Des objectifs ambitieux pour un système de soins de qualité

Nicolas SARKOZY a clairement exprimé, avec détermination et lucidité, à l’occasion de son discours prononcé à Bletterans, les objectifs que doit adopter notre système de soins en donnant ainsi toute sa dimension au projet de loi « Hôpital, patients, santé et territoires » que présentera prochainement Roselyne BACHELOT au Conseil des Ministres.
L’objectif pour Nicolas Sarkozy est un retour à l’équilibre de l’assurance-maladie pour 2011 pour continuer à assurer le financement des dépenses de santé.« Pour y parvenir, nous aurons besoin de l'engagement résolu de tous » a-t-il affirmé, avant d’expliquer que « les négociations entre l'assurance-maladie et les professionnels de santé associeront dorénavant les organismes complémentaires »", et qu’il souhaitait que "tous les professionnels de santé, en ville et à l'hôpital" s'impliquent davantage dans la maîtrise médicalisée des prescriptions.
Il s’est prononcé pour l'instauration de "pénalités planchers" pour les fraudeurs à l'assurance maladie, dès 2009, "sur le modèle de celui en vigueur pour lutter contre le travail illégal".

Le Chef de l’Etat a une nouvelle fois défendu les franchises médicales, indispensables au maintien de la solidarité du système de santé : « Ceux qui sont contre les franchises sont contre le financement du plan Alzheimer, contre l'ouverture de nouveaux lits de soins palliatifs, contre l'argent qu'on va donner au plan cancer ».
« Aujourd'hui, l'assurance maladie assure le financement de trois quarts des dépenses de santé. Dans quinze ou vingt ans, la part de la santé dans la richesse nationale pourrait se rapprocher de 15%. A l'exemple d'autres pays, nos dépenses de santé --deux cents milliards d'euros aujourd'hui-- vont s'accroître de plusieurs milliards d'euros d'ici 2025. […] Ces dépenses supplémentaires seront-elles employées à bon escient ? Elles sont inéluctables. Serons-nous capables de maintenir la solidarité nationale au niveau qui est le sien aujourd'hui ? C'est aujourd'hui qu'il faut poser la question parce que demain, il sera trop tard » a-t-il déclaré.

S’agissant de l’hôpital, il souhaite sa réorganisation « pour privilégier les soins de recours et donner corps à de véritables filières de soin » car « nous souffrons trop de l'éparpillement des ressources médicales et paramédicales ».Il a par ailleurs demandé que soit réexaminé le modèle de CHU (Centre hospitalier universitaire), confiant cette réflexion à une commission spéciale.

S’agissant du pilotage du système de santé, Nicolas Sarkozy a rappelé le rôle qu’il entendait voir jouer par les futures agences régionales de santé : « l’organisation des soins et la maîtrise de la dépense » : « mieux organiser pour dépenser moins et apporter plus aux patients. J’attends des agences qu’elles contribuent à doter notre pays d’un système de santé performant, capable de s’adapter aux réalités de l’allongement de la vie et au défi du financement ».

Le chef de l'État a envoyé également un signal fort à la médecine ambulatoire sur la démographie médicale, le problème des dépassements et la politique de maîtrise des dépenses.Il souhaite que syndicaux de médecins et assurance maladie parviennent à un accord pour mettre en place d’ici la fin de l’année un nouveau secteur, appelé « secteur optionnel » qui viendrait s’ajouter au secteur 1(tarifs fixés par convention) et 2 (honoraires libres). Ce secteur permettrait des dépassements d’honoraires limités et mieux pris en charge.

Il a par ailleurs réaffirmé son intention de proposer une meilleure répartition des médecins sur tout le territoire. D’où la nécessité de relever le numerus clausus, de renforcer le nombre de maisons de santé ou encore de revoir les conditions d'installation des médecins libéraux, en fonction de leur implantation sur le territoire : « des négociations conventionnelles sont en cours et j'attends pour la fin de l'année des mesures opérationnelles permettant d'accroître l'offre médicale dans les zones qui en ont le plus besoin » a-t-il déclaré.

Afin de renforcer la qualité des soins pour les patients atteints de maladies chroniques, le président de la République « souhaite que des forfaits de prise en charge des personnes atteintes de l’une de ces maladies chroniques soient expérimentés par l’assurance maladie et les complémentaires santé. Ces forfaits devront se substituer au paiement à l’acte ».

La prévention a également fait partie des priorités citées par le Chef de l’Etat : « Faisons de la prévention un nouvel état d’esprit, une médecine plus efficace et moins coûteuse. Seulement 7% des dépenses de santé sont consacrées à la prévention. Je souhaite que la part de la prévention dépasse 10% d’ici 2012 ».