Article du Progrès du 10 juillet 2013


Rythmes scolaires : des divergences autour d’une « réforme d’excellence »

Education. Lundi soir, le conseil municipal a voté la création de six postes d’animateur territorial. Leur mission d’ici à septembre 2014 : articuler les temps scolaire, périscolaire et les tout nouveaux ALAé (Accueils de loisir associés à l’école).


A chaque réforme son acronyme. Le voici : ALAé, pour « Accueils de loisir associés à l’école », un dispositif qui sera mis en place, en 2014, par la municipalité pour répondre aux obligations de la réforme des rythmes scolaires.
Réuni lundi soir en séance publique, le conseil municipal a voté, sans toutefois les voix de l’UMP, qui s’est abstenue, la création de six postes d’animateur territorial. Leur principale mission sera d’organiser, durant l’année 2013-2014 et sur chacun des secteurs dont ils auront la charge, l’articulation entre les temps scolaire, périscolaire et les ALAé.
La Ville a d’ores et déjà fait des propositions, désormais soumises à l’approbation du Dasen (Directeur académique des services de l’Education nationale). Quelles sont-elles ? Le mercredi matin serait « travaillé ». Les quatre autres jours de la semaine, la journée de classe s’achèverait à 15 h 45. Un accueil, gratuit, serait proposé jusqu’à 16 h 30, puis une étude jusqu’à 18 heures (17 h 45 aujourd’hui).
Une participation serait demandée aux familles, calculée sur le même mode que celui de la restauration scolaire. Aujourd’hui, les études dites « à thème » (avec l’Usep notamment) sont déjà payantes. Enfin, les ALAé sont susceptibles de bénéficier de cofinancement de la CAF. « Et si la CAF ne finance pas, que ferez-vous ? », a interrogé Régis Lacoste. Le conseiller UMP avait débuté son intervention en ironisant sur « le rétropédalage » imputé au maire, Jean-Paul Bret : « Après avoir défendu une application dès 2013, vous avez préféré repousser à 2014 », rappelle-t-il, soulignant l’impact d’une réforme « sur l’enfant, les familles, la société toute entière ». Avant lui, Richard Morales (Centristes et démocrates) avait, lui, salué le « retour à la raison » du maire de Villeurbanne et plaidé pour « une réflexion indispensable » afin de mener à bien « une réforme d’excellence ».

« Il faut se donner le temps, c’est compliqué... »

Les Verts, quant à eux, commenteront sur plusieurs plans : sur la concertation, jugée insuffisante, sur « l’égalité d’accès » aux ALAé (payant, pas payant ?) et la question de la « continuité du service public de l’éducation », sur un service de restauration scolaire le mercredi midi. « Nous soutiendrons l’incontestable effort budgétaire à venir », conclut Jean-Claude-Ray.
Pour le groupe communiste et républicain, cet « investissement dans l’école républicaine en vaut la chandelle, même si tout n’est pas parfait ni acquis, en terme de financement notamment », souligne Marc Ambrogelly. En guise de réponse, Jean-Paul Bret a rappelé la création d’un comité de suivi, dans lequel toutes les écoles sont représentées, les réunions avec les parents d’élèves et l’éducation populaire. Et le maire de souligner « des incertitudes, qui vont se lever progressivement. Combien d’enfants seront inscrits après 15 h 45 ? Et de 16 h 30 à 18 heures ? Il n’y a pas de partition écrite à l’avance ».
Concernant l’ouverture des restaurants le mercredi midi, Jean-Paul Bret joue la prudence : « Il faut se donner le temps, c’est compliqué. Les conséquences en terme de ressources humaines ne sont pas négligeables. Le service public de restauration scolaire n’est pas un droit inaliénable. » Il évoque l’idée d’un repas tiré du sac et encadré pour les enfants qui suivent des activités avec l’Usep ou les centres sociaux l’après-midi. « Les réponses se trouveront progressivement. Nous créons six postes en juin 2013 pour un dispositif opérationnel en 2014, cela montre de notre part une vraie capacité d’organisation », conclut le maire.
E. B.