Industrie automobile : Hollande se trompe de stratégie

Je suis extrêmement préoccupé par ce plan de soutien à l'industrie automobile totalement déconnecté des exigences de la crise et de la concurrence européenne et mondiale. J'exprime mon inquiétude pour les salariés du secteur automobile dont l'avenir n'est pas éclairci par ce plan sans colonne vertébrale, « gadget », qui ne pourra malheureusement pas soutenir notre industrie automobile sur le long terme. La compétitivité est au cœur du problème de l'industrie automobile et c'est pourtant la grande oubliée de ce plan.

Alors que notre filière automobile souffre d'un problème d'offre, le gouvernement propose des mesures pour relancer la demande. Vieille lubie socialiste qui nous a conduits à financer à crédit notre pouvoir d'achat pour soutenir artificiellement la croissance par la consommation.

Ce dont nous avons besoin, c'est de relancer le « produire en France ». Et ce n'est pas le bonus-malus, le renforcement de la commande publique et le sempiternel report du débat sur la compétitivité qui permettront d'atteindre durablement cet objectif.

Baisse du coût du travail pour localiser la production en France, accords emploi-compétitivité pour ajuster le temps de travail à l'évolution des carnets de commande pour protéger l'emploi, renforcement du crédit impôt recherche et programme des investissements d'avenir pour soutenir l'innovation : voilà les composantes d'une vraie politique industrielle.

Au lieu de cela, le gouvernement socialiste augmente les cotisations sociales, supprime la fiscalité anti-délocalisation, baisse la durée du travail en revenant à la retraite à 60 ans et en taxant les heures supplémentaires.

La situation de notre industrie commande que nous ayons une stratégie claire et cohérente. J'appelle le gouvernement à plus de courage et de réalisme : il ne peut se contenter de « mesurettes » quand nous avons besoin de réformes de structure.

Jean-François Copé
Secrétaire Général de l'UMP