Un budget 2013 contre les ménages et les entrepreneurs

Les moteurs de la croissance sont à l'arrêt. Les Français ont bien compris que 100% d'entre eux allaient voir leurs impôts augmenter. Résultat, d'un côté les entreprises anticipent des baisses de marges et donc n'investissent plus, n'embauchent plus, voire licencient. De l'autre côté, la consommation est bloquée : les ménages préfèrent épargner en prévision des hausses d'impôt, plutôt que de consommer et ainsi de contribuer à la croissance.

La gauche a choisi d'asphyxier les entreprises. Le ministère des finances lui-même anticipe qu'en 2013, le taux de marge des entreprises sera au plus bas depuis 1985 ! Il y a eu une première salve de décisions anti-compétitives en juillet dernier : la taxation des heures supplémentaires, l'augmentation des cotisations sociales, la suppression de la fiscalité anti-délocalisations. La deuxième salve est venue en septembre avec l'augmentation des prélèvements de 10 milliards d'euros sur toutes les entreprises. Le gouvernement prétend que cet effort sera porté par les grandes entreprises, mais elles répercuteront ces coûts supplémentaires sur leurs fournisseurs et leurs sous-traitants, qui sont des PME.

Une mesure est particulièrement contreproductive et marquée par le sceau d'une défiance généralisée envers l'entrepreneuriat : c'est le passage de 35% à plus de 60% de l'imposition sur la cession d'une entreprise. Cela veut dire qu'un entrepreneur qui a investi ses économies dans un projet, qui a créé de la richesse et de l'emploi va se voir ponctionner par l'Etat 2/3 de la valeur à la revente. A ce taux-là, quel entrepreneur voudra prendre des risques en France ? En Allemagne les plus-values de cession sont à 26,5% et à 0% en Belgique : inutile de dire que les tentations de délocalisations vont être grandes. Et les auto-entrepreneurs ne sont pas épargnés : leurs cotisations sociales sont augmentées de 3%, alors que ce sont des petites activités tout juste rentables, et que ce statut a permis de sortir 300 000 personnes du chômage. Même matraquage pour les indépendants, artisans, commerçants, professions libérales, qui paieront chaque année 1,3 milliard de plus de cotisations sociales.

D'ailleurs, les entrepreneurs se sentent considérés comme des « pigeons » et l'ont fait savoir. Le gouvernement a reculé en partie face à leurs inquiétudes. Mais ce recul est cosmétique et la gauche nous a habitués à tant de coups de com' sans lendemain, que nous restons vigilants. La vérité c'est que la France de François Hollande c'est 6000 fonctionnaires de plus en 2013, et ça sera 4000 entreprises de moins (selon l'économiste Jacques Sapir) !

Il y a les « pigeons-entrepreneurs » mais aussi les « moutons-ménages » : 16 millions de foyers vont voir leur impôt sur le revenu augmenter (soit tous les contribuables qui gagnent plus de 990 € nets imposables par mois), 9 millions de salariés voir leurs heures supplémentaires taxées, 7 millions de retraités imposables vont devoir payer 700 millions d'euros en plus et les familles nombreuses seront pénalisées avec l'abaissement du plafond du quotient familial et la suppression de la déclaration au forfait pour les emplois à domicile.

Faute de courage politique, François Hollande préfère augmenter les impôts plutôt que baisser les dépenses publiques improductives et encourager la compétitivité au service de l'emploi. C'est l'inverse de ce qu'il faudrait faire : une bonne politique économique s'appuie sur les réformes structurelles en faveur de la compétitivité et la baisse des dépenses publiques. Par ses décisions calamiteuses, François Hollande bloque notre pays et ajoute de la crise à la crise.