Décret Hollande sur les retraites : « Les conséquences financières de ce décret sont désastreuses »

Alors que notre pays a besoin de réformes de structure pour abaisser le poids de ses dépenses publiques, l’une des premières mesures de François HOLLANDE consiste à revenir sur la réforme courageuse des retraites que nous avons votée en 2010.

Le Président de l’Assemblée nationale, Bernard ACCOYER, a eu parfaitement raison de dénoncer la méthode de François HOLLANDE, qui préfère procéder par décret plutôt que de débattre au Parlement alors même qu’il s’agit d’un enjeu de premier ordre.

J’ajoute que les conséquences d’une telle décision seraient désastreuses pour nos finances publiques et qu’une nouvelle fois, les socialistes feront porter le poids de leur irresponsabilité aux classes moyennes de notre pays.

En effet, pendant sa campagne, François HOLLANDE a annoncé qu’il financerait cette mesure en augmentant de 5% les cotisations « retraites » des employeurs et de 7% celles des salariés.

Concrètement, 5 milliards d’euros seront directement prélevés sur les feuilles de paie chaque année. Cette fois, il ne s’agirait pas de faire payer « les riches », comme ils le prétendent, mais bien tous les Français. Pour un couple gagnant 1 600€, cela représente 250€ chaque année.

Mais le coût de cette réforme devrait être au final bien plus élevé pour les salariés et les contribuables. Initialement, le décret devait ouvrir le départ à la retraite à taux plein à 60 ans à ceux qui auraient cotisé, et non pas validé, 41 annuités. Mais sous la pression des syndicats, le Gouvernement a déjà commencé à revoir sa copie en intégrant dans ces années de cotisation les congés maternité, les périodes de services militaire et certains congés maladie.

De plus, François HOLLANDE n’a prévu que la part de financement de l’État dans sa réforme. Qu’adviendra-t-il des régimes de retraite complémentaire ? Les deux organismes qui les gèrent, l'Agirc et l'Arrco estiment qu’il leur faudra trouver 9 milliards d’euros d’ici à 2017 pour financer la promesse du Président socialiste. Pour y parvenir, ils n’auront que deux solutions : augmenter les cotisations ou baisser le montant des pensions.

Gilles Carrez
Député du Val-de-Marne
Rapporteur général du Budget