Notre industrie est un atout, protégeons la !

Alors que PSA subit une crise extrêmement préoccupante, alors que des milliers de salariés vivent dans l'angoisse de perdre leur emploi, la mission des responsables publics est d'abord d'apporter des solutions et pas uniquement de désigner des boucs-émissaires comme François Hollande et Arnaud Montebourg le font depuis quelques jours. Cette posture n'arrange en rien la situation des salariés menacés et elle risque au contraire d'inquiéter davantage les investisseurs sur la situation de PSA et donc de fragiliser encore plus l'entreprise. La priorité n'est pas de faire tomber des têtes, mais de mettre en place un plan crédible pour sauver le maximum d'emplois et apporter une réponse à tous ces salariés qui ne savent pas de quoi demain sera fait.

Avec 100 000 emplois en France, PSA représente un enjeu social et industriel majeur qu'on ne peut traiter par de simples coups de menton et des gesticulations médiatiques. Aujourd'hui, PSA paie les difficultés que rencontre le secteur automobile ainsi que le manque de compétitivité de la France. Mais François Hollande et Arnaud Montebourg, plutôt que de reconnaître le déficit de compétitivité de notre pays, choisissent de faire de la famille Peugeot des boucs-émissaires faciles.

En se défaussant ainsi, la majorité socialiste trahit une forme d'impuissance qui rappelle la façon dont Lionel Jospin avait croisé les bras face à la fermeture de l'usine Renault de Vilvorde en 1997. La gauche essaye aussi sans doute de faire oublier que, depuis son arrivée au pouvoir, elle a tout fait pour aggraver la situation de notre économie. Quelles leçons notre industrie a-t-elle à recevoir d'un gouvernement qui s'est efforcé en près de 3 mois de détruire, pour des raisons purement idéologiques, l'ensemble des dispositifs que nous avions mis en place pour dynamiser notre compétitivité ? La hausse des cotisations sociales pour financer le retour partiel à la retraite à 60 ans, la hausse du SMIC, le doublement du forfait social sur l'épargne et l'intéressement, la taxation des heures supplémentaires, la suppression de la fiscalité anti-délocalisation sont autant de mesures qui vont alourdir le coût du travail et accroître les délocalisations en plus de frapper le pouvoir d'achat des Français.

Notre industrie est un atout. Nous devons à tout prix la rendre plus compétitive en baissant le coût du travail et en pariant sur l'innovation. C'est la clé pour relancer notre croissance à l'image de ce qu'a réussi l'Allemagne dans les années 2000. Le gouvernement doit absolument faire preuve de responsabilité et ne peut pas laisser l'idéologie et l'anti-sarkozysme primer sur le pragmatisme économique. L'urgence est de présenter un plan pour protéger nos emplois industriels, particulièrement dans le secteur automobile, et non pas de se contenter de créer des commissions d'experts et d'envoyer Arnaud Montebourg jouer les redresseurs de torts. Les employés de PSA attendent de la majorité autre chose que des diatribes et des consultations, ils attendent des actes.
 
Jean-François Copé