SOMMET DU G8 A L’AQUILA


►Quel bilan d’étape pour la lutte contre la crise économique mondiale?

Les pays industrialisés ont confirmé que les mesures prises tant au niveau international que par les différents pays avaient commencé à montrer leurs effets. Il existe ainsi des signes de stabilisation, tels l’amélioration de la situation sur les marchés boursiers ainsi que la reprise de la confiance des entreprises et des ménages.

Aucun pays ne songe néanmoins à relâcher les efforts de relance. Tout sera mis en œuvre pour que les signes positifs que nous observons aujourd'hui se transforment en tendances lourdes de reprise !

Mais une croissance stable et durable nécessitera une résorption des déséquilibres actuels dans les comptes publics des grandes Nations. Rappelons en effet que si la situation de la France est préoccupante quant à son déficit public qui avoisine les 7% du PIB en 2009, celle d’autres grands pays comme les Etats-Unis où le déficit dépassera les 10% est bien plus sombre.

►Les objectifs de lutte contre le changement climatique sont-ils ambitieux?

Le réchauffement climatique n’est pas qu’une histoire de prédictions mais une réalité observée : ce dernier siècle le climat s’est déjà réchauffé de 0,7° engendrant notamment une fonte rapide de la calotte glaciaire Arctique.

Tant les grands pays industrialisés que les pays émergents ont convenu que le réchauffement climatique ne devrait pas excéder 2 degrés Celsius. C'est la première fois que cet objectif est inscrit noir sur blanc. Et c'est indispensable car les scientifiques s’accordent pour dire qu’au delà de ce seuil, la planète risquerait de franchir un point de non retour.

Le consensus sur cette limite est un grand succès. Certes, les pays développés sont ceux qui ont le plus participé à l’émission de gaz à effet de serre. Mais cela n’aurait aucun sens qu’ils soient les seuls à prendre des engagements forts pendant que les autres refuseraient, par principe, d’adopter un modèle de croissance propre.

La responsabilité accrue des pays développés contre le réchauffement climatique doit les inciter à montrer l’exemple. Les membres du G8 ont ainsi pris l’engagement supplémentaire de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 50 à 80% d’ici à 2050.

Nicolas Sarkozy a même plaidé pour un objectif à plus court terme. La France a déjà réussi à faire adopter, lors de la présidence française de l’Union européenne, un objectif de réduction volontaire de 20% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020. Nous voulons maintenant convaincre les autres membres du G8 de nous suivre et de prendre un engagement comparable.

La France a aussi montré sa détermination de poursuivre une stratégie à la hauteur de ses ambitions avec les engagements forts pris dans le cadre du Grenelle, comme l’objectif de porter à 23% la part des énergies renouvelables dans la production énergétique.

► Pourquoi associer les grands pays émergents ?

On ne peut plus se passer des grandes nations du Sud pour relever les défis mondiaux.

C'est pour cette raison que Nicolas Sarkozy a réclamé la création d’un G14 regroupant les membres du G8, les grands pays émergents du G5 (Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde, Mexique) ainsi que l’Egypte. Ce G14 est indispensable si l’on veut mieux traiter les sujets globaux. Il est par exemple impensable d’atteindre un accord majeur sur le climat sans l’appui de la Chine, premier pollueur mondial !

► Que font les grandes puissances du G8 pour les pays plus pauvres ?

Le constat dressé par les membres du G8 est malheureusement très sombre: le manque d’investissements dans l’agriculture, la hausse des prix et la crise économique ont entraîné une aggravation de la famine et de la pauvreté dans les pays en développement.

Les huit pays les plus industrialisés ont fortement réagi en s’engageant à mobiliser 20 milliards de dollars sur trois ans pour lutter contre la faim dans le monde. Rapportée à son PIB la participation de la France sera importante puisque Nicolas Sarkozy a annoncé que notre pays contribuera à hauteur de 1,5 milliards d’euros, soit environ 2 milliards de dollars sur 3 ans.

Le G8 a annoncé qu’il concentrera une grande part de ses efforts sur l’Afrique, continent le plus touché par la pauvreté.

Aux huit états africains représentés, les pays industrialisés ont ainsi réaffirmé leurs promesses d’augmenter l’aide publique au développement en faveur de l’Afrique. Ils se sont aussi engagés à renforcer leur action pour l’amélioration de l’accès à l'eau sur le continent africain