travail dans l’entreprise.