Castres : paras contre voyous

 

D’un côté, une dizaine de paras en goguette ; de l’autre, des “jeunes” qui prennent à partie une fille. Les propos sont dégradants, témoignant d’un profond mépris à l’égard des “meufs”… La fille tient tête. Les paras volent à son secours. Action-réaction, des coups partent. Sûrs de leur impunité, les voyous se croyaient en terrain conquis dans ce centre-ville où l’on ose rarement s’insurger contre leurs injures et leurs incivilités.
“Sales Français, sales militaires !”
Les paras sont disciplinés, mais ceux du “8” n’ont jamais aimé subir. Il y a surtout les insultes : « Sales militaires ! », « Sales Français ! » Comment tolérer cela ? À Castres, ville de Jean Jaurès et du 8e RPIMa ? Les portables chauffent, les renforts arrivent, de chaque côté : au plus fort de la bagarre, une soixantaine de jeunes s’affronteront en plein centre-ville. Bilan : un oeil crevé pour un para de 21 ans, deux belligérants mis en examen et écroués pour violences en réunion ayant entraîné une infirmité permanente. Il n’est pas question d’opposer les paras à qui que ce soit, ce que cherchent à faire ceux qui exaltent en ce moment la trajectoire de Mohamed Merah, le tueur islamiste de Toulouse et de Montauban. Mais tout est question de respect.
Des soldats fiers de servir
Certains de ces paras ont été engagés en Afghanistan où ils ont aidé les populations, sans distinction de race ou de religion. Parmi ces volontaires, des “Français de souche” ou “issus de l’immigration”. Devenus frères de combat sous l’uniforme, ces jeunes hommes ont une certitude qui leur fait honneur : ne pas laisser insulter leur identité de soldats et leur fierté de servir la France.
Frédéric Pons
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