Une session parlementaire pour rien. Il est urgent d'agir.

La fin de la session parlementaire extraordinaire nous donne l'occasion de tirer le premier bilan de l'action de François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Malheureusement, ce bilan est désolant pour notre pays. La gauche s'est en effet ingéniée à déconstruire nos réformes et à repousser sans cesse les mesures urgentes que commande la crise économique.

Dilapidation de l'héritage de Nicolas Sarkozy dans le domaine économique, avec une augmentation ahurissante des taxes pesant sur le travail, les salariés et les entreprises : taxation des heures supplémentaires, suppression de la fiscalité anti-délocalisations, doublement du forfait social sur l'épargne et l'intéressement, hausse des cotisations sociales. Ce choix du matraquage fiscal est dramatique car il va affecter les deux ressorts principaux de notre croissance. D'un côté, la compétitivité de nos entreprises en alourdissant le coût du travail ce qui risque de leur faire perdre des parts de marché. De l'autre, la consommation en ponctionnant inconsidérément le pouvoir d'achat des salariés. Tout cela risque de se traduire par un accroissement très inquiétant du chômage.

Sur le plan régalien, la même logique de déconstruction est à l'œuvre. Christiane Taubira a multiplié les annonces qui visent à détruire notre arsenal pénal contre les délinquants. Manuel Valls a assuré vouloir assouplir les critères de régularisation des clandestins ainsi que les critères de naturalisation des étrangers au motif qu'ils seraient « discriminatoires ». Ce dernier point me préoccupe particulièrement : on ne peut ainsi brader l'intégration républicaine qui permet au terme d'un parcours exigeant de devenir Français. Demander à un étranger de connaître notre langue, notre culture, notre histoire, nos valeurs n'est pas une discrimination. Etre Français, ce n'est pas simplement avoir des papiers. C'est adhérer à une certaine idée de la France. Abandonner cette exigence républicaine est une faute.

Cette volonté systématique de défaire ce que nous avons fait est surtout un paravent pour masquer l'inaction du gouvernement. Rien sur l'emploi, rien sur le pouvoir d'achat, rien sur la dette, rien sur la compétitivité, rien sur le financement de la protection sociale. Sur tous ces sujets cruciaux, François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont fait le choix de confier des missions de réflexion à une multitude de commissions, comités, groupes de travail qui n'aboutiront pas avant longtemps. Alors qu'une action face à la crise est urgente, François Hollande préfère danser sur un volcan. Le même immobilisme se retrouve à l'international : en Europe où François Hollande, en défiant Angela Merkel, a paralysé la zone euro ; en Syrie, où la France semble cruellement impuissante face au drame qui se joue, quand Nicolas Sarkozy et Alain Juppé étaient continuellement à l'initiative.

L'anti-sarkozysme ne pourra plus très longtemps suffire comme alibi à l'immobilisme. Face à la crise, François Hollande ne peut plus perdre de temps à reculer et repousser à demain ce qu'il faut faire aujourd'hui. L'indécision n'est pas une politique, il est urgent d'agir.

Jean-François Copé