Compétitivité : François Hollande a rendez-vous en terre inconnue

Depuis quelques semaines, François Hollande et son gouvernement découvrent enfin les enjeux de la compétitivité. Ils découvrent que pour lutter contre le chômage, la création d'emplois publics n'est pas la solution. Ils font connaissance avec la réalité du monde de l'entreprise où tous les jours des hommes et des femmes se battent pour conquérir ou garder des parts de marché. Ils s'aperçoivent avec naïveté que les déclarations haineuses contre les patrons ne suffisent pas à éviter que des entreprises ferment. Ils réalisent enfin qu'il y a un monde réel en dehors de la rue Solférino et des congrès du PS.

A l'UMP nous ne les avons pas attendus. Heureusement d'ailleurs, dans quel état serait la France ? Pendant 5 ans, Nicolas Sarkozy a soutenu l'investissement et l'innovation, avec le crédit impôt recherche ou le programme des investissements d'avenir, il a aidé les entreprises en difficulté en calibrant les plans de soutien par secteur, il a revalorisé le travail, avec le statut de l'auto-entrepreneur ou la défiscalisation des heures supplémentaires, il a donné aux entreprises les armes pour se développer avec la baisse le coût du travail, la fiscalité anti-délocalisation, la réforme de la taxe professionnelle ou les accords compétitivité-emploi. Bref, il a, malgré la crise, initié une vraie dynamique de soutien à la compétitivité au service de l'emploi.

En quelques mois, François Hollande a tout cassé : finies les heures supplémentaires défiscalisées, supprimée la fiscalité anti-délocalisation, oubliés les accords compétitivité-emploi, enterrée la baisse du coût du travail inversée par une hausse des cotisations pour financer la contre-réforme des retraites. En 4 mois, François Hollande a réussi l'exploit de mettre la France à l'arrêt.

Mais le réel est là et les socialistes ne peuvent plus faire semblant. Alors ils créent des commissions pour repousser le plus longtemps possible la prise de décision qui les obligera à reconnaitre que la « méchante droite » avait raison. Cruelle désillusion pour les apôtres éclairés du Bien qui s'étaient engagés à « ré-enchanter le rêve français ».

Alors à chaque jour son ballon d'essai pour préparer les esprits. Aujourd'hui c'est le retour de la « TVA-sociale », ce symbole « injuste et inefficace » qu'ils s'étaient empressés de supprimer. Sauf qu'il s'agit du meilleur outil pour baisser les charges sur le travail. Les ministres paniquent, se contredisent, Matignon intervient et à la fin de la journée on ne sait toujours pas ce qu'ils veulent faire : une hausse sectorielle de la TVA ? Une hausse de la CSG et de la TVA ? Rien du tout ? Qui sait…

Le problème c'est que pendant que les ministres s'amusent à communiquer et à se contredire, les emplois continuent à être détruits. Les chefs d'entreprises continuent à se battre et les travailleurs à se donner à fond. Si Jean-Marc Ayrault n'a pas d'autorité sur son équipe, c'est à François Hollande de prendre ses responsabilités. Les Français ne peuvent plus supporter cet amateurisme au sommet de l'État.

Pour ce qui nous concerne, l'UMP tient à la disposition du gouvernement les nombreuses propositions que nous avons fait tout au long de la campagne pour moderniser notre appareil productif et créer de l'emploi en France. Ces mesures qu'ils n'ont cessé de dénoncer et qu'ils finiront bien par mettre en œuvre. Du moins nous l'espérons. En attendant, le doute s'installe.

Franck Riester
Député de Seine-et-Marne
Secrétaire National de l’UMP en charge de la Communication