Article du Progrès du 8 juillet 2011

La Cour des comptes relance le débat sur la vidéosurveillance
Sécurité publique. Jean-Paul Bret s’est félicité d’un rapport de la Cour des comptes, rendu public hier à Paris. Le maire y voit la justification des choix villeurbannais. Pour l’UMP, Villeurbanne fait office de village gaulois

C’est un pavé de près de 250 pages qu’a présenté la Cour des comptes, hier à Paris. Un pavé que cette institution jette dans la mare du débat politique sur l’insécurité. Dédié à « l’organisation et la gestion des forces de sécurité publique », il est notamment consacré aux évolutions concernant les polices municipales et la vidéosurveillance dans plusieurs régions de France.
« […] la Cour des comptes pointe le mauvais bilan de l’État et les incohérences de sa politique de sécurité », observe dès hier Jean-Paul Bret, maire, dans un communiqué. L’élu ne manque pas de commenter le chapitre consacré à la vidéosurveillance. « Comme le souligne la Cour des comptes, « la France se caractérise par une quasi-absence d’enquête scientifique sur le sujet », commente-t-il.
Établissant un parallèle entre des dispositifs coûteux et une efficacité qui « n’est pas avérée », Jean-Paul Bret remarque que la Cour des comptes cite Villeurbanne en exemple : « De 2003 à 2008, la délinquance de proximité a diminué de 48 % à Villeurbanne, dépourvue de vidéosurveillance, soit plus rapidement qu’à Lyon (33 %), pourtant dotée d’un dispositif relativement dense. »
« À Villeurbanne, nous ne souhaitons pas nous engager dans un acte de foi qui deviendrait un acte d’aveuglement. Le recours à la vidéosurveillance demande prudence et pragmatisme », souligne le premier magistrat de la Ville en évoquant une étude en cours de réalisation sur le territoire communal (lire ci-contre).
« Sur la vidéo protection, une fois de plus, Jean-Paul Bret utilise l’idéologie contre l’efficacité du terrain », considère pour sa part Régis Lacoste, délégué UMP de Villeurbanne et conseiller municipal. « Villeurbanne est le village gaulois. Il a raison contre tout le monde, contre Lyon, contre Vaulx-en-Velin, contre le maire de Dijon », pointe l’élu d’opposition. « Il y a des caméras dans les TCL de Villeurbanne, devant des distributeurs bancaires, dans des établissements publics. Quand on passe devant la synagogue, on est filmé », poursuit Régis Lacoste. « Nous voulons mettre des caméras pour aider les policiers, comme l’ADN les a aidés il y a vingt ans et les empreintes génétiques il y a cent ans », explique le délégué UMP.
Un délégué qui s’attend à ce que le sujet de la vidéosurveillance soit un enjeu de campagne pour la présidentielle de 2012. Les Villeurbannais auront alors le loisir de suivre le débat sur petit écran.
Le rapport est disponible sur www.ccomptes.fr
Yannick Ponnet