Primaires socialistes : Le grand fichier démocratique !

Tout le monde salue ces primaires socialistes comme un grand progrès pour la démocratie.
Si on peut être d’accord sur le principe, on doit se poser des questions sur la méthode car à y réfléchir un peu, on est beaucoup moins admiratif.
Comment se fait il que les socialistes, toujours empressés de donner des leçons de morale, n’aient pas saisi d’initiative la commission nationale informatique et libertés sur cette opération qui n’est autre qu’un grand fichage des opinions politiques de nos concitoyens ?
En effet, ce n’est que grâce à la pression de nos critiques que les responsables socialistes ont fini par admettre qu’il fallait saisir la CNIL et que des huissiers procéderaient à la destruction des listings à la fin des opérations.
Mais, dans quelles conditions, selon quelle fréquence, à quel moment exactement ? Qui s’occupe des listings entre les deux tours ?
Personne n’en a dit mot, personne ne sait comment cela se passera vraiment et personne n’en parle malgré le torrent médiatique qui se déverse sur cette affaire.
Et, de toute façon, on sait très bien qu’avec tous les moyens de communication moderne, tout ceci est complètement illusoire.
Comment se fait il aussi que le CSA demeure étonnamment silencieux ?
Là aussi, j’espère bien que les socialistes, si sourcilleux dans le domaine de l’égalité de temps de parole dans les médias, conviendront que nous avons pas mal de retard à rattraper…
J’espère aussi que l’éthique et la déontologie des professionnels de l’audiovisuel et de la presse les pousseront à rétablir un équilibre complètement rompu en l’espèce.
Toutes ces questions sont actuellement sans réponse, seule la béatitude de ce grand progrès démocratique passe sur nos ondes.
Ceux qui sont allés voter sont maintenant bien identifiés et ceux qui n’y sont pas allés aussi.
Effectivement, dans ce dernier cas, c’est une très grande majorité d’entre nous mais pour certains c’est délicat…
Dernièrement, je posais cette question à Gilbert Mitterrand, Maire de Libourne : « Ne pensez vous pas que les employés de votre mairie socialiste qui n’iront pas voter risquent ensuite de se sentir mal à l’aise ? » Je n’ai eu pour réponse qu’une moue à la Mitterrand !
Et si on généralisait cette question à toutes les collectivités socialistes ?
Malheureusement, elles sont nombreuses et des répercussions, il y en aura…
Non, je ne suis vraiment pas béat d’admiration pour cette opération à laquelle tout a été fait pour donner une apparence officielle et impartiale mais qui n’a, en aucune façon, les garanties de confidentialité et d’égalité d’un vrai scrutin.


10 octobre 2011,
Jean-Paul Garraud
Député de la Gironde
Secrétaire national de l’UMP à la Justice