Nicolas Sarkozy confirme le retour de la France dans l’Otan


"Le moment est venu"
Vidéo envoyée par publicsenat

Le président de la République est intervenu, le 11 mars, lors de la clôture du colloque "La France, la défense européenne et l’Otan au XXIe siècle", organisé par la Fondation pour la recherche stratégique. Il a défendu le principe du retour de la France dans le commandement intégré de l’Otan.

Le débat stratégique français - le Livre blanc
"En tant que Chef des armées et donc garant de la défense des intérêts vitaux et de la sécurité de la France, je porte la responsabilité des choix stratégiques de la Nation."
"J’ai souhaité il y a 18 mois, que s’engage un débat lucide, serein et transparent, associant nos responsables politiques et militaires, les parlementaires, les chercheurs. Cela a abouti à un nouveau "Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale", 14 ans après celui de 1994"
Les menaces et les conditions de la sécurité nationale
"La France n’est plus aujourd’hui menacée d’une invasion militaire, et cela peut-être pour la première fois dans son histoire."
"D’autres menaces se sont substituées, elles sont liées à la mondialisation : terrorisme, prolifération, attaques contre les systèmes spatiaux et attaques de systèmes informatiques dont nos sociétés technologiques sont profondément dépendantes."
"Les compétitions pour l’accès à l’eau, à l’énergie, aux matières premières, la dégradation de l’environnement, les pandémies, les migrations non maîtrisées, sont lourdes de conséquences pour notre sécurité."
"Ces menaces peuvent paraître lointaines. Mais ne nous y trompons pas : le territoire national peut être frappé demain, comme celui de nos Alliés. La distinction sur laquelle nous nous reposions entre sécurité intérieure et sécurité extérieure, on peut dire qu’elle s’efface totalement. Et la défense de la France se joue désormais tout autant sur notre territoire qu’à des milliers de kilomètres, dans l’espace, ou sur les réseaux informatiques. "
La France s’engage
"La France s’engage, la France parle à tout le monde, la France fait bouger les lignes, la France propose et la France innove. Elle le fait en étant fière d’être ce qu’elle est, une démocratie libre, une démocratie européenne et une démocratie occidentale. La France veut la paix, la France veut la liberté. Et la France sait, aussi, qui sont ses alliés et qui sont ses amis : et je n’ai pas peur de dire que nos alliés et nos amis, c’est d’abord la famille occidentale."
"Une défense forte, ce sont des forces armées et de sécurité modernes, adaptées aux menaces actuelles".
"Nos forces armées doivent avoir l’assurance, dans la durée, de disposer de moyens à la hauteur de notre ambition. En dépit de la crise actuelle, avec le Premier ministre et le ministre de la Défense, nous avons maintenu l’effort de défense de la France. 377 milliards d’euros pour la défense d’ici 2020."
"Pour être forte, notre défense doit être indépendante : nous nous doterons donc de capacités autonomes de renseignement et d’alerte, de capacités de cyber défense et de forces de projection."
L’Europe de la Défense
"Avec le traité de Lisbonne, nous aurons un cadre cohérent en matière de défense. Quand il entrera en vigueur, le cadre institutionnel de la Pesd sera consolidé pour de nombreuses années. Et c’est très bien ainsi."
"Le traité créera une obligation d’assistance mutuelle en cas d’agression armée et une obligation de solidarité en cas d’attaque terroriste"
"Nous aurons une capacité renforcée de planification, combinant les aspects militaires et civils."
"Nous allons renforcer nos capacités militaires : des projets ont été approuvés, ouverts à ceux qui le souhaitent, pour la projection et la protection des forces, l’information et le renseignement spatial, l’interopérabilité."
"Nous allons créer un "Erasmus" militaire, pour la formation commune des officiers européens."
"Nous avons acté qu’il faudra restructurer la base industrielle de défense."
"Nous allons stimuler l’effort de recherche de défense, c’est-à-dire l’avenir même de notre industrie, avec un objectif collectif de 2% de l’effort de défense et un Fonds pour alimenter les projets."
"Enfin, l’UE va s’engager dans les domaines les plus urgents de notre sécurité : des plans ont été adoptés pour la lutte contre le terrorisme, la prolifération, renforcer la sécurité spatiale, le désarmement."
La France et l’Alliance atlantique
"Nous sommes membres fondateurs de l’Alliance atlantique, née il y a 60 ans. Membres fondateurs et nous n’avons jamais quitté l’Alliance atlantique."
"Depuis 1966, la France s’est rapprochée de l’Otan par étapes, le plus souvent sans le dire."
"Depuis 1992, le Président était François Mitterrand, tirant les conséquences du nouvel état du monde, nous sommes allés avec l’Otan en Bosnie puis au Kosovo, après avec l’Otan avoir fait plier la Serbie de Milosevic, et enfin avec l’Otan nous nous sommes rendus en Afghanistan."
"Depuis le concept stratégique de 1999, nous avons soutenu et participé à la transformation de l’Alliance, qui a abouti en 2002 à d’importantes transformations. Nous participons notamment à la Force de réaction rapide de l’Otan."
Le retour dans le commandement intégré de l’Otan
"Le moment est donc venu de mettre fin à cette situation, car c’est l’intérêt de la France et c’est l’intérêt de l’Europe."
"En concluant ce long processus, la France sera plus forte, la France sera plus influente. Pourquoi ? Parce que les absents ont toujours tort. Parce que la France doit codiriger plutôt que subir."
Vers un nouvel Otan
"Avec Angela Merkel, nous avons proposé le 4 février dernier une approche franco-allemande. Nous demandons à nos Alliés de lancer les travaux d’un nouveau "concept stratégique", dix ans après celui de 1999. J’attire votre attention, quelle serait la logique d’une France qui demande un nouveau concept stratégique, d’une alliance qu’elle a créée, et qui ne participerait pas pleinement à l’élaboration du nouveau concept stratégique ? ".
"Nous voulons une Otan plus réactive et plus efficace."
"Nous voulons qu’elle assure autant la défense collective, l’article 5, que les missions que nous conduisons dans le monde au service de notre sécurité et de la paix, conformément à la Charte des Nations unies."
"Nous voulons renforcer le partenariat stratégique entre l’Union européenne et l’Otan."
"Nous voulons une Alliance ouverte aux nations de l’espace euro-atlantique. Mais notre Alliance n’est pas une auberge : y entrer, cela implique de partager nos valeurs, de pouvoir en assumer les responsabilités et de contribuer effectivement à la sécurité des alliés et à la stabilité du continent."