Tribune du Groupe UMP dans VIVA de janvier 2011

Redresser les finances publiques

Dans ses vœux adressés aux Français pour 2011, Nicolas SARKOZY a rappelé que « la France tiendrait ses engagements » en matière de maîtrise des dépenses publiques et qu’il « ne transigerait pas sur cet objectif ». Le Gouvernement s’est engagé à faire un effort sans précédent sur la réduction de nos déficits tout en protégeant les publics les plus fragiles.

Le constat, aujourd’hui tout le monde le connaît. Depuis 1974, aucun Gouvernement n’a voté et exécuté un budget en équilibre. Le poids de la dépense publique n’a cessé de croître depuis 30 ans (56% du PIB en 2009, contre 40% au milieu des années 1970), alors que la dette publique a été multipliée par 18 entre 1978 et 2008 !
Tous les Gouvernements ont leur part de responsabilité dans cette situation, surtout ceux qui ont bénéficié d’une forte croissance et qui n’ont pas cru bon de s’engager sur la voie de la maîtrise des dépenses publiques. La gestion du Gouvernement de Lionel JOSPIN en est l’exemple le plus emblématique. Nous subissons aujourd’hui l’héritage de ces choix.
Le budget 2011 est un budget historique qui rompt avec 30 ans de laxisme budgétaire : le déficit public passera de 7,7% du PIB en 2010 à 6% du PIB cette année, ce qui est du jamais-vu entre deux exercices budgétaires. Quant au déficit de l’Etat, il sera réduit de près de 60 milliards d’euros entre 2010 et 2011, passant d’environ 150 milliards d’euros à 92 milliards d’euros.
Parce que l’effort doit être collectif, il portera sur toutes les composantes de la dépense publique sans augmentation généralisée des impôts : les dépenses de l’Etat, mais aussi des collectivités territoriales et des organismes de Sécurité sociale.
Une protection des publics les plus fragiles : le RSA n'est pas touché, véritable bouclier social qui
favorise l’activité tout en luttant contre la pauvreté et dont la montée en puissance se poursuivra en 2011. La prime pour l’emploi n’est pas concernée par le rabot de 10%. De la même manière, le cumul aide au logement-demi part fiscale a été maintenu tandis que l’augmentation de 25% de l’allocation adulte handicapé sera réalisée sur 5 ans conformément à l’engagement du Président de la République.

Ces objectifs sont ambitieux mais intangibles. Parce que c’est une question de responsabilité envers les générations futures : on ne peut pas décemment continuer à vivre à crédit sans se préoccuper de l’ardoise que nous laisserons à nos enfants. Ce qui est en jeu, c’est la pérennité de notre modèle social et la croissance de notre économie à long terme.

Parce que le redressement de nos finances publiques ne se limite pas à 2011 et doit être engagé sur le long terme,
le gouvernement de François Fillon s'est fixé une trajectoire vertueuse et un calendrier clair : réduire le déficit public à 3% du PIB en 2013 et à 2% du PIB en 2014, avec un retour à l’équilibre prévu à horizon 2016-2017.
Dans ces conditions :
-La dette publique sera stabilisée à partir de 2012 et commencera à décroître ensuite.
-Concernant l'Etat, un budget pluriannuel 2011-2013 a été arrêté : il repose sur la stabilisation en euros courants des dépenses hors dette et hors pensions sur toute la période ; cette norme s'applique aussi aux transferts de l'Etat vers les collectivités territoriales, qui sont gelés en valeur.
-Sur les effectifs, le gouvernement poursuit la politique de non remplacement d'un départ à la retraite sur deux, initiée dès 2007.

Parce que cette situation, aggravée par la crise, n’est plus tenable, le redressement de nos finances publiques est LA priorité du Président de la République et du Gouvernement.

Régis LACOSTE