Les deux devoirs de l'UMP

Editorial d'Yves Thréard dans le Figaro du 27 août 2012

Deux voix se sont élevées dimanche dans le paysage politique. JeanFrançois Copé et François Fillon ont chacun précisé leurs ambitions et leurs intentions. Saine émulation non seulement entre deux hommes qui briguent la présidence d’un grand parti, mais aussi pour toute la droite, qui a besoin de retrouver un élan avant de repartir à l’assaut du pouvoir. Nul ne doit redouter cette compétition interne à l’UMP. Elle est, au contraire, une chance pour faire vivre le débat, affirmer des caractères d’hommes ou de femmes d’État, lancer des idées nouvelles. La France en a un besoin urgent quand on voit l’ampleur des défis qui se posent à elle dans la crise. À l’Élysée comme à l’Assemblée nationale, au Sénat comme à la tête des grandes collectivités locales, les socialistes et la gauche sont aujourd’hui aux commandes. Cette omnipotence ne laisse pas d’inquiéter lorsque l’on constate leurs divisions, leur incapacité à décider vite, leur propension au dogmatisme. S’il ne veut pas s’appauvrir et rétrograder sur la scène internationale, notre pays doit recoller à la réalité du terrain et à celle du monde. L’UMP a le devoir de s’opposer à l’actuelle majorité. C’est ce que François Fillon et Jean-François Copé commencent enfin à faire. Et c’est ce que la campagne pour la présidence du parti les obligera à faire chaque jour davantage. Contre les 35 heures, contre la fiscalité confiscatoire, contre l’immigration incontrôlée, contre la démagogie scolaire, contre une politique pénale aux accents laxistes. Mais l’UMP a aussi le devoir de proposer. Cette séquence – le scrutin est prévu en novembre - devrait pousser les prétendants à redoubler d’imagination, de pertinence et de cohérence pour trouver les bonnes réponses aux interrogations des Français. Sur la lutte contre les déficits, la bataille pour l’emploi, le financement de notre protection sociale, le dynamisme de nos entreprises. Copé, Fillon et les autres doivent saisir l’occasion qui leur est offerte. Ils sont très attendus. Les Français ne sont pas convaincus par les premiers pas de l’équipe au pouvoir. Le vainqueur ne devra pas les décevoir.