Article du Progrès du 15 mai 2012

Le Terrain du Rectorat s’invite une fois de plus au conseil municipal


Des riverains ont manifesté pour « un vrai parc » sur le Terrain du Rectorat ont déployé une banderole, hier soir, durant le conseil municipal. Photo Jean-Christophe Morera

Espaces verts. Malgré l’annonce par la Ville d’une extension du futur parc, l’opposition et la salle ont donné de la voix, hier, lors du conseil.
Depuis une dizaine d’années, le dossier du Terrain du Rectorat empoisonne le débat municipal. Quand il y a deux ans, l’État a accepté d’en vendre une portion à la Ville, cela n’a fait qu’enflammer les passions. La preuve encore hier soir, lors du conseil municipal. La salle a relayé l’opposition en déployant une banderole appelant à la création d’un « vrai parc » sur ce terrain.

Richard Llung, adjoint à l’Urbanisme, a rappelé rapidement les faits : « À l’origine, l’inscription au plan local d’urbanisme était de 3 000 m². Nous en aurons 6 400 à l’arrivée. Nous avons fait le choix entre gesticuler auprès de l’État ou travailler sur un temps plus long. Au final, c’est le succès de la méthode. »

1 200 signatures pour une pétition qui demande la création d’un « vrai parc »

Une analyse qui n’est pas partagée par plusieurs associations de riverains et de défense du cadre de vie. Deux de leurs représentants étaient d’ailleurs présents pour brandir la banderole et ne sont pas privés de rappeler bruyamment qu’ils avaient obtenu plus de 1 200 signatures à leur pétition.

Le maire est intervenu pour rétablir le calme et écouter Baptiste Dumas (Énergies Villeurbanne) rappeler qu’il avait souhaité, voilà plus de deux ans, que la Ville achète la totalité de ce terrain (12 810 m²) : « C’est le travail et la mobilisation des habitants du quartier qui ont permis de faire évoluer les choses. » Une remarque reprise par l’UMP : « Nous resterons attentifs à la réalisation du projet. Il faut que les attentes des habitants du quartier soient entendues », insiste Martine Maurice.

Jean-Claude Ray (Europe Écologie Les Verts) demande au maire de « ne pas aller tête baissée signer les permis de construire », car il espère encore garder un bout supplémentaire du haut de la balme en espace vert, au bord de la rue Jean-Jaurès.

Le PCF s’interroge. Que pourrait-on faire d’autre avec les 600 000 euros nécessaires à l’achat des nouvelles portions du futur parc ? Marc Ambrogelly compare ce tarif en mise aux normes énergétiques des bâtiments, en accessibilité et en places de crèches : « Avec le prix proposé, le brin d’herbe est cher… »

La délibération note que les 5 921 m² non-constructibles, achetés par le Grand Lyon pour le compte de la Ville, valent 148 000 euros. Le lot supplémentaire de 488 m² constructibles va coûter 595 000 euros. Ce qui permet au maire de souligner que l’achat du terrain dans son ensemble aurait été beaucoup trop cher. Il reste encore à financer les aménagements paysagers (estimation de 1,16 million d’euros) et des démolitions qui pourraient coûter entre 700 000 et 800 000 euros.

Le projet de parc ne sera de toute façon mis en œuvre qu’à partir de 2014, après la réalisation des résidences étudiantes du CROUS (96 et 116 logements) et une centaine de logements privés. D’ici là, une phase de concertation sera ouverte pour définir les aménagements. La délibération a été votée à l’unanimité.

Jean-Christophe Morera