La présidence « camomille »

On nous avait annoncé un grand discours fondateur du Président Hollande vendredi dernier : une fois de plus, la montagne a accouché d'une souris.

Alors que le nombre de chômeurs vient de dépasser les 3 millions, alors que la croissance est en berne et que la prévision sera révisée à la baisse pour 2012 et 2013, aucune mesure, aucune réforme d'envergure n'ont été proposées pour relancer la machine économique.

Face à cette inertie, la colère des Français commence à grandir : c'est la fin de la présidence « normale », concept inventé pour habiller un anti-sarkozisme primaire.

L'effondrement de la croissance est en réalité plus grave que ne le reconnaît le Gouvernement. Cette erreur de diagnostic peut avoir des conséquences dramatiques pour notre pays : le PIB ne va gagner que 0,3% cette année et sans doute 0,5% en 2013. L'Etat, privé de recettes va devoir imposer une austérité plus sévère encore que prévue, ce qui va assécher encore la croissance : la France est clairement menacée d'une spirale latine.

Il existe des solutions urgentes que nous attendions dans le discours de François Hollande :
  • Provoquer immédiatement le choc de compétitivité : toutes les réformes structurelles en faveur de la croissance devraient être engagées maintenant ;
  • Fixer enfin un cap en matière économique pour redonner confiance aux acteurs dont l'indécision du Gouvernement renforce l'attentisme.
Il est grand temps de mettre fin aux louvoiements, aux multiples commissions qui masquent l'absence de décisions.
Il est grand temps de mettre fin à cet « exercice banalisé du pouvoir ».
Il est grand temps de mettre fin à la présidence « camomille ».

Jérôme Dubus
Secrétaire national en charge de la croissance et des nouvelles libertés économiques