Edito du Figaro du 21 août 2012 : Une nouvelle épreuve pour Hollande et Merkel

La France et l’Allemagne vont-elles surmonter leurs divergences sur l’euro et adopter une attitude commune face à la Grèce ? Si, à peine rentrés de vacances, Angela Merkel et François Hollande se retrouvent jeudi à Berlin, c’est bien parce que cette question, qui handicape l’économie européenne, n’a toujours pas été tranchée. Avant l’été, le président français se faisait l’avocat des pays du Sud pour arracher des concessions à l’Allemagne. Maintenant, voilà que les Grecs demandent des délais supplémentaires pour revenir à l’équilibre budgétaire - ce qui était attendu - et ne parviennent même pas à trouver les économies nécessaires au plan de sauvetage déjà adopté - ce qui est une mauvaise nouvelle supplémentaire.
Angela Merkel veut bien aider Athènes mais ne peut pas jeter l’argent de ses concitoyens dans un puits sans fond. En Allemagne et dans le nord de l’Europe, de plus en plus nombreux sont ceux qui pensent que la zone euro devrait se passer de la Grèce. La chancelière résiste, parce qu’elle mesure le risque d’une désintégration de la monnaie unique. Mais sa marge de manoeuvre se réduit. Elle a besoin de la France pour faire comprendre aux Grecs que la récession qu’ils subissent ne les autorise pas à exiger un traitement de faveur.
François Hollande est préoccupé par les sacrifices que font les Grecs et voudrait qu’on leur montre la lumière au bout du tunnel. S’il est plus généreux qu’Angela Merkel, il faut tout de même rappeler que cela va coûter de l’argent à la France. Et cela au moment où chacun se demande comment notre pays va trouver 33 milliards d’euros pour ramener, comme prévu, son déficit à 3 % du PIB, en 2013. François Hollande aurait-il une autre idée en tête : demander, à son tour, à l’Allemagne un assouplissement des règles budgétaires, au vu de l’absence de croissance en France? Si l’on veut éviter l’éclatement de la zone euro, il y a là une incertitude à dissiper au plus tôt.