La double imposture des premiers pas de François Hollande

       
Jean-François Copé, Secrétaire général de l'UMP, dénonce la double imposture des premiers pas de François Hollande.

Première imposture: la baisse du salaire des ministres de 30%. Francois Hollande en avait fait la mesure symbole de son Etat exemplaire. Voilà pour l'effet d'annonce. Simplement, dans le même temps, le premier gouvernement de François Hollande compte 14 membres de plus que le premier gouvernement de Nicolas Sarkozy: on passe de 15 ministres, 4 secrétaires d'Etat et 1 Haut commissaire à 34 ministres et ministres délégués, soit une hausse de 65%. La baisse des salaires de 30% ne peut pas masquer cette réalité: le gouvernement de François Hollande va coûter beaucoup plus cher au contribuable. D'autant qu'aux 14 ministres de plus, il faut ajouter les dizaines de collaborateurs en plus, les moyens de fonctionnement...

Deuxieme imposture: le faux-nez du rassemblement, de l'ouverture et de la modernité. L'investiture de François Hollande est marqué par une logique de clan.

Clan de la gauche dure : car derrière quelques nouveaux visages, la part belle est faite à la gauche archaïque engoncée dans son idéologie d’un autre siècle qui n’a rien à voir avec une social-démocratie moderne. Un seul exemple, ces intitulés de Ministères qui semblent tout droit sortis des années 1930 : « redressement productif », « éducation populaire », « réussite éducative »…

Clan des proches de François Hollande: après Jean-Marc Ayrault, tous les fidèles amis de François Hollande ont été généreusement servis, Michel Sapin, Jean-Yves Le Drian, Stéphane Le Foll, Jérôme Cahuzac, Bernard Cazeneuve… Pas un ami proche ne manque à l’appel.

Résultat, il y a un vrai risque de repli de la France sur elle-même: quel signal François Hollande donne-t-il à l’Europe quand Laurent Fabius est choisi comme Ministre des affaires étrangères et Bernard Cazeneuve comme Ministre délégué chargé des affaires européennes, deux hommes qui ont fait du « non » à l’Europe, une marque de fabrique en 2005 comme en 2007 ? Quel signal François Hollande donne-t-il au monde économique quand il confie à Arnaud Montebourg, chantre de la démondialisation, la charge de redresser notre industrie ? En pleine crise de la zone euro, François Hollande envoie un message de défiance à l’Europe et au monde.

Le gouvernement Ayrault s’inscrit dans la droite ligne de la campagne et des premiers pas de François Hollande : l’imposture, le clanisme et la démagogie sont au rendez-vous.