Vincent Peillon ou le déni de réalité !

En déclarant ce matin sur Europe 1 qu'il n'y a "pas de crise des vocations dans l'Education nationale", le Ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon nie tout simplement la réalité des chiffres.
A la rentrée, 706 postes d’enseignants du second degré, soit 15% des postes ouverts au concours, ne seront pas pourvus ! Cela veut dire qu’un tiers des postes ne sont pas pourvus par concours en mathématiques (298 enseignants manquent), 56% en lettre classiques (95 enseignants manquent), 20% en allemand (46 enseignants manquent), 17% en anglais (131 enseignants manquent), et 7% en lettres modernes (53 enseignants manquent).

Vincent Peillon aura beau torturer les chiffres, il ne peut nier la crise de vocation. L’ignorer, c’est s’empêcher de comprendre ce qui doit être changé dans l’Education Nationale ! Mais en réalité, le Gouvernement socialiste se trouve pris à son propre jeu : celui qui consiste à ne parler que des moyens dans l'Education nationale, dans une surenchère sans fin !

Pour répondre à la crise des vocations, le Ministre devrait s'interroger sur les conditions d'enseignement, sur les rémunérations, sur les heures de travail et les heures supplémentaires, sur la réforme de l'évaluation et la prise en compte du mérite, ou encore sur l'organisation des établissements scolaires, en donnant plus de libertés et de responsabilités aux acteurs du terrain que sont les chefs d'établissements et les professeurs. Les enseignants d'aujourd'hui, notamment les jeunes, ont besoin d'une évolution profonde du système, et non d'un enseignant supplémentaire dans la classe d'à côté qui empêche l'augmentation des salaires et qui ne change rien à la situation !

En guise de vision et de projet éducatifs, le Gouvernement ne propose que la fuite en avant d’un système qui connait de graves dysfonctionnements, en mettant quelques rustines et en promettant de dépenser toujours plus ! C’est, là aussi, un grave déni de réalité.

Camille Bedin
Secrétaire nationale de l'UMP à l'égalité des chances