Une enveloppe de 20 milliards d’euros pour le financement des PME


Dans son discours à Toulon, le 25 septembre dernier, Nicolas Sarkozy avait annoncé la mobilisation de l’Etat pour assurer le financement des investissements des PME en cas de difficultés : "je le dis avec la même détermination : si les difficultés actuelles devaient entraîner une restriction du crédit qui priverait les Français et les entreprises, en particulier les PME, des moyens de financer leurs investissements ou d’assurer leur trésorerie, l’Etat interviendrait pour que ces financements puissent être assurés", avait-il indiqué.

Le 2 octobre, le Gouvernement a donc décidé de mobiliser une enveloppe de vingt milliards d’euros destinée au financement des petites et moyennes entreprises afin de prévenir les risques d’assèchement du crédit causés par la crise financière internationale.

Le plan comprendra trois volets :

Renforcer les moyens d’Oseo :
Etablissement financier public spécialisé dans le financement des PME, Oseo intervient soit directement en prêtant aux entreprises, soit indirectement en garantissant les prêts faits par les banques aux entreprises. Deux mesures, qui devraient être appliquées immédiatement, ont été décidées au cours de la réunion :
-un accroissement de 50 % de la capacité de prêts d’Oseo : cet accroissement sera rendu possible grâce à l’ouverture au bénéfice d’Oseo d’une nouvelle ligne de refinancement de deux milliards d’euros, à des conditions attractives, par la Caisse des dépôts et consignations ;
-une augmentation de deux milliards d’euros du volume des garanties accordées par Oseo aux prêts bancaires aux PME : cet effort sera financé en accélérant la mobilisation des ressources propres d’Oseo, qui seront abondées en cas de besoin par l’Etat au cours de l’année 2009.

Affecter au financement des PME une partie supplémentaire des ressources collectées sur les livrets d’épargne réglementée
Cette partie supplémentaire des ressources collectées sur le livret de développement durable et le livret d’épargne populaire sera laissée à la disposition des banques et affectée au financement des PME. Une convention passée entre l’Etat et chaque établissement bancaire définira les conditions de l’affectation de cette ressource. Dans l’immédiat, dix-sept milliards d’euros pourront être mobilisés par les banques en faveur des PME.

Faciliter le retournement des entreprises en difficulté en diminuant leur contrainte d’endettement
Dans le cadre de l’ordonnance prévue par la loi de modernisation de l’économie pour renforcer l’attractivité de la procédure de sauvegarde des entreprises en difficultés, le Gouvernement permettra à une majorité du comité des créanciers d’une entreprise en sauvegarde de décider la transformation de créances bancaires en actions : en diminuant leur contrainte d’endettement, cette mesure devrait permettre de faciliter le retournement de ces entreprises.

En conclusion de la réunion, Nicolas Sarkozy a réaffirmé la mobilisation de l’ensemble des autorités publiques au service de l’activité économique et de l’emploi. Des mesures avaient ainsi été annoncées le 1er octobre en faveur du secteur du logement.
Par ailleurs, alors que les difficultés économiques internationales requièrent une réponse européenne, Nicolas Sarkozy réunira le 4 octobre, à Paris, un "G8 restreint". Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Allemagne, de l’Italie, du Royaume-Uni et de la France ainsi que les présidents de la Commission européenne, de l’Eurogroupe et de la Banque centrale se retrouveront afin de "faire émerger un accord sur la philosophie et les principes de ce que pourrait être cette réponse".