2ème intervention sur la réforme des rythmes scolaires au conseil municipal de Villeurbanne du 8 juillet 2013


Monsieur le maire, chers collègues,

Vous nous proposez de voter la création de 6 postes d’animateurs territoriales périscolaires en prévision de la réforme des rythmes scolaires pour la rentrée 2014.

En quelques mois, quel changement d’attitude de votre part !

Après avoir défendu contre vent et marée l’application de la réforme des rythmes scolaires à Villeurbanne dès la rentrée 2013 sans concertation ni dialogue, vous avez préféré jeter l’éponge et repousser à la rentrée 2014 cette modification profonde du temps scolaire.

Quel rétropédalage digne de rentrer dans les annales !

Il est vrai qu’à  un an des échéances municipales, devant le mécontentement du monde enseignent et des parents d’élèves, il aurait été dangereux de s’entêter !

Entre soutenir les réformes du gouvernement socialiste et devenir une victime collatérale du frénétique monsieur Peillon, vous avez fait rapidement votre choix !

En un an, monsieur Peillon est devenu un vrai phénomène de farce politique : annonces tonitruantes, couacs, rappel à l’ordre du Premier ministre et du Président, créateur universel de fonctionnaire, 1er dépensier de l’Etat, ministre préféré de la cour des comptes… et j’en passe et des meilleurs.

Derrière ce paravent médiatique se cache une réalité politique : l’avenir de l’école de la République et de nos enfants.

Faire passer par décret la réforme des rythmes scolaires contre l'avis du conseil supérieur de l'éducation et devant l'inquiétude légitime des collectivités locales est symptomatique du refus de monsieur Peillon de dialoguer avec la société civile.

Cette réforme des rythmes scolaires concerne pourtant plus de 6 millions d'écoliers, leurs parents ainsi que des milliers de professeurs, et son impact va au delà de l'école, car la semaine scolaire détermine le rythme de vie et de travail de toute la société. La réforme aurait pu s'inscrire dans une réflexion globale sur le temps scolaire en réfléchissant à la durée des vacances scolaires.

La réforme de monsieur Peillon représenta AUSSI un transfert non financé de charges financières vers les collectivités locales. La prise en charge des activités périscolaires par les collectivités locales au moment ou les dotations de l'Etat se réduisent a un impact direct sur le budget municipal. Le cout de la réforme de 150 euros par élèves ne sera pas compensé par le fond de soutien. Sauf à faire payer les parents d'élèves, les communes devront assurer le financement de la réforme.

Résultat. Nombre de commune ne seront pas en mesure d'appliquer les nouveaux rythmes scolaires dès 2013.

Vous mettez en place des Accueils de loisir associés à l'école susceptible de bénéficier du cofinancement de la CAF. Que sera la charge financière de la ville pour appliquer la réforme des rythmes scolaires à la rentrée 2014 ? Celle des parents ? Si la CAF ne cofinance pas, quel sera le coût pour la ville ? Que sera l'encadrement et la qualification des intervenants des temps périscolaires ? Pour quelles activités ? Avec quels partenaires, selon quels critères ?

Nombre de question persiste face à cette réforme dont l'application modifiera en profondeur le temps scolaire, le temps des familles, le temps de la société et les finances de notre ville.

Avec monsieur Peillon, le pouvoir socialiste a encore une fois voulu jouer à l'apprenti sorcier sans mesurer l'impact de ces expériences. En somme, une vrai définition du socialisme !

Je vous remercie de votre attention.

Régis LACOSTE

Groupe UMP