Amendement sur la procréation médicalement assistée pour les couples de même sexe

Jean-François Copé, Président de l’UMP, fait part de sa très grande inquiétude au sujet de l’ouverture de la Procréation Médicalement Assistée (PMA) aux couples de même sexe.

Les députés PS, avec l’aval ambigu de François Hollande qui, incapable de trancher, s’en est remis sur ce sujet au jugement du « Parlement souverain », ont décidé de défendre un amendement sur l’ouverture de la PMA aux couples de même sexe.
Cette décision est extrêmement choquante sur la forme car elle témoigne d’un glissement progressif du projet de loi vers des sujets qui ne devaient pas être abordés. Au début, François Hollande parlait benoîtement de mariage pour tous, puis est venue la question de l’adoption, et maintenant voilà la PMA. La gauche donne le sentiment d’avoir un plan caché qui consiste en une remise en cause sans précédent du Code Civil, de l’identité parentale, de la filiation et de l’altérité sexuelle. Les Français n’ont jamais donné un chèque en blanc à la majorité sur ces questions, les Français ne peuvent pas ainsi être mis devant le fait accompli sans débat national.
Cette décision est profondément inquiétante sur le fond. La PMA est une technique médicale qui répond au problème de l’infertilité des couples. Dans le cas d’un couple de femmes, nous passerions d’une situation où la science lutte contre l’infertilité à une situation où elle est sommée de répondre à un désir d’enfant. Dans le cas d’un couple d’hommes, la PMA est par définition impossible. Nous serions donc dans une situation paradoxale où, au nom de l’égalité, on créerait une discrimination entre couples de femmes et d’hommes. Cette discrimination ne pourrait être dépassée qu’en légalisant les mères porteuses qui sont interdites aujourd’hui en France au nom de la non marchandisation du corps. Ouvrir la PMA aux couples de même sexe pose de réels problèmes éthiques et juridiques.
J’invite les députés PS à relire la déclaration d’Elisabeth Guigou le 3 novembre 1998, devant l’Assemblée nationale à l’occasion du débat sur PACS. Elle affirmait qu’« un enfant a droit à un père et une mère » et que « les PMA […] n'ont pas pour but de permettre des procréations de convenance sur la base d'un hypothétique droit à l'enfant. » Pourquoi la gauche, au nom d’une course folle à la transgression éthique, est-elle prête à renier aujourd’hui ces principes qu’elle défendait il y a 14 ans ?
Sur cette question éthique essentielle, comme sur celle du mariage et de l’adoption pour les couples homosexuels qui concerne toutes les familles, les Français méritent un vrai débat. J’appelle les militants UMP qui le souhaitent à se joindre pacifiquement à la grande manifestation du 13 janvier 2013 à Paris contre le mariage, l’adoption et la PMA pour les couples de même sexe.

Jean-François Copé
Président de l'UMP