Réforme du lycée : vers une nouvelle classe de seconde

Xavier Darcos a présenté, le 21 octobre, l’architecture globale de la future classe de seconde marquant un point d’étape de la réforme du lycée qui sera progressivement instaurée entre 2009 et 2011. Une réforme qui introduit plus de variété d’enseignements et de souplesse pour une orientation réussie.

"Le lycée que je vous présente ce matin reste fidèle à ses objectifs : mieux préparer au baccalauréat et mieux orienter vers l’enseignement supérieur, mais il se transforme considérablement pour redéfinir la place qu’il accorde à l’élève", a déclaré Xavier Darcos. "Notre lycée ne manque pas de moyens budgétaires pour répondre à ces demandes. Nous lui consacrons, chaque mois, un milliard d’euros, ce qui représente 22 % de plus que la dépense moyenne des pays comparables au nôtre pour leur lycée. Mais c’est son organisation qui l’enferme dans des réponses trop uniformes à des besoins devenus plus complexes", a-t-il indiqué.

Une réforme bâtie sur la concertation
Le ministre de l’Éducation nationale a souligné que la réforme était bâtie sur la concertation la plus large possible avec les organisations syndicales d’enseignants et de chefs d’établissement et les représentants des lycéens.

Il a rappelé l’attente des familles en faveur d’un "meilleur accompagnement des élèves par les professeurs, d’un meilleur équilibre entre le temps de l’enseignement et le temps du travail personnel" ajoutant que le "nouveau lycée républicain" doit apporter des réponses différentes à des situations différentes. "Nous devons franchir une nouvelle étape dans la démocratisation du lycée : celle de la personnalisation" a-t-il déclaré, en présentant la nouvelle organisation du temps scolaire permettant de favoriser une meilleure répartition des enseignements et de l’accompagnement tout au long de l’année.

Nouvelle organisation du temps scolaire
Afin de concilier choix des matières et souplesse d’orientation, la nouvelle seconde s’organisera en deux semestres avec quatre rendez-vous annuels : deux conseils de mi-semestre qui permettront aux enseignants de faire avec les élèves un point sur leurs difficultés ; deux conseils de fin de semestre où la question de l’orientation sera abordée.

Une période de bilan et d’orientation sera organisée sur une semaine entre le premier et le second semestre. Cette nouvelle organisation ne modifiera pas l’organisation hebdomadaire du travail des élèves et des enseignants.

Nouvelle organisation des enseignements
La nouvelle organisation des enseignements concilie l’approfondissement et la découverte. Elle comportera trois ensembles :

-des enseignements généraux de tronc commun (français, mathématiques, histoire-géographie, sciences expérimentales, deux langues vivantes, éducation physique et sportive), pour une durée de 21 heures hebdomadaires ;

-des enseignements complémentaires sous forme de modules (humanités, sciences, sciences de la société, technologies), permettant l’exploration et l’approfondissement de matières, pour une durée de 6 heures hebdomadaires ;

-un accompagnement personnalisé de 3 heures hebdomadaires (soutien scolaire personnalisé, aide méthodologique, conseil d’orientation, travail interdisciplinaire, travail d’expertise...).

Cette nouvelle organisation du temps scolaire et des enseignement a le double avantage de la souplesse et de la variété, a précisé le ministre. Elle associe la richesse des enseignements afin que l’élève ne soit pas enfermé trop tôt dans des filières d’orientation et permet une possibilité de changement en cas de désir de réorientation. L’objectif, a déclaré le ministre, est de faire baisser le nombre de redoublements en seconde (de 15 % actuellement) en favorisant une orientation réussie en classe de première.

Un principe à développer pour le cycle terminal
Ce principe d’organisation en modules sera également au cœur de l’organisation des classes de première et de terminale à laquelle le Gouvernement continuera de travailler avec les organisations syndicales d’enseignants et de chefs d’établissement et les représentants des lycéens au cours des prochains mois.

Xavier Darcos qui a précisé qu’il n’y aura pas de réforme du baccalauréat, a d’ores et déjà mis en avant deux principes pour la nouvelle instauration du cycle terminal : identifier clairement des "dominantes" afin de diversifier les enseignements ; conserver la voie technologique en classe de première.