Nicolas Sarkozy propose des fonds souverains européens face à la crise économique et industrielle

Lors d’une intervention au Parlement européen sur le bilan à mi-parcours de la Présidence française de l’UE, le chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, s’est prononcé le 21 octobre en faveur de la création en Europe de fonds souverains, qui, coordonnés, permettraient "d’apporter une réponse industrielle à la crise" économique.

"Je demande qu’on réfléchisse à l’opportunité de créer chacun d’entre nous des fonds souverains, et peut-être qu’ils pourraient se coordonner pour apporter une réponse industrielle à la crise", a souligné le Président devant le Parlement européen à Strasbourg.

Créés par certains gouvernements, les fonds souverains sont des fonds d’investissement spéciaux pour gérer les avoirs extérieurs des Etats. Leurs actifs sont estimés aujourd’hui à 5 000 milliards de dollars.

"Je connais parfaitement les désaccords entre certains pays sur le sujet, mais je ne peux pas imaginer qu’on m’explique qu’il fallait une réponse unie européenne à la crise financière et que face à la crise économique il n’en fallait pas une", a-t-il dit. "Notre devoir, c’est qu’en Europe, on puisse continuer à construire des bateaux, des avions, des automobiles", a-t-il conclu.

Investir dans des industries stratégiques
Le chef de l’Etat français est revenu sur sa proposition lors d’une conférence de presse qui a suivi son intervention dans l’hémicycle, précisant qu’elle permettrait aux gouvernements européens d’investir dans des industries considérées comme "stratégiques".
"Nous avons donc un certain nombre de grands groupes français ou européens dont la valeur aujourd’hui au prix du marché est le tiers de ce qu’elle était il y a six mois. Or, il existe dans le monde des fonds souverains avec des moyens considérables", a-t-il dit, citant le cas de l’électricien français EDF.
"Est-ce que nous, nous ne devons pas réfléchir pendant la période de crise à l’utilité de se doter de fonds souverains, nous-mêmes, qui permettent de défendre les intérêts nationaux et européens ?", s’est interrogé Nicolas Sarkozy.

Ces fonds permettraient de profiter "d’un argent qui n’est pas cher, pour acquérir des actifs stratégiques qui sont eux-mêmes dépréciés, le temps que la crise passe, que les cours reviennent et, qu’à ce moment-là, on remette sur le marché les actions qu’on aurait acquises à un moment donné", a-t-il précisé.

Nicolas Sarkozy a souhaité que son idée soit reprise au niveau européen et que l’UE serve à coordonner les interventions des Etats membres. A l’issue du sommet européen des 15 et 16 octobre, le président du Conseil européen, Nicolas Sarkozy, avait annoncé des initiatives pour la coordination des politiques économiques de l’UE.